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Société - Covid-19

Le Liban reconfiné pour deux semaines à partir de samedi

Cette mesure est la seule issue à l’heure actuelle pour désengorger les hôpitaux et permettre aux établissements hospitaliers de se doter d’unités pour la prise en charge de la maladie.

Le Liban reconfiné pour deux semaines à partir de samedi

Michel Aoun présidant hier la réunion du Conseil supérieur de défense, au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra

Au terme de plusieurs jours d’hésitation quant à la stratégie à adopter face à une pandémie qui ne cesse de se propager, le Conseil supérieur de défense, réuni au palais de Baabda sous la houlette du chef de l’État Michel Aoun, a décrété hier un reconfinement total du Liban pour deux semaines, à partir du samedi 14 novembre à 5h, jusqu’au 30 novembre à la même heure. Une période qui pourrait être renouvelée en fonction des résultats du bouclage. En imposant un nouveau confinement, le Conseil supérieur de défense a suivi les recommandations formulées la veille par la commission ministérielle en charge du coronavirus, qui avait appelé à un bouclage général du 14 au 30 novembre, à l’exception de l’aéroport et des frontières terrestres et maritimes.

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Au rythme où vont les choses, cette mesure semble être la seule option à court terme pour soulager notamment les hôpitaux et les corps médical et infirmier, à condition qu’elle soit accompagnée d’une stratégie à moyen et long terme pour atteindre zéro cas de Covid-19, estiment les experts en santé publique. Elle doit aussi donner un répit aux hôpitaux publics et privés pour qu’ils aménagent des unités Covid-19, ce que nombre d’entre eux ont rechigné à faire durant le premier confinement au printemps.

Cette démarche est d’autant plus nécessaire que le pays frôle la barre des 100 000 contaminations officiellement recensées depuis le début de l’épidémie le 21 février dernier, et que les unités de Covid-19 dans les établissements qui s’en sont dotés sont arrivées à saturation. Hier, 1 552 nouveaux cas ont été signalés au compteur de la pandémie, dont douze en provenance de l’étranger. Dix-sept décès sont également à déplorer. Ce qui fait grimper à 96 907 le nombre cumulé des cas, au nombre desquels 749 décès, d’après le bilan quotidien du ministère de la Santé. Par ailleurs, 845 patients sont hospitalisés dont 310 dans les unités de soins intensifs.

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« Nous avions réussi à contenir la première vague de la pandémie(…), mais l’explosion du 4 août au port de Beyrouth et le non-respect des gestes barrières par une partie de la population nous ont fait perdre le contrôle » de la situation, a reconnu le Premier ministre sortant, Hassane Diab, soulignant que le pays a atteint « la ligne rouge » du point de vue du nombre de contaminations. « Nous faisons face à un grand danger, d’autant plus que les hôpitaux ne sont plus en mesure d’accueillir les cas critiques du Covid-19, a-t-il ajouté à l’issue de la réunion. Nous craignons que les gens meurent dans la rue faute de place dans les hôpitaux, ou encore qu’on soit obligé de privilégier un patient sur un autre. Tout le pays est dans une situation critique, et nous ne pouvons plus continuer avec les bouclages localisés puisqu’ils ont échoué à atteindre leur but. » Affirmant qu’il n’y a pas d’autre choix, M. Diab a mis en garde contre un prolongement de cette période de confinement « si les mesures ne sont pas respectées ».

Aides aux plus défavorisés

La question qui se pose à ce niveau est celle des mesures qui seront prises par les ministères concernés pour garantir le respect du confinement, mais surtout quel sera le sort des familles les plus défavorisées, pour qui le confinement risque d’accroître davantage encore la précarité économique. Dans ce cadre, M. Diab a assuré que « la somme de 400 000 livres libanaises est actuellement accordée à ces familles par le biais de l’armée », sachant que « 240 000 familles bénéficient de cette aide » qui se poursuivra jusqu’à « la fin de l’année en cours, ou même plus ».

Ouvrant la réunion, le chef de l’État a, de son côté, estimé que la situation sanitaire était « très dangereuse », appelant à des mesures susceptibles de limiter et d’alléger les conséquences du Covid-19, pour que les établissements hospitaliers puissent soigner les patients. « Pour enrayer la propagation de la pandémie, les citoyens doivent se conformer aux mesures qui seront mises en place et respecter les gestes barrières, tout en coopérant avec les autorités compétentes », a insisté M. Aoun.

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Pour le directeur de l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, le bouclage généralisé de deux semaines n’est qu’un « strict minimum » et pourrait ne pas être suffisant. « Il faut faire baisser le taux de propagation et la pression qui pèse sur les hôpitaux et les soignants, a-t-il plaidé. Nous devons tous aider au succès de cette étape pour juguler l’épidémie jusqu’au développement d’un vaccin. »

Un nombre limité de tests PCR

Sur un autre plan, le ministère de la Santé a modifié les règles en vigueur du confinement chez soi et du dépistage par PCR des cas contacts, en raison du « nombre limité de tests et pour une optimisation de leur usage ». Le ministère a ainsi appelé les personnes ayant été en contact avec un individu contaminé au coronavirus à respecter un confinement de quatorze jours à compter de la date du dernier contact avec lui, même si son test PCR s’est avéré négatif. Si la personne entrée en contact avec une personne contaminée au coronavirus ne présente pas de symptômes, un test PCR est conseillé dans les cinq à sept jours qui suivent ce contact.

La personne entrée en contact avec une personne contaminée peut reprendre le cours normal de la vie au terme des quatorze jours de quarantaine, sans avoir à effectuer un nouveau test PCR. Les personnes contaminées au coronavirus, mais asymptomatiques, doivent observer un isolement de dix jours au terme desquels elles peuvent reprendre leurs activités normales, sans qu’elles n’aient besoin d’effectuer un nouveau test PCR. Cette période s’étend à 13 jours pour les cas symptomatiques à condition de ne plus présenter aucun symptôme au cours des trois derniers jours.

Au terme de plusieurs jours d’hésitation quant à la stratégie à adopter face à une pandémie qui ne cesse de se propager, le Conseil supérieur de défense, réuni au palais de Baabda sous la houlette du chef de l’État Michel Aoun, a décrété hier un reconfinement total du Liban pour deux semaines, à partir du samedi 14 novembre à 5h, jusqu’au 30 novembre à la même heure. Une...

commentaires (1)

Je ne comprends absolument rien à ces décisions : 1) si on est confiné, personne ne se déplace sauf ceux exemptés, alors à quoi sert la circulation alternée ? 2) si on doit sortir pour acheter à manger ou un médicament ou voir un médecin en clinique ou à l’hôpital, on a le droit n’importe quel jour, alors à nouveau à quoi sert la circulation alternée ? Il semble que nous avons un ministre de l’intérieur démissionnaire génial qui ne sait décider que la circulation alternée

Lecteur excédé par la censure

14 h 38, le 11 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • Je ne comprends absolument rien à ces décisions : 1) si on est confiné, personne ne se déplace sauf ceux exemptés, alors à quoi sert la circulation alternée ? 2) si on doit sortir pour acheter à manger ou un médicament ou voir un médecin en clinique ou à l’hôpital, on a le droit n’importe quel jour, alors à nouveau à quoi sert la circulation alternée ? Il semble que nous avons un ministre de l’intérieur démissionnaire génial qui ne sait décider que la circulation alternée

    Lecteur excédé par la censure

    14 h 38, le 11 novembre 2020

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