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Lifestyle - Liban Pop

Elissa : 20 ans de succès et toujours la « reine des émotions »

La star marque cet anniversaire à travers un album best-of regroupant les plus grands tubes de son parcours. « J’ai su rester moi-même », confie Elissa dans un entretien exclusif accordé à « L’Orient-Le Jour ».

Elissa : 20 ans de succès et toujours la « reine des émotions »

Elissa, 20 ans au top. Photo Eli Rezkallah

À la fin des années 90, une jeune fille apparaît pour la première fois à la télévision et lance son premier single en noir et blanc. Enveloppée dans des draps blancs, le physique avantageux et la voix romantique, elle danse au son d’une musique gipsy et chante Baddi Doub, en espérant percer dans le monde de la pop. Depuis, elle a fait bien du chemin et son (pré)nom, Elissa, n’a jamais quitté le devant de la scène musicale. Vingt ans plus tard, elle est devenue la « reine des émotions » et celle des ventes également, avec des dizaines de tubes qui la propulsent au rang de numéro un de la pop dans le monde arabe, du Caire à Beyrouth. Et parce que 20 ans de succès, ça se célèbre, Elissa a décidé de bien marquer l’occasion à sa manière. « Quand je regarde en arrière, je me dis que j’ai fait du bon travail et que j’ai évolué dans la musique, dans les sujets traités, et gagné en maturité sans jamais changer d’identité artistique. Je suis restée moi-même, confie-t-elle à L’Orient-Le Jour. Il n’y a pas eu de faux pas. Tout ce que j’ai présenté était au niveau, mais le plus dur est la continuation. » « L’expérience acquise au fil des ans aide à évoluer, mais l’important est d’aimer son travail, dit-elle encore. Je sais aussi que j’ai fait de bons choix. La chance, elle, joue peut-être un rôle, mais il faut également savoir utiliser les opportunités offertes. »

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Ce qu’elle regrette ? « Vraiment pas grand-chose, assure la star. Peut-être un clip comme le deuxième de ma carrière, Akherta Maak, et qui était répétitif, mais rien de grave. » Quant aux moments forts, « tout album était spécial. Mon premier clip Baddi Doub était à l’époque audacieux pour la société orientale ainsi que le mariage arabo-espagnol. Puis le duo avec Ragheb Alama, qui était déjà une grande star, a vraiment marqué mon second album, avant que Aychalak, en 2002, ne m’élève d’amatrice au rang de star. C’était l’album de la grande percée. Et comment pourrais-je oublier Tisadak Bi Min, en 2009, mon album favori et celui qui détient le record des ventes tous artistes confondus chez mon label Rotana » ? Avec 12 albums à son actif, Elissa a en effet signé des tubes en dialectes égyptien et libanais et des clips marquants, dont on retiendra Kermalak, Kol Yom Fi Omri, Lebanese Night en duo avec Chris de Burgh, Law Taarafou, Betmoun, Sallemli Aley, Law, Bastannak, Saharna Ya Leil, Krahni, Asaad Wahda,Ya Mrayti et Agmal Ihsas. Si elle a été trois fois lauréate du World Music Award, l’artiste qui a fait ses débuts sur les planches du théâtre de Wassim Tabbara affirme qu’« au départ, (elle) voulai(t) juste chanter ». « C’est après mes premiers succès que j’ai commencé à avoir la rage, cette sorte de complexe de vouloir toujours être la meilleure et me distinguer sur la première marche du podium », raconte-t-elle. Pourtant, c’était de la deuxième place qu’elle avait dû se contenter en 1992 lors du télé-crochet Studio el-Fann. « Comme dans tous les concours d’amateurs, c’est la preuve que ce n’est pas toujours celui qui gagne qui réussit le plus, estime celle qui a depuis été coach de X-Factor et The Voice. Le jury peut parfois penser que le candidat n’est pas prêt ou qu’il lui manque des capacités qu’il pourra acquérir plus tard... »

La fin et le début d’une époque

Pour célébrer ses vingt ans de carrière, la chanteuse a eu l’idée de sortir un album en édition limitée qui regroupe vingt de ses plus grands succès. « Le choix était évidemment difficile, explique Elissa. J’ai opté pour les titres qui ont eu un impact important ou qui ont été filmés. On ne peut malheureusement pas tout choisir. Tout comme dans mes concerts où je privilégie les nouveautés et durant lesquels on pense parfois que j’oublie certains de mes albums, comme Ahla Dounia, que j’aime toutefois énormément. » Cet album commémoratif aux couleurs or marque par ailleurs la fin de la collaboration avec le label Rotana, qui a produit la majeure partie de ses opus, dont 2 best-of. « Mon contrat arrive à terme et je ne le renouvellerai pas, affirme Elissa. Mon label m’a offert un grand soutien moral et financier et j’ai toujours été entourée d’une super équipe. Mais il est temps pour moi de continuer seule et de produire moi-même mes chansons. Avec l’avènement des réseaux sociaux et du numérique, je préfère avoir le droit de propriété intellectuelle sur toutes mes chansons. C’est la dure réalité que j’ai comprise quand Rotana a signé le contrat avec l’application Deezer et y a fait migrer toute ma discographie, même si nous restons en très bon termes. »

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En outre, la star sera ce soir l’invitée du journaliste Zaven Kouyoumdjian, lors d’une soirée spéciale diffusée en direct sur MTV. Au programme, des medleys, un retour sur les moments forts de ces vingt ans, ainsi que les moments plus difficiles. « Quand j’ai commencé ma carrière, j’ai été la cible de nombreuses critiques, notamment sur le fait de m’être enveloppée dans des draps sur mon premier clip, raconte Elissa, qui est devenue par la suite l’égérie publicitaire de plusieurs marques internationales. À l’époque, Zaven m’avait invitée à son émission en présence de grandes personnalités du milieu artistique et a pris ma défense. C’est un grand ami depuis, et j’ai voulu qu’il soit aux commandes de cet épisode de célébrations, pour nous rappeler ensemble ce moment. »

Une mini-biographie

Dans les bacs depuis le mois d’août, l’album numéro 12 d’Elissa continue quant à lui de connaître un grand succès. Regroupant 14 chansons inédites et les 2 singles Hanghani Kaman et Ahwit el-Madi, il est mené par le lead single Sahbit Raey , titre de l’album, et dans lequel Elissa affirme qu’elle est une femme qui vit comme bon lui semble et affirme ses convictions, « aussi claire qu’un soleil de midi en plein été, car mon père m’a appris à ne jamais avoir peur et à faire face à mon destin ». « Cette chanson est une déclaration, une mini-biographie, et a été écrite pour moi. Quant aux échos de l’album, ils sont très positifs malgré les circonstances, se réjouit l’interprète de Aam Thour. L’explosion du port a eu lieu quelques jours après sa sortie, mais les chiffres sur le net et les applications sont satisfaisants. Mes chansons sont classiques. Elles prennent du temps à arriver mais vivent dans la durée. L’album est récent et les fans ont déjà des préférences, comme les titres Habbit Ehtimam, Azima, ou Aala Hess Hikayetna. » 

Si elle écoute plus de 200 chansons pour choisir ses titres à chaque album, Elissa confie n’avoir pu se désister d’aucune de ses 16 chansons, réunies toutes dans un emballage beige, avec des photos inspirées de l’univers surréaliste de René Magritte et signées Eli Rezkallah. « Eli est très créatif et j’aime collaborer avec lui, assure Elissa. Nous avons opté pour cette couleur beige unie, différente des autres opus et je voulais vraiment qu’il y ait un peu de tout pour cet album qui coïncide avec mes 20 ans de carrière. » On peut en effet y voir une photo tirée du premier album d’Elissa, des photos avec son chien, ou d’autres plus abstraites. La chanteuse s’apprête par ailleurs à filmer le titre Sahbit Raey en dehors du Liban, avec la réalisatrice Angy Jammal qui lui avait réalisé de nombreux clips dont Ila Kol elli Bihebouni, dans lequel Elissa contait sa bataille contre le cancer du sein en 2018 et faisait campagne pour le dépistage précoce. Le nouveau clip devrait se pencher sur le thème de la liberté d’expression dans le monde, même si l’artiste refuse d’en dire davantage pour l’instant.

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L’album présente également un autre titre-phare, une reprise de Mourir sur scène de Dalida. « Je rêvais de faire l’Olympia à Paris, assure la star. Quand je m’y suis produite pour la deuxième fois en 2019, j’ai voulu rendre hommage à Dalida, l’une de mes deux idoles avec Feyrouz, et qui avait fait ses plus grands concerts sur cette scène mythique. J’ai donc interprété ce titre puis décidé de l’enregistrer. . Et de poursuivre : « Je n’ai jamais vraiment pris ces mots au sens littéral, mais il est vrai que la scène et mon travail sont toute ma vie. Vingt ans plus tard, je refuse de dire que je me contente du chemin fait sinon je n’évoluerai plus. Je préfère me poser de nouveaux challenges, et je pense déjà à ce que l’avenir me réserve. »

À la fin des années 90, une jeune fille apparaît pour la première fois à la télévision et lance son premier single en noir et blanc. Enveloppée dans des draps blancs, le physique avantageux et la voix romantique, elle danse au son d’une musique gipsy et chante Baddi Doub, en espérant percer dans le monde de la pop. Depuis, elle a fait bien du chemin et son (pré)nom, Elissa, n’a...

commentaires (1)

J'aime sa chanson 'Zanbi ana' (c'est ma faute) du disque "Bastanak". Une suggestion pour le OLJ : c'est bien que dans la rubrique 'Liban Pop' on parle des grands stars mais j'espere qu'on parle aussi un peu de chanteurs et chanteuses moins connus. A la limite la musique c'est un grand produit 'export' du Liban ...

Stes David

13 h 10, le 11 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • J'aime sa chanson 'Zanbi ana' (c'est ma faute) du disque "Bastanak". Une suggestion pour le OLJ : c'est bien que dans la rubrique 'Liban Pop' on parle des grands stars mais j'espere qu'on parle aussi un peu de chanteurs et chanteuses moins connus. A la limite la musique c'est un grand produit 'export' du Liban ...

    Stes David

    13 h 10, le 11 novembre 2020

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