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Nos Lecteurs ont la Parole

Le réflexe de la peur

Le réflexe de la peur ne cesse d’augmenter chez les Libanais depuis le 4 août 2020, date historique de l’explosion non nucléaire la plus puissante du XXIe siècle. Ce jour noir, rappelons-le, une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, présente depuis six ans dans un entrepôt du port de Beyrouth et sans mesures de précaution, a explosé sans savoir pourquoi et comment, tuant plus de deux mille personnes et blessant plus de six mille Beyrouthins innocents. Il suffit maintenant qu’une porte qui ferme mal à cause d’une rafale de vent pour qu’une panique s’empare de nombre de Libanais.

Sur le plan populaire, la « révolution du 17 octobre » n’ose plus s’exprimer pour des raisons inconnues. Seule explication logique, la descente aux enfers, économique et sociale que connaît le Liban sur fond de blocage politique qui a transformé la colère des manifestants en crainte envers les dirigeants du pays. Six chefs de tribu, à l’ombre de la faillite du pays, martyrisent toujours et sans aucun remords un peuple appauvri et blessé.

« Tous, cela signifie tous » : ce beau slogan de novembre 2019 a tristement disparu pour rendre, par peur du lendemain, tout un peuple, à qui on a volé son argent dans les banques, soumis à l’ironie du destin. Cerise sur le gâteau : dans un pays où les statistiques sont peu fiables, le Covid-19 ne fait que s’assimiler à un raz-de-marée émotionnel et à un sentiment de danger imminent. Largement véhiculée et amplifiée par les médias, la peur se trouve au premier plan : peur de perdre des êtres chers, peur d’être contaminé ou de transmettre, peur de faire partie de ce faible pourcentage de personnes intubées, peur de ne pas avoir accès à un respirateur artificiel, peur de ne pas pouvoir accompagner nos proches lors de leur hospitalisation, voire de leur enterrement. Quand finirons-nous de ce calvaire ? Cette grande question et cette obsession auront-elles une réponse pour les Libanais ? Espérons.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Le réflexe de la peur ne cesse d’augmenter chez les Libanais depuis le 4 août 2020, date historique de l’explosion non nucléaire la plus puissante du XXIe siècle. Ce jour noir, rappelons-le, une cargaison de nitrate d’ammonium, estimée à 2 750 tonnes, présente depuis six ans dans un entrepôt du port de Beyrouth et sans mesures de précaution, a explosé sans savoir pourquoi et...
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