Quand j’ai compris, le cœur meurtri,
Qu’il faudrait quitter le pays,
J’en ai pleuré des nuits entières,
J’ai tenté de me retenir
De lutter pour mon avenir
À l’intérieur de nos frontières.
Sauf que les plans de nos vautours,
Nous enfonçaient de jour en jour
Dans les tréfonds de la misère
Et qu’il fallait réaliser
Que les effets de nos visées
Ne seraient plus que suicidaires…
Que c’est fini entre nous,
Et nous sépare malgré tout.
Ayant admis ainsi forcé
D’envisager de divorcer
Du cher pays de mon enfance,
J’ai traversé l’humiliation
Et accepté les conditions
De tout départ dans la souffrance
J’ai dit adieu à mes amis
En proclamant qu’il est permis
De décider de sa carrière
Mais je savais que je parlais
Que je cranais, que je voulais
Me justifier à ma manière.
Je suis parti, comme un fou,
La vie continue malgré nous…
À présent je suis enlisé
Dans un pays civilisé
Où la loi règne sans partage
Et je pense avoir retrouvé
La dignité que j’ai sauvée
De l’enfer et du naufrage.
Mais du fond de ma vérité
Reste la soif d’un entêté
À qui il manque la lumière,
Le tendre et lancinant appel
D’un sol blessé au sort cruel
Agonisant dans son ornière.
Ma nostalgie, mon tabou,
Le monde s’en fout, après tout.
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