Les personnes placées en état d'arrestation dans le cadre du dossier du fuel non conforme aux normes livré à Électricité du Liban, qui a défrayé la chronique ces derniers mois, ont été libérées sur la base d'une décision de la Chambre d'accusation du Mont-Liban. Selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), ces personnes, dont l'Ani ne précise pas l'identité, ont payé des cautions allant entre 5 et 20 millions de livres libanaises et ont été interdites de quitter le territoire libanais, selon cette décision du président de la Chambre d'accusation, le juge Rabih Houssami.
Selon la chaîne locale OTV, proche du Courant patriotique libre, neuf personnes ont été libérées en raison de la fin de leur période de détention provisoire prévue par la loi, indiquant que l'un d'eux serait porteur du coronavirus.
La justice libanaise s’était saisie de l’affaire de ce fuel non conforme aux normes requises il y a plusieurs mois. En avril, EDL avait signalé à la justice que l’entreprise publique algérienne Sonatrach lui avait livré du carburant défectueux un mois plus tôt, sur la base des constatations de la société MEP en charge du fonctionnement des centrales électriques de Zouk et Jiyé qui avait observé que le fuel endommageait les équipements de production. L’enquête ouverte avait débouché sur l’émission de mandats d’arrêt visant plusieurs responsables, dont le représentant de la Sonatrach au Liban, Tarek Faoual, qui a été placé en détention. Suite à ce scandale, Sonatrach avait fait part au gouvernement libanais de son refus de prolonger son contrat pour l’exportation de fuel qui expire à la fin de l'année.
Le 10 juillet dernier, le premier juge d’instruction du Mont-Liban, Nicolas Mansour, avait émis des actes d’accusation contre une trentaine de personnes, après que la procureure générale du Mont-Liban, Ghada Aoun, ait demandé des poursuites, notamment pour fraude, blanchiment d’argent et négligence professionnelle. Des actes d’accusation ont notamment été lancés contre les entreprises ZR Energy et ZR DMCC. Ibrahim Zouk, directeur général de ZR Energy, et le directeur de la compagnie, Teddy Rahmé, et M. Faoual sont également poursuivis dans ce cadre, pour fraude et blanchiment d’argent. La directrice générale du pétrole au sein du ministère de l’Énergie, Aurore Féghali, et le directeur général des installations pétrolières, Sarkis Hleiss - tous deux libérés sous caution il y a plusieurs semaines - ainsi qu’une dizaine d’autres personnes font également l’objet d’actes d’accusation. Parmi les chefs d’accusation retenus, il y a notamment des faits de "fraude", "falsifications de documents officiels" mais aussi "réception de pots-de-vin" ou encore "détournement de fonds publics".
commentaires (4)
Un semblant de justice dans un semblant d'état sous un semblant de gouvernement...serions nous donc dans une mauvaise reprise de "the Truman show"... Sommes nous supposés de nous échapper dans des barques comme nos pauvres frères et soeurs naufragés il y a quelques jours....
Wlek Sanferlou
19 h 59, le 18 septembre 2020