
"Pour préserver la distance de sécurité", peut-on lire sur cet autocollant collé sur un trottoir à Beyrouth. Photo Joao Sousa
Le gouvernement libanais a décidé mardi de prolonger jusqu'au 30 août de la mobilisation générale, décrétée pour lutter contre la propagation du coronavirus et qui devait techniquement prendre fin ce dimanche, suivant ainsi une recommandation du Conseil supérieur de la défense qui s'était réuni avant le Conseil des ministres.
Cette décision intervient alors que le Liban connaît depuis plusieurs jours une forte augmentation des nouveaux cas quotidiens et une hausse des décès, ce qui a poussé les autorités à ordonner lundi le bouclage total du pays pour une durée de dix jours. La fermeture se fera en deux phases à partir du 30 juillet, à l'exception de l'aéroport international de Beyrouth où toutefois des restrictions seront adoptées pour certains voyageurs à partir du 31 juillet. En outre, certains secteurs propices aux rassemblements, seront fermés pendant deux semaines à partir d’aujourd’hui.
Selon des informations de notre correspondante Hoda Chedid, certains ministres ont plaidé en faveur d'un "lockdown" de deux semaines sans interruption.
Le Conseil supérieur de la défense avait également recommandé aux "acteurs de l'activité économique" de respecter les mesures de prévention, et demandé dans ce cadre à l'armée et aux forces de sécurité de "réprimer les infractions (..) afin d'empêcher la propagation du coronavirus".
Dans ce contexte, le commandement de l'armée libanaise a annoncé dans la journée l'annulation des célébrations et cérémonies militaires qui devaient avoir lieu le 1er août pour la fête de l'Armée, en raison de la recrudescence de la pandémie dans le pays. L'Association des banques du Liban (ABL) a, elle, confirmé dans la journée que les établissements bancaires du pays seront fermés du 30 juillet au 3 août, puis du 6 au 10 août inclus.
Dans une circulaire publiée dans la journée, le ministère du Tourisme a confirmé la fermeture des restaurants et des cafés pendant la période de reconfinement en deux temps. En dehors de cette période, ils sont appelés à fonctionner qu'à 50% de leur capacité et à ne pas proposer des narguilés. Par ailleurs, les pubs, boîtes de nuit et parcs d'attraction seront totalement fermés à partir d'aujourd'hui, et ce jusqu’au 10 août prochain. Les sites touristiques seront fermés du 30 juillet au 10 août prochain. Cette circulaire précise par ailleurs que les services de livraison à domicile seront suspendus durant la période de fermeture en deux temps.
"Interdit de faire preuve de laxisme"
En ouverture du Conseil des ministres, le chef de l'Etat, Michel Aoun, a déclaré que le nombre de contaminations augmentait "de manière dangereuse", ce qui impose de renforcer les mesures de prévention. Il avait tenu des propos similaires lors de la réunion du Conseil de défense, estimant que la situation était "devenue délicate au vu des chiffres et ce, dans toutes les régions". "La raison est le mépris et le non-respect par les citoyens des mesures de prévention", a ajouté le président. De son côté, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, qui a également participé à cette réunion, a abondé en ce sens, pointant particulièrement du doigt "les voyageurs ne respectant pas les mesures obligatoires d'isolement".
"Nous sommes dans une nouvelle phase de notre guerre contre le coronavirus et nous devons prendre des mesures strictes pour protéger nos proches et notre société", a affirmé de son côté le chef du gouvernement Hassane Diab lors de cette réunion du Conseil supérieur de la défense. "Nous devons renforcer l'application des mesures (de lutte contre la propagation du virus) dans toutes les régions. Il est interdit de faire preuve de laxisme", a-t-il mis en garde. "Nous avons décidé de fermer partiellement le pays aujourd'hui, et complètement à partir de jeudi, pour une durée de cinq jours. S'ensuit deux jours d'ouverture, puis cinq jours de fermeture, avant d'effectuer une évaluation de ces mesures", a expliqué Hassane Diab. Tous les ministres présents à Baabda lors du Conseil des ministres du jour ont subi un test de dépistage PCR avant le début de la réunion.
Tests PCR falsifiés
Sur le terrain, les Forces de sécurité intérieure ont annoncé mardi avoir arrêté deux ressortissants syriens qui proposaient des résultats de tests PCR falsifiés, sur le modèle de ceux qu'émet l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri. En échange d'une somme d'argent, les clients, tous syriens de l'aveu des deux hommes, pouvaient obtenir un rapport de test négatif portant leur nom et leur date de naissance, leur permettant de rentrer dans leur pays, sans avoir à effectuer le test.
Il ne faut plus s’étonner de rien dans ce grand poulailler tout s’achète et tout se vend même la souveraineté et la dignité. D’ailleurs c’est quoi ces deux mots?
10 h 43, le 29 juillet 2020