Le Liban bouclé du 30 juillet au 3 août, puis du 6 au 10 août

Le Liban sera totalement bouclé en deux temps, du 30 juillet au 3 août inclus, puis de 6 au 10 août inclus, à l'exception de l'aéroport de Beyrouth où l'arrivée de voyageurs sera restreinte, a annoncé lundi le ministre de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, alors que le pays connaît depuis quelques semaines une recrudescence des cas de coronavirus et que les autorités craignent de perdre le contrôle de la pandémie.

Ce bouclage concerne notamment les entreprises privées, les magasins, les commerces et les marchés, ainsi que les secteurs éducatif et bancaire. Les rassemblements sont également prohibés durant cette période. En sont exemptés les institutions publiques, les points d'entrée sur le territoire libanais, ainsi que les secteurs de la santé, de l'alimentation, de l'industrie, de l'agriculture, des médicaments et des médias, et les institutions militaires et sécuritaires.

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A également été décidée la fermeture à partir du mardi 28 juillet et jusqu'au 10 août prochain des pubs, des boîtes de nuit, des marchés populaires, des plages publiques, des piscines intérieures, des jardins publics, des salles de jeu en intérieur, des parcs d'attractions, ainsi que des théâtres et des cinémas. Dans les salles de sport, les entraînements en groupe seront interdits, alors que les machines resteront accessibles aux sportifs. L'ensemble des célébrations religieuses et des compétitions sportives sont annulées. Concernant les lieux de culte religieux, les autorités "entreront en contact avec les dignitaires pour leur fermeture". En outre, les restaurants et les transports en commun ne pourront fonctionner qu'à 50% de leur capacité d'accueil.

Les personnes âgées de plus de 65 ans sont appelées à rester chez elles et à ne sortir qu'en cas d'extrême nécessité.

M. Fahmi a également annoncé qu'à partir de mardi, les personnes venant de pays "à faible incidence d'infection selon les statistiques du ministère de la Santé publique" devront subir un test à leur arrivée et s'isoler à domicile durant 48 heures en attendant le résultat de leur test. Néanmoins, les voyageurs venant de pays "à forte incidence d'infection" subiront un premier test et seront isolés dans un hôtel à leurs frais pendant 48 heures, à condition que pendant cette période, le nom du laboratoire et la date du deuxième test PCR soient spécifiés, de sorte qu'un deuxième test PCR puisse être effectué après 72 heures. Une circulaire publiée dans la soirée précise que la liste de ces pays sera définie par le ministère de la Santé. A partir du 31 juillet, les personnes souhaitant entrer sur le territoire libanais devront présenter un test de dépistage PCR négatif datant de moins de 96 heures (quatre jours) avant leur date de voyage, et présenter les résultats avant leur embarquement.

Hospitalisations

Dans la matinée, le comité scientifique chargé du suivi de l'épidémie avait recommandé une fermeture totale du pays pour deux semaines à l'exception de l'aéroport. "Il ne faut pas baisser les bras et renforcer absolument les mesures de prévention contre le coronavirus", avait déclaré M. Hassan à l'issue d'une réunion de ce comité. Il a appelé à prendre des mesures "comme si l'épidémie venait seulement de commencer". "Ce que nous avons fait précédemment était excellent et il faut y revenir avec beaucoup de sérieux, pour ne pas connaître une catastrophe humaine et sanitaire", a-t-il déclaré. Le comité avait par ailleurs recommandé que des mesures spéciales soient prises pour les prières de la fête de l'Adha, en fin de semaine. Les personnes contaminées mais asymptomatiques devraient, selon ce comité, être isolées dans des centres spécifiques, sous la surveillance des forces de sécurité et des autorités locales. 

Hamad Hassan a encore annoncé que le centre de gestion de catastrophes de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth et dépendant du ministère de la Santé sera renforcé afin de pouvoir travailler 24h/24. Ce centre servira à assurer une meilleure coopération entre les hôpitaux gouvernementaux, notamment pour la répartition des malades en fonction des places libres dans les différents établissements, ce qui permettrait une hospitalisation plus rapide des patients. Cette recommandation intervient alors que les hôpitaux avaient annoncé ces dernières semaines qu'ils limiteraient les soins aux cas les plus urgents et que plusieurs personnes, dont des enfants, sont décédées faute d'avoir été hospitalisées à temps.

La semaine dernière, le comité avait recommandé la fermeture de plusieurs secteurs et une meilleure surveillance de l'application des mesures de protection comme le port du masque et la distanciation sociale.

Au Liban, 3.879 cas ont été déclarés depuis février, parmi lesquels 51 personnes sont décédées. Ces dernières semaines ont été marquées par une hausse des décès et augmentation rapide de nouveaux cas et des hospitalisations, ce qui fait craindre que les hôpitaux du pays, qui subissent déjà les conséquences de la crise économique, ne puissent pas faire face à la pandémie.