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Culture - Cinéma

Un confinement créatif pour Nadine Labaki et Khaled Mouzannar

« Mayroun and the unicorn » réalisé par Labaki et Mouzannar fait partie de la collection de courts-métrages créés par des réalisateurs et réalisatrices acclamés, choisis et diffusés par Netflix à partir du 30 juin. Ils racontent, avec un regard très personnel, le confinement vécu par la planète pour contrer la pandémie de Covid-19.

Un confinement créatif pour Nadine Labaki et Khaled Mouzannar

Nadine Labaki et Khaled Mouzannar. Photo Nathalie Tufenkjian

Pas d’équipes, pas de budget, mais aussi pas de conditions restrictives, explique le trailer du projet baptisé Homade de Netflix, une collection de courts-métrages créés par des réalisateurs et réalisatrices du monde entier, avec les moyens du bord et à la maison. Ont notamment embarqué dans l’aventure Ladj Ly (Les Misérables), Paolo Sorrentino (La Grande Bellezza), Naomi Kawaze (True Mothers), David Mackenzie (Hell or High Water), Kristen Stewart (Clouds of Sils Maria), Pablo Larrain (Jackie) et d’autres encore. Chacun offre son regard sur cette période unique vécue par la planète lors de la pandémie de coronavirus. Le tandem Nadine Labaki (réalisatrice) et Khaled Mouzannar (compositeur) ne savait pas exactement comment raconter ces mois qui marqueront l’humanité à jamais. Mais les deux savaient qu’ils devaient faire quelque chose face à ce confinement ou isolement à l’échelle internationale vu par certains comme une catastrophe économique et par d’autres comme un souffle, une pause pour respirer un peu.

Quand ils ont été contactés par le metteur en scène et producteur chilien Pablo Larrain, Nadine Labaki et Khaled Mouzannar ont été immédiatement emballés par le projet. Confiné durant quatre mois à Beyrouth avec leurs deux enfants – avant tous les autres Libanais, selon le désir de Khaled –, le couple, qui travaille souvent ensemble sur un film et qui connaît la solitude des studios, profite de cette occasion pour créer un projet à quatre mains. Ainsi le compositeur empoignera la caméra avec son épouse pour réaliser cette « performance » filmique comme il la qualifie.

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Le résultat est donc un court-métrage intitulé Mayroun and the unicorn, Mayroun étant la petite fille du couple. « Nous avons réalisé un film et un montage à deux », explique Mouzannar. « En cherchant en soi et non à l’extérieur tous les éléments qui peuvent composer un film », ajoute Nadine Labaki en écho. Même le sujet a été trouvé par les deux époux. Ce confinement, qui a contraint le couple à vivre 24 heures sur 24 ensemble avec les enfants, fut pour eux une expérience extraordinaire. « Nous respections totalement les règles du confinement et comme Khaled est plutôt strict sur ces règles-là, nous n’avons jamais franchi le perron de la porte durant quatre mois », affirme la réalisatrice en riant. « Nous avons ainsi appris à mieux connaître nos enfants (surtout que notre travail nous obligeait souvent à voyager et à nous séparer d’eux) et réciproquement, ils nous ont beaucoup appris. Il y a eu donc un échange intense entre nous. De plus, nous n’avons jamais senti que les enfants, et particulièrement Mayroun, souffraient de l’absence de leurs amis. Ils se sont très bien adaptés à la situation, car sans les angoisser nous leur avons simplement expliqué la vérité. »

« Le film porte donc sur notre petite fille Mayroun âgée de quatre ans. C’est une enfant très créative et à l’imagination foisonnante qui a très tôt été imprégnée par l’atmosphère du studio », avoue Khaled Mouzannar. Et Nadine Labaki de poursuivre : « Nous avons l’habitude de la filmer tous les deux, mais cette fois c’est Khaled qui a décidé de le faire par un long shot de vingt minutes qu’il a réussi à découper avant que nous ne le montions ensemble. » « C’est une petite fille imaginative et extravertie, contrairement à son frère Walid, qui est assez réservé. Son esprit va dans tous les sens », ajoute le compositeur, qui assure également la musique de cette œuvre de sept minutes. « Elle livre une performance unique, poursuit Mouzannar. Nous étions admiratifs devant cet acte si spontané dans lequel nous ne sommes jamais intervenus. » Et de poursuivre : « Nous aussi, nous sommes des enfants de la guerre et nous avons été longtemps confinés. Je me souviens qu’à l’époque, nous étions très créateurs et nous nous amusions à réinventer un monde nouveau. Mais je ne vous en dirai pas plus. Vous aurez l’occasion de voir cela le mardi 30 juin sur Netflix. Tout ce que je peux dire, c’est qu’on a pu imaginer à travers ce film ce que cette petite fille imaginait vraiment. » À découvrir donc à partir de demain.

Pas d’équipes, pas de budget, mais aussi pas de conditions restrictives, explique le trailer du projet baptisé Homade de Netflix, une collection de courts-métrages créés par des réalisateurs et réalisatrices du monde entier, avec les moyens du bord et à la maison. Ont notamment embarqué dans l’aventure Ladj Ly (Les Misérables), Paolo Sorrentino (La Grande Bellezza), Naomi Kawaze...

commentaires (1)

Bravo ... et de deux C’est ca aussi qu’être libanais et fier de l'être Bless you both

Paul Chammas

10 h 08, le 29 juin 2020

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Commentaires (1)

  • Bravo ... et de deux C’est ca aussi qu’être libanais et fier de l'être Bless you both

    Paul Chammas

    10 h 08, le 29 juin 2020

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