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Nos Lecteurs ont la Parole

Ils tentent de s’unir

Après des dizaines d’années de richesse virtuelle, le peuple libanais bascule irréversiblement dans la pauvreté réelle.

Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir.

Après avoir rêvé de léguer à nos enfants une vie meilleure, nous ne pouvons leur promettre qu’une régression existentielle, comme celle de milliers de jeunes Iraniens (iennes) surdoués, sur-éduqués, aux rêves brisés, dont le seul horizon est une carrière de chauffeur de taxi ou d’aide à domicile.

Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir.

Face à l’insécurité des temps que nous vivons, l’épargne des gens a été supprimée en contrepartie de l’annulation de la dette publique avec en prime l’impunité, l’irresponsabilité des responsables du désastre et l’accroissement des inégalités.

Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir.

Face à la délégation du Fonds monétaire international, on présente une équipe divisée, incohérente, avec des idées divergentes, et des agendas contraires, ce qui présage l’échec des négociations avant même leur enclenchement.

Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir.

Après des années de collusion entre la double violence de l’argent et des armes, nous survivons dans un contexte d’une double violence, celle de l’absence d’argent et de l’omniprésence des armes, ce qui conforte notre statut d’État failli, incapable de détenir le monopole de la violence légale ou de délimiter et de protéger ses frontières.

Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir.

Et après ? Sans financement extérieur, s’autofinancer. L’argent spolié, volé, corrompu, transféré à l’étranger d’une façon immorale va tout acheter, les biens publics et les biens privés, et le retour à la normalité va élever encore plus le mur entre ceux qui gouvernent et les gouvernés, dont l’existence risque de s’installer convenablement dans la misère.

Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir.

Si l’absence de souveraineté, le manque d’avenir, la pauvreté promise, la régression existentielle, l’impunité, l’inégalité, la spoliation de l’épargne privée et des ressources publiques n’ont pas réussi jusque-là à unir les groupes de la société civile, c’est qu’il y a un problème quelque part.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Après des dizaines d’années de richesse virtuelle, le peuple libanais bascule irréversiblement dans la pauvreté réelle. Et que font les centaines de groupes de la société civile ? Ils tentent de s’unir. Après avoir rêvé de léguer à nos enfants une vie meilleure, nous ne pouvons leur promettre qu’une régression existentielle, comme celle de milliers de jeunes Iraniens (iennes)...
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