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Vers quelles spécialisations de pointe?

La traduction, un métier d’avenir dans un Liban exemple de plurilinguisme

Dans un pays plurilingue comme le Liban, la traduction est un débouché naturel et porteur pour des jeunes qui maîtrisent souvent, en plus de l’arabe, le français ou l’anglais. L’USJ propose à ceux qui souhaitent se tourner vers cette carrière une formation complète, de la licence au master, pour préparer des traducteurs anglophones et arabophones au monde du travail.

La traduction, un métier d’avenir dans un Liban exemple de plurilinguisme

Le métier de traducteur nécessite une connaissance de la culture de sociétés étrangères. Photo Joseph Eid

L’interconnexion de toutes les zones du monde et la multiplication des organisations internationales posent une question évidente, mais dont la réponse est pourtant complexe : comment faire en sorte que des textes écrits dans une langue et un contexte culturel donnés soient accessibles au maximum de personnes possible, dans le maximum de pays possible ? Face à cette problématique, le rôle des traducteurs est fondamental. Leur mission consiste à s’appuyer sur la maîtrise d’un large éventail de langues, mais également sur la connaissance des idées et de la culture associées, pour traduire au plus proche de la pensée de l’auteur un texte écrit.

Les possibilités d’un traducteur reposent sur les langues à sa disposition, divisées en trois catégories : la langue « A », maternelle, les langues « B », parfaitement comprises et parlées mais non maternelles, et enfin les langues « C », que le traducteur déchiffre aisément, sans pouvoir s’y exprimer de manière fluide. Les deux premières catégories sont dites « actives », puisque le traducteur est à même de communiquer par leur biais, tandis que la dernière est qualifiée de « passive », uniquement mobilisable pour recevoir et traduire un message. En général, un traducteur travaille depuis une langue B ou C vers sa ou ses langues A, afin d’obtenir une traduction la plus fidèle possible.

Le plurilinguisme, un avantage libanais

Les Libanais possèdent, vis-à-vis de cette classification, une grande singularité, peu répandue dans le monde. Dans un colloque de 2010, Najat Salibi Tawil, de l’Université libanaise, avançait les chiffres de 28,5 % de vrais bilingues arabe/français (parlant également anglais pour 73 % d’entre eux), tandis que les personnes utilisant indifféremment l’arabe et l’anglais représenteraient 14 % de la population totale libanaise. Un grand nombre de Libanais ont donc la chance de parler plusieurs langages couramment, voire de posséder de multiples langues maternelles, c’est-à-dire de catégorie « A ». Ce type de public part donc avec un avantage conséquent dans une carrière de traducteurs.

Consciente de cet avantage, l’École de traducteurs et d’interprètes de Beyrouth (ETIB), pôle de formation rattaché à l’Université Saint-Joseph, a choisi depuis quelques années d’en tirer parti en élargissant son offre. À côté du cursus traditionnel « arabe langue A, français langue B », il est désormais possible de suivre un cycle licence/master « arabe langue A, anglais langue B ». L’objectif de ce parcours est de former, en cinq ans, des traducteurs professionnels, capables de travailler au contact de sources écrites en anglais, nouvelle langue commune du monde des affaires, de la diplomatie et de la recherche scientifique, pour les rendre accessibles à un public arabophone.

Les futurs diplômés seront donc amenés à jouer un rôle-clé dans l’insertion du Liban dans la mondialisation, notamment grâce aux nombreux liens tissés entre leur université et des organisations internationales prestigieuses : l’ETIB est ainsi membre associé de la Fédération internationale des traducteurs et dispose de trois protocoles d’accord avec l’ONU, le Parlement européen et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture.

En plus de ce rôle national important, les traducteurs bénéficient également d’une position privilégiée, en contact avec des acteurs du monde entier, ainsi que d’une grande autonomie, puisqu’il est possible de travailler en free-lance, pour plusieurs employeurs et parfois depuis son domicile. Enfin, la formation proposée par l’ETIB est suffisamment polyvalente pour autoriser des perspectives d’évolution intéressantes aux diplômés, notamment dans le domaine de la communication, de l’édition ou de la documentation.

Traducteurs opérationnels dans tous les secteurs

Le plan de formation suit le schéma standard des études supérieures : les jeunes diplômés du baccalauréat libanais ou équivalent peuvent d’abord intégrer une licence en trois ans, qui leur conférera les bases du métier, avant de poursuivre leur formation dans le cadre d’un master de traduction – anglais langue B, en deux ans, qui achèvera de les former et de les professionnaliser. Cette dernière étape est par ailleurs membre depuis 2019 du réseau European Master’s of Translation, mis en place par la Commission européenne pour favoriser l’excellence dans les formations de traduction et accélérer l’intégration professionnelle des jeunes diplômés.

Il est possible de rejoindre le cursus directement au niveau du master si l’on dispose déjà d’une licence en traduction, en langues ou en lettres d’une autre université jugée équivalente par la commission d’admission. Notons qu’une mobilité à l’étranger durant la formation est possible, puisque l’ETIB possède de nombreux partenariats, notamment avec des facultés de pays francophones ou locuteurs de langues romanes. L’École supérieure d’interprètes et de traducteurs de Paris, l’Institut supérieur de traducteurs et d’interprètes de Bruxelles, la Escuela de Traductores de Toledo en Espagne ou la Università degli Studi di Trieste en Italie, autant de possibilités ouvertes pour l’étudiant désirant étendre son éventail de langues et de cultures maîtrisées.

Une passion pour les langues

Du point de vue des prérequis, les étudiants doivent impérativement maîtriser l’arabe à un niveau langue maternelle (langue A), et l’anglais au moins à un niveau langue secondaire d’expression (langue B). Plus simplement, il est attendu d’eux de pouvoir parfaitement s’exprimer et comprendre un texte ou un discours dans ces deux langues. La maîtrise du français facilitera l’intégration dans une université majoritairement francophone, mais elle n’est pas obligatoire.

Le candidat idéal devrait avoir une véritable passion pour les langues, une grande ouverture d’esprit lui permettant d’explorer et d’acquérir les codes d’une autre culture, une bonne polyvalence pour s’adapter rapidement à des contextes nouveaux et développer sans tarder un éventail de compétences variées, et un sens de la rigueur, indispensable dans un métier où le choix d’un mot plutôt qu’un autre suffit à manquer le sens du texte original.

Enfin, rapidité d’exécution et ponctualité ne sont pas à négliger, puisque la mission des traducteurs est bien souvent limitée dans le temps par le commanditaire.

Débouchés pratiquement illimités

Si la formation de l’ETIB prépare à un métier, celui de traducteur, il peut s’exercer dans des contextes extrêmement diversifiés. Tous les secteurs faisant appel à un support textuel devant être compris par le public sont susceptibles de faire appel à des traducteurs. Si la presse et la littérature sont les secteurs qui viennent les premiers à l’esprit, ils ne doivent pas éclipser des domaines comme la publicité, qui fait régulièrement appel à des équipes de traducteurs pour adapter un slogan ou une campagne à un marché national nouveau.

Les organisations internationales, qui produisent chaque jour des centaines de documents écrits à traduire depuis ou vers l’anglais, sont également fortement demandeuses de ce type de professionnels, comme le prouvent les protocoles d’accord de l’ETIB avec certaines d’entre elles. L’ONU et ses agences spécialisées, les Parlements ou les réunions d’organisations supra-étatiques ainsi que les tribunaux internationaux sont autant de débouchés à envisager. Dans la même veine, les services diplomatiques libanais sont également à la recherche de traducteurs performants.

Plus largement, les institutions bancaires et les multinationales ont besoin de rendre accessibles leur mode de fonctionnement et leurs opérations à toutes les branches nationales. Enfin, le métier de traducteur a également l’avantage de pouvoir être exercé à distance, depuis son propre ordinateur, ce qui facilite le statut d’indépendant et l’accomplissement de missions pour plusieurs employeurs différents. Ainsi, on peut dire qu’un traducteur efficace, fiable et immergé dans la culture de ses langues de traduction trouvera aisément un emploi dans les secteurs de l’économie les plus variés.

L’interconnexion de toutes les zones du monde et la multiplication des organisations internationales posent une question évidente, mais dont la réponse est pourtant complexe : comment faire en sorte que des textes écrits dans une langue et un contexte culturel donnés soient accessibles au maximum de personnes possible, dans le maximum de pays possible ? Face à cette...

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