Pendant un instant, on a failli y croire. On s’est dit, tiens, ils ont bien géré la pandémie qui venait de s’abattre sur notre pays déjà meurtri. Un confinement à la mi-mars, la fermeture de l’aéroport, des mesures concrètes. On ne s’en sortait pas trop mal par rapport à certains pays occidentaux qui avaient un peu merdé dans la gestion de cette crise sanitaire mondiale. Évidemment, parce qu’on ne se refait pas, les saloperies ont continué à émerger. Les wassayet concernant les rapatriements. Qui de Gebran Bassil ou de Nabih Berry, pour ne citer qu’eux, aurait le plus grand nombre de sièges dans les avions de la MEA qui a flambé ses prix sous prétexte que les vols étaient aux deux tiers vides.
Puis le déconfinement a commencé, petit à petit. On s’est mis à respirer à nouveau. Ce sentiment de liberté qui nous avait tant manqué revoyait enfin le jour. Sauf que. Sauf que, que pouvions-nous attendre d’un gouvernement qui manque à ses responsabilités depuis le premier jour ? Que fallait-il attendre de ce gouvernement composé de marionnettes à la merci des partis politiques qui font encore la pluie et le mauvais temps depuis plus de 30 ans ? On a failli y croire, et une fois de plus, nos politiques nous ont non seulement déçus, mais en plus se sont inscrits dans la lignée de leurs prédécesseurs.
Alors que tout semblait aller bien, l’incompétence de notre gouvernement a refait surface. Sous différentes pressions venues d’ici et de là, on a vu débarquer des vols bondés (les prix de leurs billets étant toujours exorbitants), remplis de passagers testés positifs. Du Nigeria, des Émirats arabes unis et de Londres, entre autres. Dans un espace confiné comme celui d’un avion, ils s’attendaient à quoi ? Avec un Libanais qui n’a aucun sens des responsabilités, ils s’attendaient à quoi ? Que les passagers clean restent chez eux pendant deux semaines ? Qu’ils démontrent un quelconque sens civique, eux qui conduisent en sens interdit depuis qu’ils sont en âge (et encore) de prendre le volant ? Au lieu de les mettre en quarantaine pendant quelques jours en attendant les résultats des tests de dépistage, de payer les frais de cette quarantaine, ils ont préféré les lâcher dans la nature. Bravo. Il aura suffi d’un repas de bienvenue, narguilé en guise de cadeau de retour, pour que le virus se propage à nouveau à la vitesse grand V. Il aura fallu un militaire insouciant, un père trop heureux de voir son fils et quelques crétins qui pensent encore qu’il ne s’agit que d’une petite grippe pour que le Covid-19 reprenne de plus belle.
Et nous voilà revenus à la case départ. Re-mobilisation générale. Re-fermetures des restaurants, des commerces, des banques et interdiction de se mouvoir sans raison urgente. Une connerie. Une décision aussi abjecte que criminelle, et le pays se retrouve écrasé à nouveau. On avait à peine commencé à sortir la tête de l’eau, espéré intrinsèquement que la vie reprendrait son cours normal, que l’argent recommencerait à remplir quelques poches afin de maintenir la survie de certains employés et employeurs, entraînant peut-être une microremontée économique de certains secteurs, que le couperet est tombé. Et comme toujours, le mot d’ordre fut : « Nous avons déconné, vous payez le prix. » Et nous voilà à nouveau bil khara. Une merde sans nom où valsent ensemble dévaluation de la livre, hyperinflation, baisse des salaires, licenciements et famine qui crie à l’horizon. Sans la moindre aide gouvernementale, bien évidemment, pour nous sortir de cet immense bourbier.
Nous voici donc une fois de plus livrés à nous-mêmes. Dans cette république bananière, dirigée par des gens incompétents, manipulés par ceux qui incarnent si bien le mal. Nous voici à nouveau dans un trou sans fond, un tunnel interminable où n’apparaissent pas les moindres prémices de lumière. Nous voici, encore et toujours, coincés entre l’égoïsme et la saleté de ces anciens chefs de guerre, fils d’anciens chefs de guerre, fils d’anciens ministres, tous aussi véreux les uns que les autres. Et on se demande, jusqu’où êtes-vous encore capables d’aller ? Et jusqu’à quand ? Entre nous, on vous souhaite que le coronavirus vous tombe dessus pour nous débarrasser de cette infamie que vous nous imposez depuis longtemps… Et là, nous pouvons vous garantir que nous irons cracher et danser sur vos tombes.
Le jour où tous les journalistes adoptent le même style d’écriture, que dis-je, de cris du fond des tripes, et ce dans toutes les la langues maîtrisées par les libanais pour qualifier ces vauriens qui arrivent quand même à nous faire tourner en bourriques que les libanais arriveront peut être en tout cas les plus réticents et insensés à comprendre ce qui leur arrive et auraient le même souhait que Mme Azouri de les voir crevés de COVID ou de n’importe quel autre maladie pour nous débarrasser de ces moins que rien qui nous torturent et nous nous poussent au blasphème. Ont ils des enfants? Ont ils seulement une conscience, une âme qui qualifie les humains et les différencie animaux. Ils continuent à agir prouvant qu’ils n’ont rien de tout cela et comme si le pays se portait comme un charme. LE PIRE CE QU’il n’y a personne pour leur rendre la monnaie de leurs pièces. Min à Tarek y’a antar? ....
19 h 30, le 22 mai 2020