Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

La distanciation nous étreint

Distanciation... Ce mot que nous n’utilisons jamais ou presque dans notre quotidien a, du jour au lendemain, fait une entrée fulgurante dans notre vocabulaire. Il est devenu un leitmotiv dans toutes les conversations, sans compter les médias…

Ce nouveau comportement que le Covid-19 nous a imposé entraîne une multitude de conséquences ; celles-ci conviennent aux uns, tandis qu’elles troublent le quotidien des autres. C’est selon.

Pour les natures « distantes », c’est la panacée. Ces personnes que l’on surnomme ainsi, mais encore celles que l’on dit asociales, marginales, farouches, méfiantes, misanthropes, dures…

Tandis que la distanciation convient parfaitement aux êtres associables qui, par définition, sont foncièrement timides. Mais elle ne contribue nullement à venir à bout de leur problème. Car il s’agit d’un problème de confiance en soi.

Les asociaux ont fait un choix.

Les associables subissent leur nature, leur tempérament.

Mais quid des individus dits « fusionnels » ? Autrement dit des personnes dont sentiments et liens d’affection, voire d’amour, sont très forts… Celles-ci ne pouvant vivre l’une sans l’autre sans en souffrir terriblement.

Pour celles qui vivent sous le même toit, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Mais pour les autres, c’est l’enfer. On l’aura deviné, il s’agit bien évidemment des couples fusionnels qui ne partagent pas le même domicile.

Leur cas est fort intéressant !

Si les tourtereaux ont plus d’un tour dans leur sac pour retrouver une certaine intimité, au temps du coronavirus, les choses se compliquent. Ils devront user d’habileté, de beaucoup d’habileté, ou se satisfaire de peu.

Habiles et rusés vont certes prendre des risques.

Tandis que ceux qui se satisferont de peu seront plus prudents. La période que nous vivons est peu propice aux échanges de fluides, sous peine de s’exposer à une fatale projection buccale de gouttelettes qui propagerait le virus…

Ainsi, les premiers, que l’on pourra surnommer les insoumis, passeront outre à la mesure de distanciation, ils enfreindront cette prescription. Pour eux, point d’abstinence.

Le Covid 19 n’est pas le VIH (sida) et permet la relation sexuelle libre, comprenez sans préservatif. Mettons de côté les MST pour le moment… Et celles et ceux pour qui le sexe oral est leur péché mignon, ils peuvent également s’y adonner !

À ce jour, aucune trace du virus n’a été trouvée dans le sperme ou les sécrétions vaginales. En espérant qu’il n’ira pas s’y loger un de ces quatre matins.

Mais ce microscopique et virulent virus s’attaque à nos voies respiratoires… Il peut donc se transmettre lorsque l’on entre en contact direct avec de la salive ou du mucus. Il s’arrête en chemin et n’assaille pas, jusqu’à nouvel ordre, les voies génitales, voies du plaisir, disons-le. Mais il empêche les jeux préliminaires en agressant la bouche, le nez et les yeux.

Conclusion : pas de « French kiss » bien sûr, ni même un simple baiser sur la bouche.

Tant mieux pour ceux qui n’affectionnent pas particulièrement ce baiser. Et croyez-moi, il y en a… davantage chez les femmes !

Les romantiques en prennent un coup aussi : distanciation oblige, c’est niet pour toute caresse du visage… tout baiser sur le cou, sur les yeux…

Tant pis pour les autres, ceux qui raffolent du fameux « French kiss »… Ils ne pourront accéder – réciproquement – à tous les coins et recoins de la bouche. Et qui plus est, devront cacher cette belle partie du visage avec un masque…

Cet accessoire qui va devenir nôtre, durant des mois, est certes nécessaire, utile, protecteur, mais dénué de tout sex-appeal. C’est un vrai tue- l’amour.

Essayons d’imaginer un tant soit peu la scène…

Un pis-aller en attendant des jours meilleurs : tant que des masques nous porterons, faisons l’amour dans le noir comme le pratiquaient nos aînés… À l’époque, il s’agissait d’une pudeur un peu taboue. Aujourd’hui, cela permettra de camoufler l’horreur qui nous cloue le bec…


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour. Merci de limiter vos textes à un millier de mots ou environ 6 000 caractères, espace compris.

Distanciation... Ce mot que nous n’utilisons jamais ou presque dans notre quotidien a, du jour au lendemain, fait une entrée fulgurante dans notre vocabulaire. Il est devenu un leitmotiv dans toutes les conversations, sans compter les médias…Ce nouveau comportement que le Covid-19 nous a imposé entraîne une multitude de conséquences ; celles-ci conviennent aux uns, tandis qu’elles...
commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut