Le ministre libanais de l’Energie, Raymond Ghajar, a annoncé lundi que les premiers résultats de l’exploration d’hydrocarbures offshore dans le bloc 4, situé entre Beyrouth et Tripoli, ont montré la présence de gaz, sans pour autant montrer l'existence d'un gisement.
"Les résultats préliminaires montrent la présence de gaz à différentes profondeurs, et il s'agit d'une découverte prometteuse. Mais la présence d'un gisement de gaz n'a pas encore été démontrée", a déclaré M. Ghajar lors d'une conférence de presse au siège du ministère de l'Energie, indiquant qu'un rapport final sera publié "dans deux mois ou deux mois et demi" après analyse des échantillons prélevés. "Le forage de ce puits a également permis de nous assurer de la présence des composantes essentielles d'un système géologique pétrolifère", a ajouté le ministre.
Par ailleurs, le ministre a précisé que les résultats que fournira la compagnie pétrolière française Total seront revérifiés par l'Autorité du pétrole et "serviront pour l'exploration du bloc 9", a précisé M. Ghajar. Des travaux de forage sont également prévus dans le bloc 9, mais aucune date n'a été fixée.
Une partie du bloc 9 se trouve dans une zone maritime disputée avec Israël, pays avec lequel le Liban est techniquement en état de guerre. Total a toutefois rappelé que les travaux d'exploration prévus seront "situés à l'extérieur de la zone frontalière de dispute".
L’exploration dans le bloc 4 avait été lancée en grande pompe fin février dernier et s'est poursuivie malgré la mobilisation générale décrétée dans le but d'enrayer la propagation du nouveau coronavirus au Liban. "Cent soixante Libanais et étrangers ont travaillé sur ce forage et ont été testés", a assuré le ministre sur ce plan.
Dans un entretien accordé le mois dernier à l’organisation LOGI (l’Initiative libanaise pour le pétrole et le gaz, un lobby créé en avril 2014, plus connu sous son acronyme en anglais), Richard Darré, directeur général de Total Liban, a souligné que les résultats devraient être analysés avant fin juin pour déterminer si les éventuelles découvertes sont commercialisables ou non.
Au début du mois, le ministre de l’Energie et de l’Eau avait annoncé un nouveau report au 1er juin de la date limite des dépôts des candidatures pour les participants au second round d’attribution des licences d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures offshore, en raison de la pandémie de Covid-19. Ce second round concerne les blocs n° 1 (Nord-Ouest), n° 2 (Nord-Est), n° 5 (centre-Ouest), n° 8 (Sud-Est) et n° 10 (Sud-Ouest) de la zone économique exclusive libanaise. Ces blocs viendront s’ajouter aux deux blocs déjà attribués au consortium Total-Eni-Novatek – les blocs 4 (centre-Ouest) et 9 (Sud).
Le pays est confronté à sa plus grave crise économique et financière depuis 30 ans. Les autorités nourrissent de grands espoirs vis-à-vis d'une potentielle découverte d'hydrocarbures, y voyant une manière de relancer l'économie et de répondre aux besoins énergétiques d'un pays surendetté et habitué aux pénuries chroniques de courant. Les experts tempèrent toutefois cet optimisme, rappelant les délais encore longs qui séparent l'étape actuelle de celle de l'extraction, -qui ne sera amorcée que si les quantités découvertes sont suffisantes-, mais aussi la mauvaise gouvernance au Liban et le litige frontalier avec Israël qui concerne certains blocs offshore.
On n’a qu’à vendre de l’eau. Pas besoin de creuser. Et c’est plus cher au litre :-D
20 h 19, le 27 avril 2020