Deux nouveaux cas de coronavirus ont été détectés lundi au Liban, portant le total à 632 contaminations, a annoncé le ministère de la Santé, tandis qu'aucun nouveau décès n'a été enregistré ces derniers jours, le bilan se stabilisant à 20 morts. Ce nombre peu élevé de nouvelles contaminations est expliqué par le fait que dimanche et lundi sont fériés cette semaine au Liban, en raison des fêtes de Pâques, et que seulement 8 des 18 laboratoires accrédités par l'Etat pour effectuer les tests de dépistage l'ont fait ces dernières 24 heures.
Les deux malades signalés lundi ont été contaminés au Liban et ne font donc pas partie des personnes rapatriées au cours de la semaine écoulée. Parmi les patients atteints du virus, 34 se trouvent actuellement dans un état critique, tandis que 80 autres ont été guéris. Le nombre de patients actuellement testés positifs s'élève donc à 532 personnes.
La crise du secteur hospitalier
Par ailleurs, dans la matinée, le ministre de la Santé, Hamad Hassan, a affirmé que le gouvernement "travaille comme une cellule de crise, en coopérant avec tous les ministres afin de protéger la dignité des employés, infirmiers et médecins, dont le respect des droits est une responsabilité partagée". "Il ne doit pas y avoir d'obstacle financier se dressant face à la santé des citoyens", a-t-il déclaré lors de l'inauguration d'un centre de traitement pour les patients atteints du Covid-19 à l'hôpital Bahman, dans la banlieue sud de Beyrouth. Le député Ali Ammar (Hezbollah), également présent à cette inauguration, a de son côté salué les efforts du ministère de la Santé dans la lutte contre la pandémie et a appelé les Libanais à "respecter toutes les mesures de prévention mises en place par le gouvernement".
Dans ce contexte, le ministre des Finances, Ghazi Wazni, a contacté le président du syndicat des propriétaires d'hôpitaux privés, Sleiman Haroun, qu'il a chargé de préparer un plan d'échelonnement des paiements dus par l’État à ce secteur depuis 2012. Ce plan de sortie de crise sera présenté au Conseil des ministres prévu demain à 13h30 au Sérail, a indiqué M. Wazni. Mis à rude épreuve par la pandémie du Covid-19, le secteur hospitalier libanais, déjà touché par la plus grave crise économique et financière que traverse le Liban depuis 30 ans, est en souffrance depuis plusieurs années, notamment en raison d'impayés de l’Etat, qui doit encore 2.000 milliards de livres libanaises aux hôpitaux privés. Plusieurs corps de métiers médicaux, notamment le corps infirmier, manifestent régulièrement pour réclamer le paiement de salaires impayés et leurs conditions de travail.
(Lire aussi : Roy Nasnas : Restez confinés, sortez masqués et attendez que le tsunami passe...)
Par ailleurs, des jeunes ont dressé des banderoles aux entrées de la vieille ville de Saïda, au Liban-Sud, sur lesquelles il est marqué : "Nous sommes sont pauvres mais nous avons notre dignité. Tu veux aider....Laisse ton appareil photo à la maison", rapporte notre correspondant sur place Mountasser Abdallah. Cette initiative a été prise dans le but de dénoncer le fait que certaines associations donnent des aides tout en photographiant leur acte, ce que les habitants de la région considèrent insultant. Ces jeunes se sont également dit prêts à coopérer avec toute association qui souhaite aider, à condition qu'aucune photo ne soit prise.
Photo Ani
Respect du confinement le dimanche pascal
Pour lutter contre la pandémie, le gouvernement a décidé de prolonger jusqu'au 26 avril la période de mobilisation générale, décrétée le 15 mars et renouvelée une première fois jusqu'au 12 avril. La mobilisation générale prévoit la fermeture de tous les commerces non-essentiels, de l'aéroport de Beyrouth et des établissements scolaires et universitaires. Le cabinet Diab a également imposé le 26 mars un couvre-feu de 19h à 5h et, dernière mesure en date, la circulation alternée des véhicules a été instaurée. Ce renforcement des mesures a été décidé après qu'un certain relâchement du respect des mesures de confinement a été constaté dans plusieurs régions du pays.
Les Libanais ont relativement bien respecté dans toutes les régions du pays les différentes mesures renforcées de confinement durant le dimanche pascal, alors que de nombreux barrages de contrôle avaient été installés par les forces de l'ordre. Dans son homélie de dimanche, le patriarche maronite Béchara Raï a appelé les Libanais à respecter la mobilisation générale et le confinement "afin de venir à bout" de la pandémie.
Dans ce contexte, quatre derniers vols de rapatriement de Libanais bloqués à l'étranger doivent arriver aujourd'hui à Beyrouth, en provenance de Djeddah, Paris, Libreville et Londres, avant une suspension de ces évacuations afin d'évaluer la situation et les risques éventuels sur la situation sanitaire au Liban, comme l'a indiqué jeudi le Premier ministre. Jusque-là, 27 Libanais expatriés ont été testés positifs au Covid-19 depuis le 5 avril.
Lire aussi
Ces Libanais qui célèbrent Pâques en s'adaptant aux contraintes du moment
Janane Mallat : Ne rien faire, c’est extraordinaire
De Vigo à Beyrouth : le périple de Tamara, étudiante libanaise rapatriée
commentaires (6)
En fait, il est apparu en soirée qu'il y avait une douzaine au lieu des deux cas d'hier.
Esber
04 h 30, le 14 avril 2020