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Politique - Psychanalyse : ni ange ni démon

Le temps III de la vérité : le verdict du TSL

Le verdict du TSL, annoncé pour le mois de mai, constitue le troisième volet de notre histoire récente. Le premier volet date du 14 février/14 mars 2005. Le second volet date du 17 octobre 2019 et le troisième volet datera du moment où le TSL annoncera son verdict. L’élément fondamental présent dans les trois temps est la vérité.

Ceux qui ont assassiné Rafic Hariri ne savaient pas qu’ils allaient provoquer une onde de choc qui allait réunir environ 1 300 000 Libanais le 14 mars 2005. Ce nombre impensable allait crier, d’une même voix : « La Syrie dehors. » Cette vérité, refoulée depuis 1990, date à laquelle les Syriens ont consacré leur emprise sur le Liban, est restée censurée jusque-là. Mais lorsque plus d’un million de Libanais crient cette vérité, il est difficile de la maintenir censurée. Et on réalise à ce moment-là que la vérité a réussi à faire sortir du Liban l’armée du régime syrien.

Mais la classe politique du 14 Mars ne fut pas à la hauteur du peuple du 14 Mars. En s’alliant à l’adversaire dans un but purement politicien, la classe politique du 14 Mars foula aux pieds la vérité issue du 14 février et amplifiée par le 14 mars. Elle ramena le citoyen libanais à son appartenance communautaire et à son allégeance au chef. Finie l’identité citoyenne acquise le 14 février/14 mars.

La révolution du 17 octobre, 14 ans plus tard, ramena la vérité maltraitée au-devant de la scène. Parmi les slogans les plus saillants, « Tous, ça veut dire tous » dénonce toute la classe politique, y compris celle du 14 Mars pour n’avoir pas été à la hauteur du peuple du 14 Mars. Et ce qui ne fut jamais réalisé en 2005 le fut pendant les jours heureux qui ont suivi le 17 octobre : 14 ans après, la vérité revint à la surface, et rassembla, qualitativement et quantitativement, le plus grand nombre de citoyens libanais. Du jamais-vu. De toutes les régions, de tous les âges, de toutes les communautés religieuses, de toutes les classes sociales, les citoyens libanais se sont rassemblés. Dans leur différence. Du jamais-vu dans l’histoire du Liban, même lors du 14 mars 2005. La vérité, aperçue en 2005, revient à la charge.

La vérité va pacifier les libanais, même ceux qui la rejettent

Le troisième temps de la vérité à venir est celui du TSL. Il sera conclusif. Beaucoup n’y croient plus. Ce fut trop long, le Hezbollah rejette le principe même du TSL, il ne livrera jamais les coupables, la realpolitik l’emportera sur le verdict du TSL, etc. Et on oublie une chose, fondamentale, l’impact de la vérité. La vérité va pacifier les Libanais, même ceux qui la rejettent. Le mécanisme en est simple.

En deuil suspendu depuis le 14 février 2005, la majeure partie des Libanais, y compris une large frange de chiites, pourra enfin clore son deuil. Soit retrouver la paix. Comme chez tous les parents de disparus le deuil est impossible, l’inconnu règne. Pas de vérité, pas de cadavres, pas de raisons, des tortionnaires qui ne veulent pas avouer, la haine du mort qui inaugure normalement le deuil est déplacé sur les assassins. Et tant que l’esprit des citoyens libanais est occupé par la haine vouée aux assassins, cette haine nourrit celle des assassins qui y voient une raison de leur propre haine.

La vérité du verdict du TSL, en permettant aux Libanais de faire enfin leur deuil, va désamorcer le mécanisme belliqueux de la haine et instaurer la paix chez les endeuillés. Et par là chez les assassins. 


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commentaires (1)

La vérité nous la connaissons la Syrie et le Hezbollah , ne vous cachez pas dérriere votre doigt

Eleni Caridopoulou

16 h 42, le 27 mars 2020

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Commentaires (1)

  • La vérité nous la connaissons la Syrie et le Hezbollah , ne vous cachez pas dérriere votre doigt

    Eleni Caridopoulou

    16 h 42, le 27 mars 2020

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