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À La Une - Pandémie

Coronavirus au Liban : le bilan s’élève désormais à 230 cas

Appels aux Libanais à respecter les mesures de confinement.

A l'entrée de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri, le 20 mars 2020 à Beyrouth. Photo AFP

Le bilan de contamination au nouveau coronavirus s'est encore alourdi samedi au Liban, le cap des 200 cas ayant été franchi, selon les derniers chiffres communiqués par le Premier ministre, Hassane Diab, qui a fait état de 230 contaminations. Le chef du gouvernement a annoncé ces chiffres lors d'un discours prononcé en direct peu après 19h, lors duquel il a appelé les Libanais à un couvre-feu "auto-proclamé" et demandé aux institutions militaires et sécuritaires de mettre en place un plan pour contraindre les gens à rester chez eux.

Quelques heures plus tôt, le ministère de la Santé avait avancé le chiffre de 206 cas, en nette augmentation par rapport à son premier bilan publié en matinée et dans lequel il faisait état de 187 cas.  "Ces chiffres indiquent le début de la phase de propagation, c'est pour cela que le ministère insiste sur le respect de toutes les règles de prévention, surtout le confinement à domicile qui est désormais une responsabilité morale individuelle et collective pour tout citoyen. Toute violation de ces règles expose son auteur à des poursuites judiciaires et pénales", a conclu le ministère.

En soirée, l'hôpital Rafic Hariri a indiqué que deux personnes qui étaient contaminées sont totalement guéries. Il précise toutefois que trois personnes qui sont soignées dans son établissement sont dans un état critique. 

L’État avait déjà décrété dimanche dernier l'état d'urgence sanitaire et demandé à la population de se confiner chez elle. Les aéroports, ports et frontières du pays ont également été fermés. L'état d'urgence, à la différence de l'état d'urgence sanitaire, prévoit que l'armée prenne le contrôle de la situation.

Quelques minutes après l'allocution de M. Diab, le ministre de la Santé Hamad Hassan a lui aussi lancé un appel aux Libanais. "Nous ne sommes pas encore au 'stade 4' de la propagation du coronavirus. Mais la nonchalance de ces deux derniers jours est inacceptable, a-t-il déclaré, appelant les Libanais à "respecter les directives". Selon lui, la semaine prochaine "déterminera les prochaines mesures" à entreprendre. "Le temps n'est jamais de notre côté, et les forces de sécurité seront plus strictes pour que le nombre de personnes contaminées n'augmente pas", a-t-il encore dit.

Hier, M. Hassan avait affirmé que le pays se préparait au "stade 4" de la propagation du nouveau coronavirus. "C’est l’État qui est responsable de la gestion de la crise dans le cadre du stade 4, qui signifie le stade d’alerte", avait-t-il indiqué. Contacté par L’Orient-Le Jour, le directeur général du ministère de la Santé, Walid Ammar, a expliqué que le stade 4 évoqué par le ministre "concerne la transmission communautaire du virus". "Nous sommes encore dans la transmission individuelle", a-t-il assuré. Pour sa part, un porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé à Beyrouth a confirmé à L’OLJ que le pays est encore au stade 3 de l’épidémie. "Le stade 4 est celui des contaminations dont l’origine n’est plus déterminée. Pour l’instant, nous arrivons encore à savoir comment le virus est en train de se propager", a indiqué le porte-parole.

Samedi, l'ancienne ministre Violette Safadi a annoncé que son époux, l'ancien ministre originaire de Tripoli Mohammad Safadi, est atteint du coronavirus. Elle affirme qu'il est en "bonne santé" et qu'elle même n'a pas été contaminée, suite aux tests qu'elle a effectués. 



(Lire aussi : Le nerf de la coronaguerre, l'édito de Issa GORAIEB)



Appels aux Libanais
Dans ce contexte, les autorités libanaises, notamment le chef de l’État Michel Aoun, continuent d'appeler les Libanais à respecter les mesures de confinement.  Mais ces règles ne sont pas respectés partout. La chaîne LBCI rapporte samedi une vidéo dans laquelle des agents de la police municipale de Tripoli ont obligé un gérant d'un café Internet bondé à fermer ses portes, après avoir intimé aux jeunes clients d'évacuer les lieux. Hier, la circulation dans la capitale du Nord était pratiquement normale, en violation des mesures de confinement.

C'est pourquoi samedi, plusieurs responsables ont renouvelé leur appel aux Libanais. La Première dame, Nadia Aoun, a profité de l'occasion de la fête des Mères au Liban pour rappeler que leurs rôles "est crucial en ces circonstances". "Demandez à vos enfants, indépendamment de leur âge, de rester à la maison, car c'est comme cela qu'ils aident à limiter la propagation du danger et à tenir leurs proches à l'écart (...)".

Le mufti de la République libanaise, le cheikh Abdellatif Deriane, a pour sa part tiré la "sonnette d'alarme" et appelé les autorités à libérer les détenus islamistes, mettant en garde contre un "drame" face à la propagation du nouveau coronavirus.

L'ancien Premier ministre et député Saad Hariri a de son côté imploré les Libanais à rester chez eux, alors que le leader druze Walid Joumblatt a appelé les autorités à déclarer l'état d'urgence. Un appel lancé également par le chef de la commission parlementaire de la Santé et député du courant du Futur, Assem Araji.

"Avec l'augmentation quotidienne du nombre de personnes contaminées et après avoir reçu un appel alarmant du président de la Croix-Rouge libanaise, Antoine Zoghbi, nous réitérons notre demande de renforcer l'interdiction de se déplacer pour les cas non-urgents et nous espérons que les personnes concernées prendront en compte les suggestions que nous avons faites pour éviter le pire", a écrit le chef des Kataëb sur son compte twitter.  M. Gemayel avait préconisé hier l’instauration d’un "couvre-feu total", dont seraient exemptés le personnel médical et les véhicules de distribution du secteur alimentaire. "Plus le confinement sera strict, plus il sera court", a-t-il plaidé. Il a aussi demandé que des hôpitaux de campagne soient établis dans tous les cazas,"ou au moins dans chaque mohafazat", ainsi que des centres de tests de contamination, dont il a réclamé la gratuité.


(Lire aussi : Tout ce que vous voulez savoir sur le coronavirus au Liban est sur le site du ministère de la Santé)


Le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a, lui, appelé les Libanais à se conformer aux directives le plus vite possible. "Nous pouvons nous diriger vers le pire si nous n'œuvrons pas ensemble dans la direction requise, a-t-il affirmé dans un communiqué. Je demande à tous les citoyens libanais de rester chez eux pour que cette crise passe avec le moins de dégâts possible et que nous retrouvions une vie normale. Plus nous respectons les mesures de protection individuelle et restons chez nous, plus vite nous retrouverons une vie normale et plus nous tardons à le faire, plus la période de mobilisation générale dans laquelle nous nous trouvons sera longue". M. Geagea a également appelé le gouvernement libanais à "assurer les équipements médicaux nécessaires que ce soit les masques de protection ou les appareils respiratoires".

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, a lui aussi appelé "tous les citoyens à rester chez eux, et nous demandons aux membres du CPL, les partisans et amis de respecter l'isolement à domicile". "Nous sommes tous dans une même patrie, et nul n'est protégé plus que d'autres", a-t-il indiqué. "Les statistiques et les données médicales confirment que le Liban entre rapidement dans la phase dangereuse de la propagation de l'épidémie, ce qui nécessite de prendre toutes les mesures, même exceptionnelles et dissuasives, a affirmé M. Bassil. Par conséquent, nous appelons le gouvernement et les forces de sécurité à réfléchir sérieusement au renforcement des mesures, à isoler certaines régions et à interdire la circulation des personnes". L'ancien ministre des Affaires étrangères a également appelé à mettre en œuvre l'article 604 du code pénal libanais qui punit d'une peine d'emprisonnement allant jusqu'à six mois toute personne qui n'observera pas les règlements relatifs à la lutte contre les maladies contagieuses. M. Bassil a aussi demandé à "la Banque du Liban et à toutes les banques de donner la priorité absolue à l'ouverture des crédits nécessaires aux importations médicales", de même qu'il a demandé au "ministère de la Santé d'accélérer l'octroi de permis pour l'importation des équipements médicaux et des médicaments nécessaires".

Un appel similaire a été lancé par le chef des Marada. "Nous demandons à tous de rester chez eux et de respecter les mesures décidées par l’État. La vitesse de la propagation du virus est plus rapide et plus dangereuse que prévue", a écrit Sleiman Frangié sur son compte Twitter.


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Les heures de silence

Le bilan de contamination au nouveau coronavirus s'est encore alourdi samedi au Liban, le cap des 200 cas ayant été franchi, selon les derniers chiffres communiqués par le Premier ministre, Hassane Diab, qui a fait état de 230 contaminations. Le chef du gouvernement a annoncé ces chiffres lors d'un discours prononcé en direct peu après 19h, lors duquel il a appelé les Libanais à un...

commentaires (2)

IL EST URGENT DE RESPECTER LES MESURES DE CONFINEMENT QU,IMPOSE LA SITUATION. FERMEZ LES FRONTIERES ET ARRETEZ LA CIRCULATION LIBRE ENTRE LE PAYS ET LA SYRIE, DONC L,IRAN, DES HEZBOLLAHIS CONVOYEURS DU VIRUS.

LA LIBRE EXPRESSION

18 h 42, le 21 mars 2020

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Commentaires (2)

  • IL EST URGENT DE RESPECTER LES MESURES DE CONFINEMENT QU,IMPOSE LA SITUATION. FERMEZ LES FRONTIERES ET ARRETEZ LA CIRCULATION LIBRE ENTRE LE PAYS ET LA SYRIE, DONC L,IRAN, DES HEZBOLLAHIS CONVOYEURS DU VIRUS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    18 h 42, le 21 mars 2020

  • Il faut faire attention fermer les frontières avec la Syrie car les malades viennent de la , entre syriens et iraniens il n'y a pas de différence

    Eleni Caridopoulou

    17 h 41, le 21 mars 2020

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