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À La Une - Pandémie

Coronavirus au Liban : les appels à respecter le confinement se multiplient

Le chef de l'Etat, Michel Aoun, implore les Libanais de rester chez eux.

Les forces de l'ordre discutent avec un homme dans le Akkar, au Liban-Nord, le 20 mars 2020, alors que le Liban est en état d'urgence sanitaire face au coronavirus. Photo An-Nahar

Cinq jours après la proclamation de l'état d'urgence sanitaire au Liban, et alors que le bilan des cas de nouveau coronavirus détectés continue de grimper, de nombreux responsables ont lancé vendredi des appels aux Libanais, les exhortant à respecter les mesures sanitaires imposées et le confinement à domicile afin d'enrayer la propagation de la maladie. 

Le président de la République, Michel Aoun, a notamment appelé ses concitoyens à "rester chez eux" et à ne se déplacer qu'en cas de nécessité. "Je constate que la pandémie du coronavirus fait des victimes partout dans le monde, et je réitère mon appel à tous les Libanais de rester chez eux et de ne se déplacer qu'en cas de nécessité", a affirmé le chef de l'Etat sur son compte Twitter personnel. "Et je demande aux ministères concernés, aux municipalités et aux forces de sécurité de renforcer l'application de la décision de mobilisation générale pour contenir la propagation de la maladie. Son application protégera nos familles et nos proches ; ne la prenons pas à la légère", a-t-il ajouté. Peu avant, le président Aoun avait affirmé, dans un "message d'espoir", à l'occasion de la Journée internationale de la francophonie, que l'humanité finira par vaincre la pandémie.

L'armée libanaise a, de son côté, lancé un appel à la sensibilisation et à la responsabilité des citoyens, soulignant l'importance de rester chez soi pour lutter contre la propagation du virus en appliquant les mesures de précaution.



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S'exprimant lors d'une conférence de presse, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a pour sa part appelé le gouvernement à renforcer les mesures de confinement afin d'endiguer la propagation du virus dans le pays. "Je demande au gouvernement d'imposer l'interdiction des déplacements, sauf cas exceptionnels, pour que les gens restent chez eux, de manière à réduire la durée de la crise", a-t-il déclaré. "Rester chez soi est nécessaire en cette période. Cela a des aspects positifs. Cela permet de rester avec nos familles et ceux qu'on aime, a-t-il ajouté. Je propose au ministère de l'Intérieur de renforcer la mise en œuvre des décisions, concernant les rassemblements sur le territoire, notamment dans les camps de réfugiés syriens", a affirmé le chef des Kataëb. "Je propose également au ministère de la Santé que les hôpitaux civils sur l'ensemble du territoire puissent permettre aux citoyens d'effectuer gratuitement des tests de dépistage en cas d'apparition de symptômes", a-t-il ajouté. 

Ces différents appels interviennent alors que le bilan total de la pandémie au pays du Cèdre a atteint les 163 cas détectés, et que, dans la journée, à Tripoli, les habitants ont fait fi de toutes les directives de la mobilisation générale. Selon l'Agence nationale d'Information (Ani, officielle), la circulation dans les rues de la ville était "pratiquement normale". De nombreux piétons se sont promenés dans les souks, notamment dans les quartiers de Moharram, Tebbané, Qobbé et Abi Samra, et se sont rassemblés devant les kiosques vendant café, fruits et légumes et dans les magasins d'alimentation, contrairement aux jours précédents. Les mesures de confinement n'étaient respectées que dans quelques quartiers, comme dans le centre commercial. Les passants étaient peu nombreux à porter des masques de protection et les règles sanitaires, notamment concernant la distance à observer entre les personnes, étaient entièrement ignorées. Les croyants se sont également rassemblés devant les lieux de culte, alors que les différentes instances religieuses avaient appelé les fidèles à prier de chez eux. Plusieurs mosquées ont en outre ouvert leurs portes. 

Les Libanais sont appelés, dans le cadre de la mobilisation générale proclamée dimanche, à rester confinés chez eux jusqu'au 29 mars, tandis que les écoles, universités et commerces non-essentiels sont fermés. Les banques du pays ont dans ce cadre annoncé qu'elles fermeraient le samedi, jusqu'à la fin de cette période de confinement.




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Facilités financières
Par ailleurs, les responsables se sont penchés sur les retombées de cette crise sanitaire sur la situation économique et financière déjà délétère du pays.

Le coordinateur spécial de l'ONU au Liban, Jan Kubis, a dans ce contexte enjoint au cabinet de Hassane Diab de se préoccuper de "l'impact économique et social dévastateur" que pourrait avoir la pandémie du nouveau coronavirus sur le pays. "Les gens, les familles et les commerces sont en droit d'attendre une action déterminée et rapide", a-t-il ajouté, en s'adressant aux autorités.

Samy Gemayel a pour sa part proposé la mise en place de facilités financières pour les Libanais sur plusieurs plans. "Nous demandons le report des échéances de remboursement des prêts, et nous invitons les banques à ne pas effectuer de prélèvements sans autorisation des clients. Nous recommandons en outre des exemptions fiscales pour les produits de stérilisation et nous demandons d'exempter les chauffeurs de bus et de taxis du paiement de la mécanique", a-t-il proposé. "Nous invitons aussi le ministère des Télécoms, l’opérateur public Ogero et les opérateurs Alfa et Touch de baisser de 50% les tarifs internet pour permettre aux élèves et aux employés de pouvoir travailler de chez eux". Enfin, le leader des Kataëb a demandé au ministère de l'Education d’œuvrer avec les établissements scolaires dans le but de mener l'année scolaire à son terme.

Le Premier ministre, Hassane Diab, a, lui, présidé la première réunion d'un groupe de travail rassemblant de nombreux responsables locaux et internationaux, consacré à "trouver les meilleures solutions possibles" à ces crises multiples. Il a annoncé que son cabinet avait ouvert deux comptes en banque auprès de la Banque centrale, le premier pour recevoir des contributions au Fonds pour la lutte contre le coronavirus, le second pour offrir des aides sociales aux Libanais les plus défavorisés. "Il est essentiel d'agir rapidement afin de se sortir de la crise sans que le nombre de contaminations n'augmente de façon extrême". De leur côté, les ambassadeurs de plusieurs pays ont assuré avoir transmis à leurs pays respectifs des demandes de soutien pour le Liban, ou souligné les aides déjà envoyées, notamment en ce qui concerne l'envoi de matériel médical.

L'Association des banques du Liban a, de son côté, annoncé à l'issue d'une réunion avec M. Diab que les établissements bancaires consacrent 6 millions de dollars pour l'achat de 120 respirateurs artificiels permettant de traiter les personnes atteintes du nouveau coronavirus. Ces appareils seront répartis sur les différents hôpitaux gouvernementaux du pays. 



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commentaires (2)

C,EST IDIOT VOIRE MEME CRIMINEL DE DEROGER AUX CONSIGNES DU MINISTERE DE LA SANTE.

LA LIBRE EXPRESSION

23 h 03, le 20 mars 2020

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Commentaires (2)

  • C,EST IDIOT VOIRE MEME CRIMINEL DE DEROGER AUX CONSIGNES DU MINISTERE DE LA SANTE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    23 h 03, le 20 mars 2020

  • Malheureusement l'ignorance et le manque de culture amènent les citoyens de Tripoli à des agissement qu'aucun cerveau moyennement intelligent ne comprend. Par ces rassemblements devant les mosquées et ces promenades habituelles dans les souks ces irresponsables exposent leurs familles et proches, qui eux sont confinés, à la contraction du virus.

    Citoyen

    21 h 00, le 20 mars 2020

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