"L'optimisme est en baisse", a déclaré M. Hassan à l'issue d'un Conseil des ministres à Baabda, soulignant que cela était notamment dû à la détection de 6 cas de contagion "dont la source n'est pas connue". "Cette propagation communautaire ne concerne pas spécifiquement les nouveaux cas détectés aujourd'hui", a-t-il précisé. Il a dans ce cadre annoncé avoir demandé que certaines régions du pays, notamment Jbeil et le Kesrouan, soient isolées, ce qui a été refusé par le gouvernement. "Ces régions ont perdu le contrôle" de la situation, a-t-il déclaré. Et d'annoncer que des "mesures renforcées vont être prises", soulignant que les forces de sécurité allaient être chargées de faire en sorte que les gens ne sortent pas de chez eux sans raison.
Des responsables de la région n'ont pas tardé à réagir aux déclarations du ministre. "Nous aurions préféré voir de la part du gouvernement et, plus particulièrement du ministre de la Santé, des mesures concrètes plutôt que de la provocation verbale", ont déclaré les députés des cazas de Jbeil et de Kesrouan dans un communiqué commun, exhortant notamment les autorités à permettre à l'hôpital de Bouar (Kesrouan) de pouvoir accueillir des personnes infectées. "Malheureusement, il s'agit d'une pandémie mondiale qui touche tout le Liban et ne concerne pas que les régions de Jbeil et du Kesrouan".
Le ministre de la Santé a encore déploré que certaines personnes continuent à "ignorer les mesures de prévention prises par l'Exécutif et circulent à nouveau". Des consignes de confinement ont été imposées depuis dimanche aux Libanais, les obligeant à ne sortir qu'en cas "d'extrême nécessité" et ce jusqu'au 29 mars. Justifiant le fait qu'il portait un masque lors de la conférence de presse, à l'instar de tous les ministres au cours de la réunion gouvernementale, le ministre Hassan a déclaré que "le niveau de danger augmente".
Aides financières
Par ailleurs, le Premier ministre Hassane Diab a affirmé au début de la réunion gouvernementale que son cabinet "assume ses responsabilités alors que le Liban traverse la période la plus difficile de son histoire", selon des propos rapportés par la ministre de l'Information, Manal Abdel Samad. Il a souligné que cela requiert de l'Exécutif "le plus haut niveau de mobilisation".
Afin de faire face à cette crise sanitaire, qui vient s'ajouter à une crise économique et financière aiguë, les ministres ont décidé de consacrer 100 millions de livres libanaises de leurs propres salaires au Fonds mis en place pour la lutte contre le virus. Ces fonds, comme toutes les aides et dons reçus à cet effet, seront versés sur un compte en banque spécial, ouvert auprès de la Banque du Liban (BDL) et seront réparties par le Haut comité de secours et les municipalités à toutes les personnes dont l'activité professionnelle a dû être mise en suspens en raison de la crise, a annoncé la ministre Abdel Samad. Plus tôt dans la journée, les syndicats des transports publics et des propriétaires de restaurants, cafés et pâtisseries avaient réclamé des compensations au gouvernement afin de couvrir les dommages subis lors de la période de mobilisation générale.
Dans son rapport quotidien, le ministère de la Santé avait annoncé que seize nouveaux cas avaient été détectés au Liban au cours des dernières 24h, ce qui constitue le plus haut niveau de contamination détecté depuis l'arrivée dans le pays du premier cas de coronavirus, le 20 février. Cela porte le bilan total de l'épidémie à 149 cas avérés au Liban, dont quatre sont décédés.
L'hôpital Rafic Hariri, a de son côté indiqué que 57 personnes se trouvaient en isolation au sein de l'établissement. Huit autres sont en quarantaine en attendant les résultats des tests. Les personnes contaminées sont dans un état stable, à l'exception de deux personnes. L'hôpital ajoute que 13 personnes contaminées ont quitté l'hôpital pour s'isoler à domicile.
Par ailleurs, l’hôpital universitaire Rafic Hariri, qui a fait état la veille de la mort d’une femme âgée d’une cinquantaine d’années dans le département dédié à l’épidémie, a annoncé jeudi que cette patiente n'est pas décédée du coronavirus, sont test étant négatif.
Lors d'une réunion avec le syndicat des propriétaires de laboratoires médicaux plus tôt dans la journée, M. Hassan avait par ailleurs appelé ces laboratoires à "déclarer tous les cas positifs de coronavirus détectés afin de pouvoir surveiller au mieux l'évolution de l'épidémie", menaçant de retirer leurs licences aux établissements dérogeant à cette règle.
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commentaires (6)
Business is business, qu'on s'appelle Trump, hassan ou michel, tout le reste c'est du Guignol...
Wlek Sanferlou
00 h 00, le 20 mars 2020