Dans la Békaa comme dans le reste du Liban, les administrations et les enseignants des établissements scolaires tentent par tous les moyens d’aider les élèves, confinés à la maison pour la seconde semaine consécutive en raison du virus Covid-19, à continuer leur cursus scolaire.
Le ministère de l’Éducation a décrété que les écoles et universités resteraient fermées une semaine de plus, jusqu’au 14 mars. Interrogé par L’Orient-Le Jour, le conseiller de presse du ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, Albert Chamoun, assure que le ministère est déterminé à maintenir les examens officiels cette année, malgré les fermetures répétées, mais n’a pas voulu préciser si l’année scolaire serait prolongée. « Toute décision que prendra le ministère de l’Éducation se fera en coordination avec le ministère de la Santé », souligne-t-il. Concernant la demande du ministère aux directeurs d’école de mettre en place un mécanisme permettant aux enseignants, aux élèves et à leurs parents de rester en contact via des groupes WhatsApp et Facebook, il indique que les moyens des établissements scolaires varient et que le ministère leur a laissé la latitude d’imprimer et de distribuer les leçons s’ils ne peuvent pas se convertir à l’enseignement en ligne.
Certains établissements ont décidé, de leur propre initiative, de poursuivre l’enseignement auprès de leurs élèves, obligés de rester à la maison à cause du risque de contagion par le coronavirus. À Qab Élias, le collège Notre-Dame des Apôtres a mobilisé ses enseignants qui ont créé une cellule de crise, indique à L’OLJ la directrice de l’établissement, sœur Micheline Najjar. Cette cellule prépare les leçons, les filme et les met en ligne sur la chaîne YouTube de l’école. L’administration envoie par la suite une notification comportant le lien vidéo de chaque leçon via l’application du collège que les élèves et leurs parents ont téléchargée sur leurs smartphones.
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Nouvelles technologies
« Nous tentons ainsi de faire parvenir les leçons, gratuitement, à tous les élèves », explique la directrice, qui souligne que ses élèves sont satisfaits, surtout qu’ils peuvent revoir à plusieurs reprises la leçon en vidéo pour bien comprendre le cours. Sœur Micheline Najjar indique que son établissement va bientôt commencer l’expérience de « classes virtuelles » plus interactives, rassemblant élèves et enseignants, via une autre application, Google Classroom, qui permettra aux enseignants d’interroger leurs élèves, afin de s’assurer qu’ils ont bien compris le cours.
Cette expérience d’enseignement à distance ne se limite pas aux établissements du secteur privé. Ainsi, à l’école secondaire publique de Sohmor, dans la Békaa-Ouest, les enseignants préparent les leçons des matières scientifiques et des cours de langue, et les envoient par WhatsApp à leurs élèves. Les leçons parviennent ainsi à 70 % des élèves qui possèdent des smartphones. À l’école secondaire de Lala, toujours dans la Békaa-Ouest, les professeurs préparent également les cours et les envoient via l’administration aux élèves sur WhatsApp. Ceux-ci doivent ensuite imprimer les exercices envoyés pour faire leurs devoirs.
À Zahlé, d’autres établissements ont demandé aux parents d’élèves de venir récupérer les livres de leurs enfants, pour qu’ils puissent étudier chez eux.
Certaines écoles étudient l’emploi d’applications comme Zoom, Moodle et Doodle pour contacter directement les élèves, rencontrant toutefois une réticence de certains enseignants, peu familiers des nouvelles technologies.
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21 h 17, le 11 mars 2020