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Société - Épidémie

Nouveau coronavirus : le Liban annonce son second cas d’infection

La patiente empruntait le même vol que T.S., la Libanaise de 45 ans qui a été détectée jeudi soir et dont la confirmation de la maladie a été annoncée vendredi.

Une femme brandissant une pancarte sur laquelle on peut lire : « Interdisez les vols des pays ayant des cas de coronavirus. » Photo Marc Fayad

Le ministère de la Santé publique a annoncé hier le second cas d’infection au nouveau coronavirus, Covid-19, apparu en Chine à la fin du mois de décembre. « C’est un cas épidémiologiquement lié » à celui de T.S., la Libanaise rentrée jeudi soir au terme d’un long séjour en Iran et dont l’infection au coronavirus a été annoncée vendredi, a expliqué le ministère dans un communiqué. Il a précisé que « la patiente effectuait une visite à caractère religieux en Iran qui a duré sept jours avant de rentrer au Liban le 20 février à bord du vol sur lequel se trouvait la première patiente ». « Les symptômes sont apparus le 24 février, date à laquelle elle a été placée en quarantaine à l’hôpital universitaire Rafic Hariri », a-t-il ajouté. Assurant que « son état est stable », le ministère de la Santé publique a affirmé que « les membres de sa famille ainsi que ses proches seront suivis par une équipe du ministère ».

Dans son rapport quotidien, l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri a indiqué hier avoir reçu entre mardi et mercredi aux urgences du bâtiment consacré à l’épidémie du coronavirus « 36 personnes qui ont toutes subi les examens médicaux nécessaires ». Sept d’entre elles ont été placées en quarantaine. Il a été demandé aux autres personnes de s’isoler chez elles.

Selon le communiqué de l’hôpital, « des tests ont été effectués sur 22 cas ». Mis à part celui de la nouvelle patiente, « tous les autres tests se sont avérés négatifs ». « Actuellement, douze personnes sont mises en quarantaine, sachant que les résultats de leurs tests sont négatifs, a-t-on indiqué dans le communiqué. Les deux patientes infectées par le coronavirus se trouvent en isolement, dans un état stable, et reçoivent le traitement nécessaire. » L’hôpital Hariri a enfin noté que « deux personnes qui étaient placées en quarantaine sont sorties hier et il leur a été demandé de s’isoler chez elles quatorze jours durant, après avoir été munies des instructions nécessaires ». « Elles ont été testées à deux reprises et, à chaque fois, le résultat a été négatif », a conclu le rapport.

Le « mépris » des autorités

Sur le terrain, les voix appelant à l’interdiction des vols des pays endémiques, notamment l’Iran, s’amplifiaient hier. Aussi, plusieurs dizaines de personnes ont-elles observé en matinée un sit-in devant le ministère de la Santé publique, à Bir Hassan, condamnant « l’irresponsabilité » des autorités face à l’épidémie et dénonçant le « mépris » des dirigeants vis-à-vis de la santé des citoyens. Elles ont notamment réclamé la suspension temporaire de tous les vols de et vers les régions endémiques, et non pas la seule « limitation » de ces vols, comme l’a décidé mardi le cabinet.

Les protestataires ont également critiqué les mesures de contrôle prises lors de l’arrivée de passagers à l’Aéroport international de Beyrouth (AIB), qu’ils ont estimées insuffisantes. Ils ont demandé dans ce cadre de placer tous les passagers d’un avion en quarantaine, « au cas où un cas est détecté sur le vol ». Certains ont même reproché au ministère de la Santé publique et au gouvernement de manquer de transparence dans les procédures suivies.

À l’ordre des médecins

Des reproches auxquels le ministre de la Santé, Hamad Hassan, n’a pas manqué de répondre, affirmant que « la lutte contre les fausses informations occupe une grande partie de notre bataille contre le coronavirus ». « Au cours des derniers jours, j’ai multiplié les déclarations pour rectifier de fausses informations qui circulent », a-t-il ajouté au cours d’un atelier de travail organisé à l’ordre des médecins, sur les mesures à prendre pour lutter contre la propagation du coronavirus. « J’appelle tout un chacun à s’assurer des sources et de la véracité des informations avant de les diffuser ou de les partager sur les réseaux sociaux, a encore insisté M. Hassan. La moitié des informations qui circulent sont fausses et drainent nos forces. Nous passons notre temps à répondre à telle ou telle accusation ou à nous justifier, au lieu de nous consacrer au développement de stratégies pour lutter contre l’épidémie. » Et d’affirmer que le ministère « transmet systématiquement et avec toute transparence les informations dont il dispose ».

De son côté, le président de l’ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a expliqué qu’à l’instar des virus grippaux, le Covid-19 se propage rapidement. « Toutefois, 80 % des infections se traduisent par un simple rhume, a-t-il ajouté. Quinze pour cent des cas sont légèrement plus sévères et seules 5 % des infections sont sévères pouvant entraîner la mort, notamment parmi les personnes à risque, c’est-à-dire celles qui souffrent de maladies chroniques, les personnes âgées et les nourrissons. »

Le Dr Abou Charaf a en outre annoncé que la Croix-Rouge libanaise a distribué 15 000 thermomètres aux écoles publiques, alors que l’Organisation mondiale de la santé a assuré à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri une machine pour effectuer les tests. « De leur côté, le ministère de la Santé et l’ordre des médecins ont chargé près de 250 étudiants en médecine d’effectuer les tests nécessaires aux voyageurs sur les postes-frontières », a-t-il conclu.

Le président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés, Sleiman Haroun, a pour sa part qualifié de « crime » l’attitude de « certains pharmaciens et fournisseurs qui ont profité de cette épidémie pour augmenter le prix des masques et des dispositifs de protection personnelle ». Il s’en est également pris à certains laboratoires qui « envoient des messages pour annoncer qu’ils peuvent tester le coronavirus » moyennant des prix « indécents ». Pour éviter tout « commerce » à ce niveau, M. Haroun a appelé le ministère de la Santé publique à livrer aux laboratoires des autorisations spéciales pour effectuer le test du coronavirus, préférant néanmoins que celui-ci soit limité aux grands hôpitaux universitaires.

« Dépolitiser » le virus

Sur les réseaux sociaux, des chefs politiques se sont invités dans la partie. Le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, a ainsi appelé à ne pas politiser ce dossier. « Le coronavirus ne connaît pas de religion ni de race, a-t-il écrit sur son compte Twitter. Il dépasse toutes les frontières. » « Il est vrai que certains pays sont mieux équipés que d’autres pour prévenir » la propagation du virus, a-t-il poursuivi, appelant les Libanais à « mettre leurs divergences politiques de côté » et à faire en sorte que « la lutte contre la maladie soit une opportunité pour que toutes les classes sociales et les différents partis fassent preuve de solidarité et de coopération ».

De son côté, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a estimé que les mesures prises par le ministère de la Santé publique depuis le début de la crise « sont timides et primitives ». « Un tel virus nécessite la prise de mesures maximales dès le premier instant, a-t-il poursuivi dans une déclaration. Il faudrait, à titre d’exemple, que les frontières terrestres, aériennes et maritimes soient fermées à tous ceux qui viennent des pays endémiques, comme la Chine, l’Iran et la Corée du Sud. » Et M. Geagea de critiquer le concept de « mise en quarantaine volontaire », notant que « le ministère de la Santé doit prendre immédiatement des mesures sérieuses pour éviter aux Libanais une épidémie qui viendrait s’ajouter à toutes celles dont ils souffrent déjà ».

Le ministère de la Santé publique a annoncé hier le second cas d’infection au nouveau coronavirus, Covid-19, apparu en Chine à la fin du mois de décembre. « C’est un cas épidémiologiquement lié » à celui de T.S., la Libanaise rentrée jeudi soir au terme d’un long séjour en Iran et dont l’infection au coronavirus a été annoncée vendredi, a expliqué le ministère...

commentaires (2)

LACHER LES VOYAGEURS ARRIVANT D,IRAN ET D,ITALIE ET DES PAYS ATTEINTS AU LIEU DE LES METTRE EN QUARANTAINE ET D,INTERDIRE L,ARRIVEE DE CES VOLS A L,AEROPORT DE BEYROUTH EST UN CRIME IMPARDONNABLE.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 27, le 27 février 2020

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Commentaires (2)

  • LACHER LES VOYAGEURS ARRIVANT D,IRAN ET D,ITALIE ET DES PAYS ATTEINTS AU LIEU DE LES METTRE EN QUARANTAINE ET D,INTERDIRE L,ARRIVEE DE CES VOLS A L,AEROPORT DE BEYROUTH EST UN CRIME IMPARDONNABLE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 27, le 27 février 2020

  • Il est presque sûr que cette seconde personne avec le virus aurait contaminé pas mal de son entourage. On verra bien si elle se confinait à l'isolement total chez elle. Tous les passagers du premier avion auraient dû être obligatoirement en quarantaine dans l'hôpital où dans un endroit aménagé. La représentante de l'O.M.S. ne devrait pas être fière de ses pauvres recommandations quand aux mesures qu'elle a appprouvé et indiqué aux autorités sanitaires. De même ,notre cher ministre devrait inciter à changer de tactique vis à vis de la gestion insuffisante du problème.

    Esber

    02 h 42, le 27 février 2020

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