Le leader druze libanais Walid Joumblatt et le chef des Forces libanaises Samir Geagea ont tous deux commenté mercredi la gestion de la lutte contre l'épidémie de nouveau coronavirus, dont un premier cas a été détecté vendredi au Liban. M. Joumblatt a appelé à ne pas politiser ce dossier, tandis que le leader chrétien a critiqué des mesures "timides et primaires".
"Le coronavirus ne fait pas de distinction de religion ni de race et traverse toutes les frontières, a écrit M. Joumblatt. Certains pays sont plus prêts que d'autres pour faire vraiment face à la maladie". Concernant le Liban, il a appelé dans ce contexte à "mettre les divergences politiques de côté et traiter la lutte contre la maladie comme une opportunité de solidarité et de coopération entre toutes les classes de la société et les partis".
ان الcorona virus لا دين له ولا عرق .انه يخترق كل الحدود .هنك دول مجهزة اكثر من غيرها في الوقاية صحيح أما في لبنان فلنضع الخلافات السياسية جانبا ولتكن محاربة المرض فرصة للتضامن والتعاون بين فئات المجتمع والأحزاب وامتحان للدولة لتحسين وسائل المواجهة في كل القطاعات pic.twitter.com/1HSXEuyfkN
— Walid Joumblatt (@walidjoumblatt) February 26, 2020
La veille, des appels à dépolitiser la gestion de cette crise avaient déjà été lancés, notamment par le Courant du Futur (de l'ex-Premier ministre, Saad Hariri). Certaines parties reprochent au cabinet de ne pas fermer ses frontières aux vols en provenance de pays touchés par le virus, notamment l'Iran, pour des raisons politiques. L'Iran est le parrain du Hezbollah, parti qui a nommé le ministre de la Santé, Hamad Hassan.
(Lire aussi : Les régions libanaises qui accueillent les pèlerins rentrés d’Iran, entre défi et panique)
"Mesures primaires"
De son côté, le chef des Forces libanaises Samir Geagea a estimé que les mesures prises depuis le début de la crise sanitaire "sont timides et primaires". "Un tel virus nécessite des mesures maximales dès son apparition, notamment la fermeture des frontières aux personnes venant des pays les plus touchés par la maladie comme la Chine, l'Iran et la Corée du Sud", a-t-il ajouté. Et M. Geagea de critiquer le concept de "quarantaine volontaire" suggérée aux voyageurs provenant de régions touchées, en fonction de leurs symptômes. "Le ministère de la Santé doit prendre immédiatement des mesures sérieuses pour éviter que les Libanais ne soient atteints d'un virus qui viendrait s'ajouter à toutes les maladies dont ils souffrent déjà".
Par ailleurs, un sit-in a été organisé en fin de matinée devant le ministère de la Santé, à Bir Hassan dans la banlieue-sud de Beyrouth, afin de condamner "le mépris" des autorités libanaises dans sa gestion de la situation sanitaire. Des dizaines de manifestants ont notamment réclamé la suspension temporaire de tous les vols de et vers les régions endémiques, et non pas la seule "limitation" de ces vols, comme l'a décidé hier le cabinet. Ils ont critiqué les mesures de contrôle prises lors de l'arrivée de passagers à l'Aéroport international de Beyrouth (AIB), qu'ils ont estimées insuffisantes et demandé à ce que, si un cas est détecté dans un avion en provenance d'une région touchée par le virus, tous les passagers du vol soient mis en quarantaine. Certains ont reproché le manque de transparence des procédures suivies par le ministère de la Santé et le gouvernement.
Jusqu’à lundi soir, le Liban comptait toujours un seul cas avéré du nouveau coronavirus, aucun passager sur les deux avions en provenance d’Iran ou le troisième en provenance de Milan, en Italie, ne présentant des symptômes d’infection, selon les équipes médicales du ministère de la Santé qui ont examiné également les membres d’équipage. Le Conseil des ministres a entériné hier les mesures prises la veille par la cellule de crise ministérielle pour limiter la propagation du Covid-19 dans le pays, notamment celle de contrôler les déplacements de et vers les régions endémiques (Chine, Corée du Sud, Italie et Iran) ainsi que celle d’interdire les pèlerinages religieux dans les pays touchés par l’épidémie.
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commentaires (2)
Tout est politique et n'est que politique . Sinon on interdit aux passagers qui viennent d'Italie de se poser à Beyrouth. Bande d'hypocrites.
FRIK-A-FRAK
16 h 31, le 26 février 2020