Le député de Baalbeck-Hermel, Jamil Sayed, et l'ancien président libanais Emlie Lahoud. Photos d'archives OLJ et Reuters
Le député Jamil Sayed et l'ancien président Emile Lahoud, deux des figures de l'ancienne tutelle syrienne sur le Liban dans les années 90 et au début des années 2000, ont critiqué samedi le discours du leader du courant du Futur, Saad Hariri, qu'il a prononcé vendredi à l'occasion du 15ème anniversaire de l'assassinat de son père, Rafic Hariri. Les critiques de Lahoud et Sayed ont provoqué des ripostes cinglantes de la part de responsables du courant haririen.
"Depuis deux jours, la plupart des forces politiques se sont dédouanées de leur responsabilité dans l'effondrement financier, économique et moral de l'Etat qu'ils dirigent depuis 2005", a écrit M. Sayed sur son compte Twitter. "Hier, Saad Hariri s'est également dédouané, et il a blanchi toute la période de son père, a souligné M. Sayed. Il a tenté de nous convaincre que tout le monde l'avait violé et poignardé dans le dos au sein du pouvoir, et qu'il était le symbole de la vertu. Mais est idiot celui qui prend les gens pour des idiots", a conclu le député de Baalbeck-Hermel.
Moustapha Allouche, membre du bureau politique du courant du Futur, lui a répondu de manière cinglante, sans le nommer. "Lorsque le scribe des services de renseignement parle de viol, il évoque ses années d'expérience personnelle en tant qu'informateur insignifiant au service de projets marqués par le pillage, les tueries et la domination qui ont violé le pouvoir, l'économie et la dignité des gens, empêchant ainsi le bien de régner du Liban", a-t-il écrit, avant de conclure. "Des personnes comme lui ne doivent pas sortir de prison, laquelle est leur place naturelle, par pitié pour l'être humain".
Le 30 août 2005, Jamil Sayed, qui fut directeur de la Sûreté générale durant la période de la tutelle de la Syrie sur le Liban, a été écroué avec trois autres généraux, tous les quatre accusés de complicité dans la planification et l'exécution de l'attentat à la camionnette piégée qui a coûté la vie à Rafic Hariri, le 14 février 2005. M. Sayed et les trois autres officiers ont été libérés en 2009.
Dans la matinée, l'ancien chef de l'Etat, Emile Lahoud, en poste de 1998 à 2007, a accusé Saad Hariri de "falsification de la vérité" concernant son père. "Lorsque Rafic Hariri a été nommé Premier ministre pour la première fois, il était un homme d'affaires que la Syrie (...) a aidé à prendre ses fonctions, et ce soutien s'est poursuivi sous plusieurs formes", peut-on lire dans un communiqué publié par l'ex-président dans la matinée, qui critique la gestion des gouvernements Hariri sur les dossiers de l'électricité, de l'eau et du secteur de la téléphonie mobile.
Roula Tabch Jaroudi, députée du Futur, a répondu à ce communiqué, dénonçant notamment le "révisionnisme" de M. Lahoud concernant les relations de Rafic Hariri avec les responsables syriens. "Comme le sait le plus petit enfant libanais, Lahoud a été le maître d'oeuvre du régime syrien", a-t-elle écrit. "Saad Hariri n'est pas de ceux qui poignardent dans le dos. Vous souvenez-vous qui a poignardé Rafic Hariri dans le dos ? Votre mandat a été souillé par le sang des martyrs", a-t-elle ajouté.
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Une propriété abandonnée devient la proie des voleurs. (Dicton libanais). L'OLJ à 14h41 : Chidiac et Rifi s'offusquent de l'inauguration d'une statue de Suleimani au Sud. May Chidiac et Achref Rifi, ya achraf en-nass, Jérusalem, al-Qods pour les Arabes, n'existe plus en tant que telle. Elle est devenue, de facto et de jure, la capitale définitive de l'Etat d'Israél. Conséquemment à cela, la force Al-Kods du général Sileimani ne devrait plus exister non plus. Dont acte.
Un Libanais
15 h 37, le 16 février 2020