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Nos Lecteurs ont la Parole - Roland RICHA

Liban : un peuple têtu...

Il en a de la chance, Antoine. C’est mon petit-fils. Il a quatre ans. Il n’est donc pas en âge de comprendre ce qui se passe au pays. De nombreux adultes ne comprennent pas. Il faut reconnaître que les déclarations des principaux dirigeants n’y contribuent pas. Bien au contraire. À chaque fois qu’ils prennent la parole, c’est pour obscurcir encore plus le mystère de la crise et donc des solutions pour en sortir. Et pourtant, tous nous demandent de leur faire confiance. Cela fait plus de trente ans que ça dure. Depuis la fin de la guerre durant laquelle ils étaient tous chefs de milice. Une guerre qui leur a permis d’accumuler des fortunes gigantesques et d’accéder aux postes du pouvoir. Chacun à la tête de sa communauté confessionnelle dirigée contre toutes les autres dans le cadre d’une sainte alliance entre eux. C’est ce qui s’appelle le confessionnalisme politique. C’est ce système qui leur permet de se maintenir aux commandes du pays et d’exploiter le peuple en toutes circonstances et en toute quiétude puisqu’ils ont la bénédiction des chefs religieux respectifs à chaque communauté.

Ainsi, la boucle est bouclée.

Il n’y aurait donc aucune issue ni alternative.

« Ça a été toujours comme ça, et ça le restera jusqu’à la fin des temps », nous enseignent-ils.

Sauf qu’un beau jour d’un été indien, le peuple est descendu dans la rue. C’était le 17 octobre 2019. Ce jour-là, c’est comme si le personnage principal de l’histoire était rentré en scène. Un personnage incontournable qui a décidé de prendre ses affaires en main et de construire son avenir par lui-même. Un grand sursaut national.

Un espoir est né contre lequel toutes les forces obscurantistes se sont liées pour l’étouffer. Mais comme dit la grande chanteuse Fayrouz dans l’une de ses chansons : Ils sont confrontés à un peuple têtu.

...

Désolé, je dois vous quitter. Mon petit-fils vient de se réveiller. Il vient vers moi pour la bise matinale.

« Bonjour, papy. »

« Bonjour, Antoine... T’as bien dormi ? »

« Oui... J’ai fait un rêve. »

« Raconte-moi. »

L’enfant se blottit contre moi et commence son histoire.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « courrier » n’engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement le point de vue de L’Orient-Le Jour.

Il en a de la chance, Antoine. C’est mon petit-fils. Il a quatre ans. Il n’est donc pas en âge de comprendre ce qui se passe au pays. De nombreux adultes ne comprennent pas. Il faut reconnaître que les déclarations des principaux dirigeants n’y contribuent pas. Bien au contraire. À chaque fois qu’ils prennent la parole, c’est pour obscurcir encore plus le mystère de la...
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