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Société - Épidémie

Le navire chinois attendu au Liban est exempt du coronavirus, assure le ministère de la Santé

Vent de panique et sit-in à Tripoli contre l’arrivée du navire.

Des dizaines de personnes ont observé hier un sit-in devant le port de Tripoli pour protester contre l’accostage et le déchargement d’un navire en provenance de Chine. Ils craignent qu’il ne soit contaminé par le nouveau coronavirus. Photo ANI

Un vent de panique soufflait hier à Tripoli, au Liban-Nord, où un navire en provenance de Chine devrait accoster ce matin quelques heures durant pour décharger sa marchandise, avant de se diriger vers le port de Beyrouth. Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi observé un sit-in à l’entrée du port de Tripoli, réclamant que le bateau ne soit pas autorisé à accoster. Ils craignent qu’il ne soit contaminé par le nouveau coronavirus (2019-nCoV) qui sévit en Chine depuis fin décembre et qui a fait selon le bilan officiel d’hier 361 morts, alors que plus de 17 200 personnes sont infectées. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les cas confirmés frôlent les 12 000, la majorité se trouvant en Chine, mais le virus s’est déjà propagé à 24 autres pays. « Nous n’avons pas confiance dans le nouveau gouvernement et ses décisions », déclaraient hier les activistes du « mouvement de contestation populaire » de Tripoli, menaçant de recourir à l’escalade si le navire obtient la permission d’entrer dans le port. Ils ont souligné que « plusieurs pays ont refusé son entrée » au cours des derniers jours.

Selon une source au port de Tripoli, citée par l’Agence nationale d’information, le navire en question a quitté la Chine il y a quinze jours et a déchargé une partie de sa cargaison dans différents ports égyptiens. De même source, on précise que l’équipage a été soumis à plusieurs examens de santé au cours des derniers jours et que l’autorité compétente pour autoriser l’accostage du navire dans les ports libanais est le ministère de la Santé publique.

Pour sa part, la Dr Atika Berry, chef du département de la médecine préventive au ministère, assure à L’Orient-Le Jour que le cargo ne représente aucun risque pour le Liban, et ce pour de multiples raisons. « La période d’incubation du nouveau coronavirus est d’un à quatorze jours, explique-t-elle. Or, tout navire en provenance d’Asie a besoin, en moyenne, de vingt jours pour arriver au Liban. De ce fait la période d’incubation serait passée. Donc, si un des membres de l’équipage est infecté ou porteur du virus, on le saura avant que le navire n’accoste au Liban. Il n’en demeure pas moins qu’en plus des mesures ordinaires prises à l’arrivée de chaque bateau pour s’assurer de l’état de santé générale à bord, avant de donner l’autorisation à quiconque d’y monter, l’équipe du ministère chargée de ces dossiers va mesurer la fièvre des membres de l’équipage. »


(Lire aussi : Le coronavirus fait l’objet d’une campagne de désinformation au Liban)


Les membres de l’équipage en bonne santé

La Dr Berry précise qu’avant d’accoster au Liban, les cargos passent par plusieurs ports. Avant le Liban, le bateau chinois s’est arrêté au port de Marseille, puis à Port-Saïd, en Égypte. « Si lors d’un trajet effectué par un navire des cas de décès ou d’infections sont signalés, nous informons les autorités portuaires avant que celui-ci n’accoste », assure-t-elle. Elle note que cela fait plus d’une semaine que son département « suit de près l’évolution de la situation sur le navire en question, d’autant que nous avons été informés que six membres de l’équipage ont eu de la fièvre ». « Du port de Marseille, on nous a affirmé que c’était des cas de grippe saisonnière, ajoute-t-elle. Les personnes sont guéries et l’ensemble de l’équipage se porte bien. Par ailleurs, il faut savoir que ce genre de navires accostent généralement pendant quelques heures, le temps de décharger la marchandise et que les personnes à bord ne descendent pas à terre. » Et d’insister : « Le virus a besoin d’une cellule vivante pour survivre. Ce qui n’est pas le cas de la marchandise qui se trouve à bord de ce navire. S’il se trouve sur une surface, il meurt au bout de quinze à trente minutes. »


(Lire aussi : Le Liban encore à l’abri du nouveau coronavirus chinois)


Pas de cas au Liban

Hier encore, le ministère de la Santé publique et le bureau du Liban de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont affirmé qu’aucun cas de la nouvelle infection à coronavirus n’a été enregistré au Liban. Lors d’un atelier de travail destiné aux médias pour une meilleure couverture de cette épidémie, à l’ombre des fausses informations qui circulent, le ministre de la Santé publique, Hamad Ali Hassan, a déclaré « qu’il n’est pas dans l’intérêt du ministère de taire des cas d’infections à coronavirus. Au contraire, il faut les annoncer pour prendre les mesures de prévention nécessaires en coopération avec les autorités nécessaires ».

De son côté, le directeur général du ministère, le Dr Walid Ammar, s’est montré confiant, assurant que le coronavirus « n’est pas le premier défi auquel fait face le ministère. Nous avons déjà réussi à lutter contre plusieurs autres fléaux ». Il a affirmé que le laboratoire équipé en coopération avec l’OMS à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri « est apte à offrir les soins nécessaires aux patients, au cas où des cas seront détectés au Liban ».

En ce qui concerne le test du coronavirus, la Dr Berry a assuré qu’il sera disponible au Liban dans les prochaines quarante-huit heures. « Entre-temps, si on suspecte un cas, on envoie faire les analyses nécessaires dans un laboratoire accrédité par l’OMS en France. »

Le nouveau coronavirus se transmet d’une personne à l’autre par les gouttelettes respiratoires, le contact avec des mains contaminées ou encore un objet contaminé. La prévention consiste donc à éviter les contacts prolongés avec une personne présentant un syndrome respiratoire aigu, à se laver les mains fréquemment, à se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir jetable lorsqu’on tousse et à éviter de se toucher les yeux ou les muqueuses si on ne s’est pas lavé les mains.

La maladie se traduit par des symptômes semblables à ceux de la grippe avec une fièvre, des courbatures, une toux sèche, un mal de tête et un écoulement nasal. Dans certains cas, elle peut évoluer vers une maladie grave, notamment une infection pulmonaire. Souvent la maladie guérit spontanément. Dans certains cas toutefois, l’atteinte pulmonaire peut s’aggraver et entraîner la mort.

À l’instar de la grippe, les personnes les plus à risque de développer une infection grave liée au coronavirus sont les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les fumeurs, les personnes souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires (asthme, bronchite chronique…), les personnes souffrant d’une immunodéficience, d’une insuffisance rénale et de diabète.

Un vent de panique soufflait hier à Tripoli, au Liban-Nord, où un navire en provenance de Chine devrait accoster ce matin quelques heures durant pour décharger sa marchandise, avant de se diriger vers le port de Beyrouth. Plusieurs dizaines de personnes ont ainsi observé un sit-in à l’entrée du port de Tripoli, réclamant que le bateau ne soit pas autorisé à accoster. Ils craignent...

commentaires (2)

ALLEZ CONVAINCRE LES GENS.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 29, le 04 février 2020

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Commentaires (2)

  • ALLEZ CONVAINCRE LES GENS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 29, le 04 février 2020

  • Attention Dr! Vous dites une grosse betise la ! Le virus en question survit de 5 a 48h sur une surface. Et non pas 30 minutes. Une énormité de la sorte , sortie de la bouche d un Dr montre clairement le bullshitting sur cette affaire. De plus, les dernières etudes sur lequels j ai personnellement assisté démontre l'habileté au virus de rester dans le corps apres une remission de la maladie et contaminer de nouvelles personnes !

    Aboumatta

    08 h 57, le 04 février 2020

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