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Société - Épidémie

Le Liban encore à l’abri du nouveau coronavirus chinois

Selon le dernier bilan officiel publié hier, plus de 4 500 personnes ont à ce jour été contaminées, à travers le monde, par le coronavirus, dont 106 qui en sont décédées.

Le ministre de la Santé inspectant samedi l’aéroport de Beyrouth, après l’installation des scanners thermiques. Photo DR

Pour la première fois depuis l’émergence de l’épidémie du nouveau coronavirus (2019-nCoV) en Chine fin décembre, des cas de contamination humaine ont été signalés hier en dehors des frontières du continent chinois. Le Japon a ainsi fait état du cas d’un sexagénaire nippon qui ne s’est jamais rendu en Chine, mais qui a transporté des touristes en provenance de Wuhan, berceau de l’épidémie. L’Allemagne a signalé également le premier cas confirmé au coronavirus d’un malade contaminé sur son territoire.

Depuis le début de l’épidémie, une cinquantaine de cas ont été enregistrés dans plusieurs pays, notamment en Thaïlande, au Japon, en Corée du Sud, à Taïwan, à Singapour, en Malaisie, au Cambodge, au Népal, au Vietnam, au Sri Lanka, aux États-Unis, en Australie, en France et au Canada. Selon le dernier bilan officiel publié hier, plus de 4 500 personnes ont à ce jour été contaminées par le coronavirus dont 106 qui en sont décédées.

Le Liban, tout comme la région du Moyen-Orient, est encore à l’abri de ce nouveau virus. Mais la vigilance est de mise. Le ministère de la Santé publique a ainsi renforcé, en guise de prévention, le système de surveillance pour détecter d’éventuels cas en provenance des zones endémiques. Au cours du week-end écoulé, de nouvelles mesures ont été prises à cet effet à l’aéroport. En plus des scanners thermiques installés, toutes les compagnies aériennes transportant des passagers des zones endémiques ont été appelées à remplir un formulaire spécifique et à le transmettre aux services de santé de l’aéroport.


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« Si un cas est détecté, nous entrons en contact avec tous les passagers qui étaient à bord du vol pour s’assurer de leur bon état de santé », explique à L’Orient-Le Jour une source du ministère de la Santé. Elle précise que même si aucun cas n’est détecté, « nous appelons périodiquement les passagers en provenance de ces zones pour nous assurer qu’ils n’ont pas développé des symptômes de la maladie (fièvre, toux, courbatures, maux de tête…), d’autant que la période d’incubation est de quatorze jours durant lesquels la personne porteuse du virus peut aussi être contagieuse ».

Selon cette même source, si une personne fiévreuse est détectée, elle sera mise à l’isolement dans un département spécial à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri et les examens nécessaires seront menés pour déterminer la cause de la maladie et lui accorder les soins nécessaires.

C’est ce qu’a d’ailleurs affirmé le ministre de la Santé Hamad Ali Hassan, lors d’une visite surprise effectuée hier à l’aube à l’aéroport de Beyrouth pour examiner les procédures mises en œuvre afin de s’assurer qu’aucune personne suspectée d’être infectée n’entre au Liban. M. Hassan a assuré que la situation est sous contrôle et qu’il n’y a pas lieu de céder à la panique.

Par ailleurs, le ministère de la Santé conseille aux citoyens de ne voyager dans les zones endémiques qu’en cas d’urgence. Si cela s’avère nécessaire, il est conseillé d’éviter les endroits encombrés, utiliser des masques, éviter le contact avec les animaux, et bien cuire les produits animaliers (viandes, œufs) avant leur consommation.

Par ailleurs, des numéros sont mis à la disposition des gens en cas de besoin : 01-629352 et 03-282258. Il est également possible d’appeler le numéro vert du ministère au 1214.


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Sept souches transmises à l’homme
C’est le 31 décembre que les autorités chinoises alertaient pour la première fois l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de cas de pneumonie d’origine inconnue survenus dans la métropole de Wuhan. Plusieurs patients travaillaient dans un marché alimentaire de gros. Une semaine plus tard, le 7 janvier, les premières analyses de séquençage du virus permettaient d’identifier un nouveau coronavirus.

L’OMS définit les coronavirus comme des virus à couronne qui « peuvent provoquer des maladies de gravité variable, allant du rhume courant au syndrome respiratoire aigu sévère ». « Il existe une quarantaine de coronavirus, la majorité étant des virus animaux, explique à L’Orient-Le Jour le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses. Sept de ces virus passent de l’animal à l’homme. Quatre d’entre eux sont purement responsables d’infections bénignes. Les trois autres sont le SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), le MERS (coronavirus du syndrome respiratoire du Moyen-Orient) qui ont été à l’origine d’épidémies respectivement en 2002 et 2014, ainsi que le tout nouveau virus, le 2019-nCoV, qui n’a pas été détecté auparavant chez l’homme. »

La contamination par ce virus se présente sous forme d’un syndrome grippal avec une fièvre, des courbatures, une toux sèche, un mal de tête et un écoulement nasal. « Elle peut évoluer en une infection pulmonaire, précise le Dr Mokhbat. Souvent la maladie guérit spontanément. Dans certains cas toutefois, l’atteinte pulmonaire peut être grave et entraîner la mort. »

À l’instar de la grippe, les personnes les plus à risque de développer une infection grave liée au coronavirus sont les enfants, les personnes âgées, les femmes enceintes, les fumeurs, les personnes souffrant de maladies cardiaques ou respiratoires (asthme, bronchite chronique…), les personnes souffrant d’une immunodéficience, d’une insuffisance rénale et de diabète. « Il n’existe pas de traitements spécifiques pour les infections liées au coronavirus, ni de vaccins contre ce virus, souligne le Dr Mokhbat. Il s’agit donc d’assurer un traitement de soutien au patient pour soulager les symptômes et de lutter contre la détresse respiratoire en recourant à la ventilation assistée et à l’hydratation du patient. »

Le virus se transmet par des gouttelettes respiratoires, le contact avec des mains contaminées ou encore un objet contaminé. La prévention consiste principalement à éviter les contacts prolongés avec une personne présentant un syndrome respiratoire aigu, à se laver les mains fréquemment, à se couvrir le nez et la bouche avec un mouchoir jetable lorsqu’on tousse, et à éviter de se toucher les yeux ou les muqueuses si on ne s’est pas lavé les mains.


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