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Société - Épidémie

Le coronavirus fait l’objet d’une campagne de désinformation au Liban

Depuis quelques jours, de fausses informations sur un éventuel décès lié à l’épidémie et sur l’identification d’une femme à l’aéroport de Beyrouth porteuse du virus circulent sur les réseaux sociaux. Le ministère de la Santé dément.

L’ambassadeur de Chine, Wang Kejian, s’entretenant avec Hassane Diab. Photo Dalati et Nohra

L’ampleur de la pneumonie virale qui sévit en Chine depuis fin décembre et qui s’est étendue à une quinzaine d’autres pays, dont les Émirats arabes unis où le cas d’une famille chinoise de quatre membres contaminés par le virus a été détecté mercredi, combinée aux fausses informations qui circulent sur les réseaux sociaux, contribuent à alimenter la panique générale à l’échelle mondiale.

Le Liban n’est pas en reste. Hier, une information, fausse, a été attribuée au ministère de la Santé publique selon laquelle « en matinée, une femme avec de la fièvre a été identifiée à l’aéroport de Beyrouth ». Toujours selon cette information, cette femme aurait été isolée ainsi que les passagers qui étaient à bord de l’avion, l’investigation menée aurait conclu au nouveau coronavirus (2019-nCoV) et la patiente aurait été transportée à l’hôpital gouvernemental Rafic Hariri. Une série de conseils a également été avancée, au nombre desquels des recommandations qui relèvent plus de l’ordre de la farce que d’une information sérieuse et scientifique comme le fait de boire un verre d’eau tiède, d’éviter de manger dans les restaurants ou encore « de boire un verre de vin pour tuer le virus et d’en servir un demi-verre aux enfants en guise de prévention ».

De fausses informations qui ont poussé le ministère de la Santé publique à démentir la présence de cas du nouveau coronavirus, précisant que de telles allégations « n’ont pour objectif que de provoquer la confusion et la panique parmi les citoyens ». Dans un communiqué, le ministère a rappelé que se faire passer pour une source de cette administration expose ses auteurs à des poursuites légales et judiciaires.


Effrayer les manifestants
Des démentis ont également été publiés mercredi, à la suite d’une information relayée sur les réseaux sociaux faisant état « d’un silence total autour du décès d’une personne dans l’un des grands hôpitaux de Beyrouth des suites du nouveau coronavirus ». Selon cette information attribuée à Reuters et qui aurait été publiée sur l’édition en ligne d’an-Nahar, le patient « était rentré de Hong Kong, il y a quelques jours, et prenait part à l’une des manifestations » organisées dans le cadre du mouvement de contestation populaire qui se poursuit depuis le 17 octobre, « lorsqu’il est tombé par terre ». « Les manifestants l’ont transporté à l’hôpital pensant qu’il s’était évanoui en raison des gaz lacrymogènes », lancés par les forces de l’ordre contre les manifestants, souligne-t-on dans cette information. On ajoute que « les médecins craignent que le virus ne se soit propagé au Liban, notamment parmi les manifestants, puisque deux des personnes qui ont accompagné cet homme ont été admis aux soins intensifs ».

L’information a été démentie par le ministère de la Santé, an-Nahar, ainsi que par le Centre médical de l’Université américaine de Beyrouth (AUBMC). Selon l’avocat Hassan Bazzi, membre du comité des avocats apportant leur aide aux manifestants, elle aurait été montée de toutes pièces pour « effrayer les contestataires et les dissuader de descendre dans la rue ».

De son côté, l’ambassadeur de Chine au Liban, Wang Kejian, a assuré hier à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre, Hassane Diab, qu’aucun Libanais au Liban, ressortissant libanais en Chine ou Chinois résidant au Liban n’a été infecté par le nouveau coronavirus. Mercredi, M. Kejian avait annoncé que « des conseils et instructions » ont été envoyés aux ressortissants chinois actuellement présents au Liban et à tous les voyageurs en provenance de Chine, les appelant à « coopérer avec les autorités sanitaires libanaises ».

Le même jour, le ministre de la Santé, Hamad Ali Hassan, a affirmé qu’aucun Libanais actuellement en Chine n’était infecté, soulignant que l’absence de vols directs reliant la Chine au Liban permet de mieux lutter contre l’arrivée du virus à Beyrouth.


Les Libanais en Chine
Il n’en reste pas moins que les Libanais en Chine, notamment ceux qui se trouvent à Wuhan, berceau de l’épidémie, sont toujours assignés dans leur lieu de résidence. Selon le quotidien Nidaa al-Watan, un groupe de quatre jeunes Libanais se trouvent confinés dans leur appartement à Wuhan. L’un de ces étudiants, Adham Sayed, avait posté la semaine dernière sur son compte Facebook un message dénonçant le fait que l’ambassadrice du Liban en Chine n’était pas encore entrée en contact avec eux, « au moment où toutes les autres ambassades avaient contacté leurs ressortissants pour prendre de leurs nouvelles ou les rapatrier ». Il a en outre précisé que l’ambassade de Chine à Beyrouth les avaient déjà appelés à plusieurs reprises pour avoir de leurs nouvelles.

Cité par Nidaa al-Watan, le jeune homme a affirmé qu’ils se trouvaient en bonne santé et qu’ils subissent tous les jours des examens. À la question de savoir s’ils voulaient être rapatriés, il a répondu que le ministère libanais des Affaires étrangères attendait que l’un des pays arabes évacue ses ressortissants pour les rapatrier. L’Orient-Le Jour a essayé en vain de contacter le chef de la diplomatie Nassif Hitti, pour de plus amples informations sur le sujet.

Selon le dernier bilan officiel publié hier, plus de 7 700 personnes en Chine continentale (hors Hong Kong) étaient contaminées par le virus et 170 personnes en sont décédées.



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commentaires (2)

Il font d'une goute d'eau un océan . Ici au nord d'Italie ou j'habite c'est la panique , à dire la vérité je n'ai pas peur il faut suivre les directives

Eleni Caridopoulou

16 h 46, le 24 février 2020

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Commentaires (2)

  • Il font d'une goute d'eau un océan . Ici au nord d'Italie ou j'habite c'est la panique , à dire la vérité je n'ai pas peur il faut suivre les directives

    Eleni Caridopoulou

    16 h 46, le 24 février 2020

  • UN FLEAU QUI SE REPAND ENTRE HUMAINS. TRES DANGEREUX.

    LA LIBRE EXPRESSION

    00 h 35, le 31 janvier 2020

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