Quelques dizaines de contestataires se sont rassemblés dimanche non loin de l'ambassade des États-Unis au Liban, dans la localité de Aoukar, contre "l'accord de la honte", le plan du président américain Donald Trump sur le conflit israélo-palestinien, très favorable à Israël et rejeté par les Palestiniens.
Agitant des drapeaux libanais, palestiniens et du Parti communiste libanais, les protestataires palestiniens et libanais issus de la gauche, rassemblés à plusieurs centaines de mètres de l'ambassade et souvent coiffés d'un keffieh, ont scandé des slogans hostiles à l'administration Trump et favorables de la cause palestinienne, appelant les Arabes à descendre dans les rues, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
"Nous n'allons pas accepter de céder notre terre", a martelé Itab, une réfugiée palestinienne venue de la région de la Bekaa. "Je suis venue ici pour défendre mes droits et ceux de mes enfants en tant que Palestiniens", a-t-elle ajouté. Abdallah Mahmoud, manifestant de 18 ans, a estimé que le plan était voué à l'"échec" et qu'il "ne passera pas tant que le peuple palestinien restera déterminé". "Le droit au retour en Palestine est un droit individuel et collectif", pouvait-on lire sur une pancarte, en allusion à la revendication de Palestiniens chassés de leurs terres par le conflit du droit d'y revenir après plusieurs décennies.
Certains manifestants ont tenté retirer une partie des fils barbelés mis en place par les forces de l'ordre sur l'ensemble des routes menant à l'ambassade, et sont arrivés devant une porte en fer installée en amont du siège de la représentation US. Vers 13 heures, les manifestants ont commencé à jeter des pierres sur les hommes de la brigade anti-émeute et des commandos de l'armée déployés sur les lieux qui ont répliqué en aspergeant une substance qui ont causé des brûlures parmi les manifestants, selon ces derniers. Les contestataires quittent les lieux vers 14 heures.
(Lire aussi : Après l’annonce de Trump, la Palestine revient en tête des priorités, selon le Hezbollah, le décryptage de Scarlett HADDAD)
"Une gifle"
Dans la journée, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a affirmé que le plan Trump constituait une "gifle portée à la cause palestinienne et aux résolutions internationales depuis 1948", année de la création de l’État d'Israël.
De son côté, le cheikh Nabil Kaouk, membre du Conseil central du Hezbollah, a affirmé que le Liban est l'un des principaux pays touchés par le plan Trump.
Samedi, le chef de la diplomatie libanaise Nassif Hitti, qui participait à une réunion extraordinaire de la Ligue arabe au Caire, laquelle a formellement rejeté le plan de règlement américain, a appelé à "soutenir la position palestinienne" et à "œuvrer pour la paix".
Le Liban a déjà annoncé son rejet de principe du "deal du siècle" de M. Trump, en réaffirmant sa position en faveur de l’initiative arabe de paix de 2002, laquelle prévoit la reconnaissance d’Israël par les Arabes en échange d’un État palestinien dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.
Les camps palestiniens du Liban ont exprimé leur colère contre ce plan qui, selon eux, enterre le droit au retour. Au total, plus de 174.000 Palestiniens vivent au Liban, selon un recensement des autorités dévoilé fin 2017. Un chiffre bien plus faible que les estimations circulant dans le pays, qui vont parfois jusqu'à 500.000. Les premières vagues de réfugiés remontent à 1948, année de la création de l'Etat d'Israël. La plupart d'entre eux vivent dans le dénuement, dans des camps devenus au fil des décennies des quartiers populaires aux infrastructures en déliquescence.
Annoncé mardi à Washington par Donald Trump en présence du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le "deal du siècle" prévoit l'annexion par Israël des colonies implantées en Cisjordanie occupée depuis 1967, en particulier dans la vallée du Jourdain. Selon le plan, celle-ci doit devenir la frontière orientale d'Israël. Le plan américain qualifie Jérusalem de "capitale indivisible d'Israël" et propose de créer une capitale pour l’État palestinien cantonnée dans des faubourgs de Jérusalem-Est.
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commentaires (7)
LE PEUPLE DE CE PAYS A UN TAT DE PROBLEMES POUR S,OCCUPER DE CEUX DES AUTRES. CHARITE BIEN ORDONNEE COMMENCE PAR SOI-MEME.
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 57, le 03 février 2020