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À La Une - conflit

L'armée syrienne annonce avoir reconquis Maarret al-Naaman

Une journaliste de la chaîne russe RT blessée alors qu'elle accompagnait l'armée dans une de ces opérations.

Des soldats du régime syrien passant dans les villages de Deir Sharqi et Talmans, dans la périphérie de Maarret el-Naaman, dans le sud-ouest de la Syrie, le 28 janvier 2020. Photo AFP / HO / SANA

Les forces du régime syrien ont annoncé mercredi avoir repris la ville stratégique de Maarret al-Naaman, où 7 civils ont été tués, après des semaines de bombardements sur une région du nord-ouest de la Syrie dominée par des jihadistes.

Deuxième ville de la province d'Idleb, vidée de ses habitants par les bombardements, Maarret al-Naaman occupe une position stratégique sur l'autoroute M5, reliant Alep, grande ville du nord, à Damas, que le pouvoir de Bachar el-Assad cherche à sécuriser. Après avoir repris la veille Maarret al-Naaman, l'armée syrienne y mène mercredi des opérations de ratissage.

Six civils ont été tués dans des raids russes sur le village de Kafrlata, dans le sud d'Idleb, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Un septième civil a péri dans une frappe du régime près de la ville de Saraqeb, au nord de Maarret al-Naaman.

Malgré un cessez-le-feu censé être en vigueur depuis le 12 janvier, les combats se poursuivent dans le nord-ouest. Ils ont causé depuis début décembre la fuite de 388.000 personnes, selon l'ONU. "Nos forces ont réussi ces derniers jours à éliminer le terrorisme" dans une vingtaine de villes de la région, dont Maarret al-Naaman, selon un communiqué du commandement de l'armée.

Echappant au régime depuis fin 2012 et ancien épicentre du soulèvement, la ville comptait encore récemment environ 150.000 habitants. Mais après des semaines de bombardements meurtriers, elle est aujourd'hui quasi-déserte, selon l'OSDH.

(Lire aussi : À Idleb, les gens veulent « juste être traités comme des êtres humains »)



Nouveaux déplacés
Depuis vendredi, plus de 75.000 personnes ont fui leur foyer dans les secteurs de Maarret al-Naaman, d'Ariha et de Saraqeb, une autre ville de la province d'Idleb située sur l'autoroute M5, selon l'OSDH. Mercredi, les forces du régime se trouvaient à 10 km au sud de Saraqeb, selon l'Observatoire. Depuis des mois, le régime affiche sa détermination à reconquérir l'intégralité d'Idleb.

Une grande partie de la province et des secteurs attenants des provinces d'Alep, Hama et Lattaquié sont dominés par les jihadistes de Hayat Tahrir al-Cham, l'ex-branche syrienne d'el-Qaëda. La région abrite aussi d'autres groupuscules jihadistes et diverses factions de l'opposition armée affaiblies.

Si le pilonnage aérien à Idleb s'est estompé mercredi selon l'OSDH, les combats se poursuivent dans l'ouest d'Alep, où les troupes du régime ont progressé, a indiqué l'agence officielle Sana.

Face à ces avancées, la Turquie, parrain de certains rebelles, a accusé la Russie, alliée de Damas, de ne pas respecter des accords conclus avec Ankara, le cessez-le-feu étant resté lettre morte.

"Malheureusement, à l'heure actuelle, la Russie ne respecte pas ces accords", a fustigé le président turc Recep Tayyip Erdogan.

"Violences quasi-quotidiennes"
L'ONU a déploré le lourd tribut payé par la population civile à l'offensive du régime.

Les combats "doivent cesser", a déclaré mercredi au Conseil de sécurité de l'ONU le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires Mark Lowcock, mettant en garde contre l'aggravation d'une "catastrophe humanitaire".

"Des violences quasi-quotidiennes continuent d'impacter les civils et les infrastructures civiles, notamment des écoles et des installations médicales", a indiqué David Swanson, un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (Ocha).

La province a déjà été le théâtre d'une offensive d'envergure entre avril et août 2019 ayant tué près d'un millier de civils et déplacé plus de 400.00 personnes, selon l'OSDH.

S'il parvenait à reconquérir la totalité de cette région, où vivent environ trois millions de personnes, le régime contrôlerait la quasi totalité du pays, hormis les zones tenues par les Kurdes ou les forces turques et leurs supplétifs syriens dans le nord.

Le conflit en Syrie, déclenché en mars 2011 avec la répression de manifestations prodémocratie par Damas, a fait plus de 380.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

En déplacement à Damas, l'émissaire de l'ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, a rencontré mercredi le chef de la diplomatie Walid Mouallem, selon le ministère syrien, pour discuter du processus visant à trouver une solution politique au conflit.


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