Plusieurs responsables, dont le Premier ministre sortant et leader du courant du Futur, Saad Hariri, ont réagi samedi soir aux violents affrontements entre des manifestants et les forces de l'ordre au centre-ville de Beyrouth qui ont fait plus de 220 blessés.
"Les scènes d'affrontements, d'incendies et d'actes de vandalisme dans centre-ville de Beyrouth sont folles, suspectes et inacceptables car elles menacent la paix civile. Beyrouth ne sera pas une arène pour les mercenaires et les politiques délibérées visant à briser le caractère pacifique des mouvements populaires", a écrit M. Hariri sur son compte Twitter.
"Le rêve de Rafic Hariri d'une capitale unifiant tous les Libanais ne brûlera pas par le feu des hors-la-loi et de ceux qui refusent le caractère pacifique du mouvement populaire. Nous ne permettrons à personne de refaire de Beyrouth un espace de destruction, de dévastation et une ligne de démarcation. Les forces militaires et de sécurité sont appelées à protéger la capitale et ses environs et à refouler les perturbateurs et les intrus", a conclu le chef du gouvernement démissionnaire.
De son côté, la ministre sortante de l'Intérieur, Raya el-Hassan, a affirmé que les attaques contre les forces de l'ordre étaient "inacceptables". "A plusieurs reprises, je me suis engagée à protéger les manifestations pacifiques, et j'ai toujours affirmé le droit de manifester, mais il est condamnable et inacceptable que ces manifestations se transforment en agressions flagrantes contre les forces de l'ordre et les biens publics et privés", a écrit Mme el-Hassan sur son compte Twitter.
La ministre est depuis quelques jours l'une des cibles privilégiées du mouvement de contestation contre la classe dirigeante, accusée d'incompétence et de corruption, se plaignant de violence policière.
Pour sa part, le ministre d'Etat sortant aux Affaires du commerce extérieur, Hassan Mrad, représentant de la Rencontre consultative (sunnites pro-8 Mars), a twitté : "Le Liban est triste, et Beyrouth, l'antre de l'arabité, pleure".
L'ancien ministre Nouhad Machnouk a, quant à lui, réagi sur son compte Twitter en une phrase. "Le sang des Libanais, citoyens et forces de l'ordre, est sur les mains des partis formant le cabinet", a écrit le député de Beyrouth, ancien membre du courant du Futur, dans un tweet accompagné de photos des affrontements dans le centre-ville de la capitale et d'agents des forces de sécurité blessés.
Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun avait désigné Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Malgré son insistance à former un cabinet de technocrates indépendants, comme cela est réclamé par la contestation, M. Diab est rejeté par les protestataires qui estiment qu'il fait partie de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ. Après une dose d'optimisme qui, selon plusieurs observateurs, donnait la formation du gouvernement pour imminente, de nouveaux obstacles sont venus entraver la mise en place du cabinet.
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Il a gros à perdre cette fois ci.
13 h 32, le 19 janvier 2020