Capture d'écran.
Le ministre sortant des Travaux publics et des Transports, Youssef Fenianos, est parti dimanche du centre Aïshti à Jal el-Dib, sous les huées d'une poignée de manifestants avec lesquels il a d'abord tenté de discuter, alors que le Liban connaît une révolte populaire inédite depuis le 17 octobre 2019 contre la classe politique.
"Il n'y a rien (à reprocher) au ministère des Travaux (...) Je vous invite à un café pour discuter", dit M. Fenianos à une manifestante qui lui demande de quitter les lieux. "Thawra ! Thawra !", répondent alors d'autres protestataires. "Honte à vous, ils nous ont volé pendant 30 ans, qu'il sorte", dit-elle à quelqu'un qui intervient pour tenter de calmer la jeune femme.
Sur une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, l'on voit le ministre sortant finalement monter dans sa voiture sous les huées des manifestants qui crient "Tous c'est à dire tous", reprenant là le slogan phare de la révolution.
وغادر الوزير ولم يتمكن من شراء ما يلزمه من متجر Aishti !!! pic.twitter.com/DWQSb9cx1M
— Larissa Aoun (@LarissaAounSky) January 12, 2020
Depuis plusieurs semaines, les hommes politiques sont la cible, individuellement, de huées de la part de manifestants quand ils sont repérés dans des lieux publics.
Dimanche, des manifestants se sont également rendus au restaurant La Parilla à Gemmayzé, où selon eux se trouvaient les députés Sami Fatfat et Tarek Merhebi. Les choses semblent avoir rapidement dégénéré. Selon des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, un employé du restaurant aurait frappé un protestataire. Les manifestants ont aussitôt lancé un appel à des renforts sur les réseaux sociaux.
تعرض احد المحتجين للضرب من قبل الموظفين في احد المطاعم الفاخرة في #بيروت حيث يتواجد النائبان سامي فتفت وطارق المرعبي #لبنان_ينتفض pic.twitter.com/pls5ZyKwSb
— Larissa Aoun (@LarissaAounSky) January 12, 2020
Sami Fatfat a, de se son côté, démenti qu'il se trouvait dans le restaurant. "Alors que je présentais mes condoléances au ministre et ami Alain Hakim, j'ai été surpris par la diffusion de nouvelles sur les réseaux sociaux selon lesquelles je me trouvais à La Parilla au moment d'une dispute. Il m'importe d'affirmer que cela n'est pas correct tout comme je condamne la violence, quelles qu'en soient ses causes. Que Dieu protège la patrie", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
أثناء تأديتي واجب العزاء بوالد الوزير الصديق الان حكيم تفاجأت بانتشار خبر على وسائل التواصل الاجتماعي مفاده انني كنت في مطعم La Parilla وقت وقوع الاشكال، يهمني أن اؤكد بأنّ ما يُشاع هو غير صحيح بصورة قطعيّة. كما اننا ندين العنف المقيت مهما كانت اسبابه او مبرراته. حمى الله الوطن
— Sami Fatfat (@samifatfat) January 12, 2020
Récemment, c'est l'ancien Premier ministre Fouad Siniora, qui avait été contraint de quitter l'Assembly Hall de l'AUB, où se tenait un concert, sous les huées des spectateurs.
Depuis presque trois mois, les manifestants libanais appellent à la chute de tous les responsables, accusés de corruption et d'incompétence, alors que le pays traverse une grave crise économique et de liquidités. Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre. Le 19 décembre, à l'issue de consultations parlementaires, le président Michel Aoun a désigné l'ex-ministre Hassane Diab, appuyé par les partis du 8-Mars, au poste de Premier ministre. Les contestataires rejettent toutefois la nomination de M. Diab qu'ils estiment issu de la même classe politique corrompue dont ils réclament le départ.
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Aucune honte,ils se baladent ds le pays comme si tout leur est permis,il faut que les manifestants aillent devant chez eux et les empêchent de sortir même pr acheter leur pain,peut être qu'ils sentiront enfin la détresse du peuple.Demission à eux tous ,rien que des voleurs et sans conscience.......
17 h 27, le 13 janvier 2020