L'ancien Premier ministre Fouad Siniora s'est défendu lundi des accusations de corruption lancées contre lui depuis plusieurs mois, alors qu'il a été contraint dimanche soir de quitter l'Assembly Hall de l'AUB, où se tenait un concert, sous les huées des spectateurs.
"J'ai assumé mes responsabilités morales, nationales, universitaires, académiques, bancaires, politiques, ministérielles et parlementaires au Liban", a écrit M. Siniora sur son compte Twitter. "J'ai eu raison sur beaucoup de choses, même s'il se peut que j'aie commis des erreurs, dans certains cas", a-t-il ajouté. "Mais l'histoire prouvera que j'ai toujours œuvré dans l'intérêt du Liban et, aujourd'hui, je reste résilient et aux côtés des Libanais, comme je l'ai toujours été, en temps de guerre, de paix et de révolte", a encore écrit l'ancien Premier ministre.
M. Siniora a été hué dimanche soir pendant près d'une heure, par le public venu assister à un concert de Guy Manoukian, à l'AUB. Au bout d'une heure de huées, entre 19h30 et 20h25, l'ancien Premier ministre a fini par quitter les lieux. Cet incident intervient au moment où le Liban est secoué depuis le 17 octobre par un mouvement de contestation populaire sans précédent réclamant le départ de l'ensemble de la classe politique jugée corrompue et incompétente, sur fond de crise économique aiguë.
Siniora hué pendant une heure avant un concert à l'AUB#Liban ?? https://t.co/ClqWuzVJDt pic.twitter.com/vQSkOVMQup
— L'Orient-Le Jour (@LOrientLeJour) December 15, 2019
L'ancien Premier ministre fait partie des responsables politiques conspués par le mouvement de contestation, qui appelle quotidiennement les corrompus à "rendre l'argent pillé".
Dans un document intitulé “Le quitus impossible”, publié en 2013, le député Ibrahim Kanaan, membre du Courant patriotique libre fondé par le président de la République Michel Aoun, avait accusé Fouad Siniora d’avoir manipulé les comptes et détourné des fonds publics. Ce dernier lui a répondu dans un ouvrage, l’accusant de calomnie. Le CPL reproche à M. Siniora d’avoir dépensé ces 11 milliards sans accord du Parlement, alors que le Liban était sans budget. Se réfugiant comme les gouvernements qui ont suivi jusqu’en 2017 dans la nécessité d’assurer la continuité de la gestion des affaires courantes pour justifier le détournement de la règle du douzième provisoire, l’ancien Premier ministre a néanmoins assuré en mars dernier que les fonds avaient bien servi à financer l’action de l’État sur cette période.
M. Siniora avait notamment expliqué que les dépenses publiques avaient été supérieures sur la période allant de 2006 à 2009 aux 10 000 milliards de livres prévus par an – soit 40 000 milliards de livres au total (26,5 milliards de dollars) – via la règle du douzième provisoire, en raison notamment de la hausse des prix du pétrole ou des dépenses engagées suite à la guerre de juillet 2006 contre Israël. Des aléas qui ont porté le total des besoins de l’État, selon lui, à 56 590 milliards de livres (37 milliards de dollars) qui ont été financés par des avances du Trésor.
Dans le cadre de cette affaire, l'ancien Premier ministre avait été convoqué par le procureur financier, Ali Ibrahim, qui l'avait entendu le 7 novembre pendant plusieurs heures.
Pour mémoire
Affaire des 11 milliards de dollars : Siniora a finalement été entendu par le procureur financier
Faisons nous bombarder de nouveau par Israël et vous verrez que ce n’est pas seulement un problème d’argent que redresser le Liban mais de nerfs aussi et de rage contenue car le Hezbollah s’est payé le luxe de faire la guerre et ensuite débrouillez vous .! Eh ben Monsieur Siniora a essayé avec tout ce qu’il pouvait Comme d’habitude on oublie qui coule le bateau pour se concentrer sur celui qui a cassé le hublot !
15 h 24, le 16 décembre 2019