Avec « Le Dictateur », Joseph Akiki primé en Égypte

Joseph Akiki, 25 ans, étudiant en troisième année de théâtre à la faculté des beaux-arts et d’architecture, section 2 de l’Université libanaise (UL), a remporté le prix du meilleur acteur pour son rôle dans la pièce Le Dictateur, à l’édition 2019 du Festival d’Alexandrie du théâtre arabe des instituts et universités spécialisés organisé à Alexandrie du 3 au 8 décembre passé.

« Lorsque j’ai entendu mon nom, je suis tombé des nues, peu habitué à voir au Liban nos efforts récompensés… Cette victoire m’a redonné espoir et a prouvé qu’un bon travail peut être bel et bien reconnu », confie le jeune acteur, en précisant que sa sélection pour le prix a été effectuée par un jury composé « d’acteurs célèbres dans le monde arabe, d’écrivains reconnus et de critiques dramatiques qui se sont basés sur des critères académiques techniques tels que la crédibilité de l’acteur dans l’incarnation de son personnage ou sa capacité à bien camper son rôle tout en restant naturel ».

Le jeune lauréat dédie sa victoire à « tout artiste libanais qui n’a pas encore eu la possibilité d’accéder à la scène » pour lui dire que « la réussite est possible » et « qu’il ne doit jamais arrêter de rêver ».

Rôle complexe et stimulant
Écrite en 1968 par le dramaturge et poète libanais Issam Mahfouz, la pièce Le Dictateur est mise en scène par Hassan Mehyeddine et jouée par Joseph Akiki et Roger Ghanem sous la direction artistique de Mohammad Fouani et de Charbel Dib.

« Cette pièce universelle et intemporelle incarne la lutte de pouvoir au sein de la société, et le prix qu’un sujet soumis paie au pouvoir abusif, jusqu’au point de sacrifier sa propre identité et même sa vie pour la dictature », précise le jeune lauréat libanais qui joue dans cette pièce le rôle de Saadoun, l’assistant d’un dictateur avide de pouvoir.

« Saadoun est un rôle aussi complexe que stimulant souligne Joseph Akiki. Ce rôle est un défi pour tout acteur. Il exige de jumeler un dialogue rapide, rempli de mots techniques et politiques, à des mouvements physiques, tout en campant le caractère avec naturel. » Le jeune lauréat estime que ce rôle l’a changé en tant qu’acteur et lui a permis d’atteindre un niveau professionnel supérieur.

« Quinze minutes avant la représentation, en m’exerçant derrière les coulisses, je me suis fait une entorse au genou. Ce qui a inquiété mon partenaire et le metteur en scène. Mais ma réponse a été claire : même sans jambe, je jouerai. » Effectivement, une fois sur scène, Akiki oublie sa douleur et incarne son rôle à la perfection.

Joseph Akiki considère ce prix comme un premier pas vers un long chemin de réussite. Ayant fait ses débuts au cinéma, il confie ressentir toujours un certain manque. Le jeune homme qui dit avoir trouvé sa voie dans les études théâtrales prépare actuellement une pièce de théâtre dans le cadre de son projet de fin d’études à l’UL, tout en poursuivant un travail de doublage pour des documentaires et des dessins animés.

« Au final, c’est sur la scène que je me trouverai toujours. C’est là tout mon monde », conclut-il.

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