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À La Une - Liban

Aoun espère que le nouveau cabinet permettra de "surmonter la crise"

Le Premier ministre désigné Hassan Diab à nouveau reçu à Baabda.

Le président libanais Michel Aoun (gauche) s'entretenant le 27 décembre 2019 avec le Premier ministre désigné Hassane Diab. Photo Dalati et Nohra

Le président libanais Michel Aoun s'est à nouveau entretenu vendredi avec le Premier ministre désigné, Hassan Diab, pour évoquer la formation du gouvernement, alors que le Liban est secoué depuis plus de deux mois par un mouvement inédit de contestation contre la classe dirigeante, accusée d'incompétence et de corruption. Le pays traverse dans ce contexte sa plus grave crise économique depuis la guerre civile. 

Aucune déclaration n'a été faite à l'issue de cet entretien qui a duré près de deux heures. Selon des sources proches de Baabda, citées par la chaîne locale LBCI, les deux hommes ont évoqué les détails de la forme du cabinet et la distribution des portefeuilles ministériels, ainsi que les obstacles restants. Selon ces sources, M. Diab reste attaché à la formation d'un gouvernement d'experts composé de 18 ministres au maximum.

Selon notre correspondante Hoda Chedid, citant diverses sources, le cabinet ne naîtra pas avant la fin de l'année qui s'achève, mais au début de l'année 2020.

M. Diab avait promis le 21 décembre, au terme de consultations avec les principaux blocs parlementaires, de former un gouvernement de technocrates indépendants de la classe dirigeante, restée quasi-inchangée depuis plus de trois décennies. Le 29 octobre, la contestation avait obtenu la démission du Premier ministre Saad Hariri et de son gouvernement, et réclame désormais la formation d'un cabinet de technocrates, dans un pays au bord de l'effondrement économique.


Pas "d'une seule couleur politique"
Dans le courant de la journée, le chef de l’État a exprimé l'espoir que la formation du nouveau gouvernement permettra de "commencer à améliorer progressivement la situation, de manière à surmonter la crise et assurer un nouveau développement pour le Liban".

Par ailleurs, un responsable local du Hezbollah, reçu à Bkerké dans la journée, a affirmé que le cabinet serait "formé rapidement mais pas de manière précipitée" et qu'il ne serait pas "d'une seule couleur politique". Le responsable du parti chiite pour le Mont-Liban et le Nord, Mohammad Amro, avait souligné que le Hezbollah "a tout fait pour que le Premier ministre sortant, Saad Hariri, soit reconduit à la tête du futur gouvernement, mais c'est lui qui s'est retiré" et que le parti chiite n'avait pas encore proposé de nom de ministrable, dans l'attente d'un contact direct avec le Premier ministre désigné.

Sur le plan international, la France a de nouveau appelé dans la journée à la formation d'un "gouvernement efficace qui prenne rapidement les décisions nécessaires pour répondre aux demandes de la population libanaise". La semaine dernière, Paris avait pris une position similaire.



(Lire aussi : Hariri pourrait avoir sonné le glas du compromis présidentiel)



Manifestation devant le domicile de Diab
Depuis sa désignation, M. Diab fait face au rejet des protestataires, qui estiment qu'il fait partie de la même classe dirigeante dont ils réclament le départ depuis le 17 octobre, et de la rue sunnite, qui souligne qu'il n'est pas habilité à diriger le futur cabinet, ne bénéficiant pas d'une couverture suffisante de la part de cette communauté.

Ainsi, une poignée de manifestants, dont des partisans de Saad Hariri, s'est rassemblée devant le domicile du Premier ministre désigné dans le quartier de Tallet el-Khayat, à Beyrouth. Plusieurs campagnes lancées sur les réseaux accusent le Premier ministre désigné de ne pas être indépendant, mais lié aux partis du 8-Mars.

"Je manifeste car Diab ne représente pas les sunnites du Liban. C'est un gouvernement qui provoque les sunnites", affirme Abou Sabet, un partisan du Futur. Ali Baroudi, pour sa part, souligne que "le s gens pensent qu’on est ici [devant la maison de Diab] entrain de manifester parce qu’on est pro-Hariri. C’est faux. Il y a des partisans de Hariri mais la plupart des gens restent convaincus que “kellon yaani kellon” (Tous veut dire tous).

Dans la journée, l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), reprise par de nombreux médias dont L'Orient-Le Jour, a relayé un message attribué à M. Diab sur Twitter, et selon lequel il aurait affirmé qu'il restait "indépendant". Toutefois, l'information transmise par l'Ani s'est avérée fausse et aucun message daté d'aujourd'hui ne figurait sur le compte Twitter officiel du Premier ministre désigné.



(Lire aussi : Mission de plus en plus difficile pour Hassane Diab)



"Exacerber les tensions dans la rue"
Dans les régions à majorité sunnite, les partisans de Saad Hariri se sont mobilisés depuis la désignation de Hassane Diab, lors de sit-ins qui ont par moments viré à l'émeute.

Concernant cette mobilisation sunnite, l'ancien ministre druze Wi'am Wahhab avait affirmé hier sur Twitter que "Saad Hariri se prépare à exacerber les tensions dans la rue après le Nouvel an". "Mon cher Saad, le pays est en faillite à cause de tes politiques, laisse-nous travailler pour essayer de sortir le Liban de l'ornière", avait-il écrit.

Des propos auxquels a réagi le courant du Futur de Saad Hariri, une source au sein de ce parti démentant les "informations fabriquées de toutes pièces concernant la volonté du parti de descendre dans la rue" après les fêtes de fin d'année. "Ce genre de campagne vise à provoquer la sédition et pousser le pays dans le chaos", a ajouté cette source, qui a appelé la justice à réagir. 



NB : Cet article a été modifié le 27 décembre à 17h03.



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commentaires (6)

IL N,A TOUJOURS PAS COMPRIS OU PLUTOT IL NE VEUT PAS COMPRENDRE. LE OU MOI PRESIDENT OU PERSONNE ET LE OU MON GENDRE MINISTRE OU POINT DE GOUVERNEMENT LES LIBANAIS SE LES RAPPELLENT. L,HISTOIRE SE REPETE. AUX LIBANAIS DE FAIRE ARRETER LES CAPRICES DU TROISIEME AGE.

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 20, le 28 décembre 2019

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Commentaires (6)

  • IL N,A TOUJOURS PAS COMPRIS OU PLUTOT IL NE VEUT PAS COMPRENDRE. LE OU MOI PRESIDENT OU PERSONNE ET LE OU MON GENDRE MINISTRE OU POINT DE GOUVERNEMENT LES LIBANAIS SE LES RAPPELLENT. L,HISTOIRE SE REPETE. AUX LIBANAIS DE FAIRE ARRETER LES CAPRICES DU TROISIEME AGE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 20, le 28 décembre 2019

  • Malheureusement Mr. Diab ne peut rien faire sans le consentiment du Hezbollah , on n' est vendu aux Ayatollah quelle honte Mr. Nasrallah , vous avez donné votre pays sur un plateau d'argent a l'Iran b

    Eleni Caridopoulou

    17 h 58, le 27 décembre 2019

  • Là reste toute la différence entre le pragmatisme et les velléités stériles. Merci Phare Aoun.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 49, le 27 décembre 2019

  • Il espère.... Et c edt quand qu on arrête de reposer nos vie et nos avenirs sur des hypothétiques espoirs et TRAVAILLER plutôt que espérer ?

    Aboumatta

    17 h 46, le 27 décembre 2019

  • AVEC DES MINISTRES NOMMES OU IMPOSES AU P.M. DIAB PAR LES PARTIS POLITIQUES CETTE EQUIPE NE FERA PAS LONG FEU. ELLE EST VOUEE A L,ECHEC.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 35, le 27 décembre 2019

  • COMMENT CE MONSIEUR MOHAMMAD AMCO, UN HEZBOLLAHI QUI CONNAIT LA FORMATION DU GOUVERNEMENT ? C'EST LUI QUI PARTICIPE AVEC BASSIL ? IL ESSAYE DE RASSURER QUI PAR CETTE PHRASE "TOUT LE MONDE VA ÊTRE PRÉSENTÉ ET CE N'EST PAS UN GOUVERNEMENT MONOCHROME". CA NOUS RASSURE PAS DU TOUT CETTE INFORMATION. NOUS LES GENS DANS LA RUE, ON VEUT PERSONNE QUI SOIT REPRÉSENTÉ DE CETTE CLASSE POLITIQUE ACTUELLE. KOULLON YANI KOULLON. ILS N'ONT PAS COMPRIS ENCORE !!!

    Gebran Eid

    13 h 53, le 27 décembre 2019

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