L’uléma Ali al-Amine, connu pour son opposition au Hezbollah et au mouvement Amal, s’est défendu hier des accusations de normalisation avec Israël, suite à sa récente participation à un forum sur le dialogue des religions à Bahreïn, où se trouvait également le grand rabbin de Jérusalem, Shlomo Amar. Depuis son retour à Beyrouth, sayyed al-Amine a vu ses fonctions religieuses limitées par le Conseil supérieur chiite, qui lui a interdit de promulguer dorénavant des fatwas. Il a également été convoqué par le bureau de la Sécurité nationale relevant de la Sûreté générale.
« En rentrant au Liban, j’ai été surpris qu’on me fasse signer, à l’aéroport, un papier dans lequel je m’engageais à me rendre auprès de la Sûreté générale au plus vite », confie sayyed al-Amine à L’Orient-Le Jour. Il comprend ensuite qu’il est accusé de normalisation avec l’État hébreu et pointe du doigt le Hezbollah, avec lequel il a toujours été en opposition.
Le dignitaire religieux considère que la campagne dont il fait l’objet est liée à son « opposition au projet iranien » dans la région. « Cette campagne qui vise à me faire passer pour un traître est le couronnement d’une série de campagnes menées contre moi par le Hezbollah, à cause de mon rejet du projet iranien au Liban et dans la région et parce que j’ai toujours appelé à l’édification de l’État, à la présence de l’armée dans le sud du Liban et à la détention exclusive des armes par l’armée et les institutions sécuritaires du pays », a déclaré sayyed al-Amine, lors d’une conférence de presse hier. « J’ai pris part à un forum sur le dialogue des religions sans savoir au préalable quelles seraient les nationalités des participants. De toute manière, tout le monde sait que l’on retrouve des personnes issues de différentes religions dans ce genre d’événements. Ce genre de forums n’est pas relié à la politique ou aux politiciens ni aux États », a encore dit le dignitaire religieux, soulignant que d’autres personnalités libanaises avaient pris part au forum, notamment l’ambassadeur du Liban à Bahreïn, Milad Nammour. « Le Hezbollah doit s’engager dans la vie politique et dans le projet d’édification de l’État en fusionnant son arsenal avec celui des services sécuritaires. Les décisions relatives à la paix et à la guerre devraient revenir à l’État, martèle le dignitaire chiite, interrogé par L’OLJ. Le Hezbollah ne peut pas continuer à intimider les autres avec ses armes et refuser les opinions différentes de la sienne », ajoute-t-il. « Le système confessionnel a donné l’exclusivité de la représentation des chiites au Hezbollah et au mouvement Amal. Mais des opinions différentes existent depuis longtemps au sein de la communauté chiite. Ces opinions commencent à se faire entendre dernièrement et se mêlent aux voix de l’intifada qui a lieu dans toutes les régions », assure encore sayyed al-Amine à L’OLJ.
Lire aussi
Menaces de mort contre l’activiste Lokman Slim
commentaires (9)
De Grâce, Sayyed Ali al-Amine, ignorez les "limitations de vos fonctions religieuses" par des fanfarons, traîtres et vendus à l'étranger. Continuez à appliquer les vrais préceptes de votre religions qui sont: tolérance, amour et respect du prochain. Vous donnez ainsi une bonne image de votre confession chiite, contraire à celle de "terroristes" que les actions d'autres "chefs chiites" guerriers répandent malheureusement dans le monde ! Irène Saïd
Irene Said
12 h 35, le 19 décembre 2019