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Liban - Social

Contre vents et marées, Rifaq el-Darb maintient son traditionnel déjeuner de Noël

« Il y a on ne sait quelle aurore dans une vieillesse épanouie. »

Victor Hugo


« Pour que la vieillesse ne soit pas un naufrage. » Voilà ce qu’on peut lire sur la brochure de l’association d’utilité publique Rifaq al-Darb (Les Compagnons de route). Fondée en 1993 par Joe Tawtel avec l’aide de ses élèves de l’Université Saint-Joseph et le père jésuite Victor Assouad, elle œuvre et dépense ses forces sans compter afin que nos aînés puissent retrouver la dignité humaine, le sourire et l’espoir que la solitude supprime.

Au départ, l’association avait pour but de se dévouer aux enfants. Mais très vite, les personnes qui se rendent au siège de l’association située rue Monnot, à côté de l’église Saint-Joseph, réalisent que de nombreuses personnes du troisième âge ont besoin d’aide et, surtout, de contact humain. Prenant acte du nombre relativement élevé d’associations consacrées à l’aide à la jeunesse et remarquant que presque aucune initiative n’est dédiée aux personnes du troisième âge, Les Compagnons de route se rendent à l’évidence et décident coûte que coûte de faire de nos aînés les principaux bénéficiaires de leur dévouement ; vingt-six ans plus tard, il faut l’écrire, l’altruisme et la générosité dont l’association ne cesse de faire preuve sont couronnés par les sourires des têtes blanches.

Aussi faut-il préciser que Rifaq al-Darb, bien qu’elle collabore avec de nombreuses associations chrétiennes, n’opère aucune espèce de tri confessionnel ; chaque personne est accueillie en tant qu’être humain, et l’unique point commun entre les bénéficiaires de l’association est la solitude et la pauvreté.

Le traditionnel déjeuner de Noël

C’est ainsi que chaque année, dans un esprit d’humanité et d’échange, est organisé le traditionnel déjeuner de Noël réunissant des centaines de barbons, évadés de la solitude glaçante qui caractérise le quotidien de nos aînés.

L’an dernier, mille personnes furent rassemblées en cette occasion; mais cette année, le nombre risque de baisser compte tenu de la crise économique dans laquelle le pays est plongé. M. Tawtel explique qu’au vu de la conjoncture actuelle, Rifaq al-Darb pensait ne pas pouvoir organiser le fameux banquet. Mais là, il y eut méprise : car les amis de l’association et les donateurs réguliers, n’ayant pas de nouvelles concernant la vente de calendriers servant au financement dudit déjeuner, ont contacté M. Tawtel afin de lui faire savoir qu’ils sont avec lui ; belle surprise, en somme.

En outre, malgré la date tardive à laquelle les calendriers ont été mis en vente (début décembre cette année au lieu de la mi-octobre les années précédentes), 325 ont été achetés en un peu plus d’une semaine. C’est-à-dire qu’on peut d’ores et déjà compter 325 têtes chenues lors du banquet puisque l’achat d’un calendrier (30 000 LL) correspond à la somme nécessaire pour financer le transport, le repas et le cadeau d’une personne, plus les faux frais indispensables à l’organisation. L’objectif est d’en vendre 500 ; par optimisme, 700 ont été imprimés. Cette année, le repas aura lieu dans l’enceinte du restaurant de l’école hôtelière de Dékouané, à Beyrouth.

Des changements pour 2020

Compte tenu de la crise économique dans laquelle patauge le pays et des conséquences violentes qui en découlent sur les plus démunis, Rifaq al-Darb a pris l’initiative de tendre deux nouvelles cordes à son arc dont les flèches brisent l’isolement en créant des liens d’échange et d’humanité.

Premièrement, l’accueil des personnes seules et démunies durant le week-end, avec service de repas dignes de ce nom. En effet, jusqu’à aujourd’hui, aucune association ou banque alimentaire ne délivre de nourriture les samedis et les dimanches.

Deuxièmement, en collaboration avec la start-up Just Help, qui se définit comme un outil à la disposition des associations caritatives, un site internet a été lancé. L’idée, c’est que le don pécuniaire, somme toute très abstrait, soit remplacé par une forme de don beaucoup plus concrète : l’achat par les donateurs de produits de première nécessité de leur choix. Ces deux nouveautés viennent s’ajouter aux multiples services déjà offerts et maintenus par l’association, à savoir : des visites quotidiennes à domicile, un suivi médical pour les personnes qui en ont besoin, des conférences mensuelles données par un médecin de l’Hôtel-Dieu à propos de sujets liés à la vieillesse, le financement complet de toute opération de la cataracte, l’accueil des têtes blanches durant les week-ends, l’organisation de quatre excursions hors de Beyrouth chaque année, des opérations de badigeonnage et de mise à neuf d’environ cinq domiciles par an et, enfin, la réalisation d’une colonie de vacances en partenariat avec d’autres acteurs de la société civile.

Pour vous joindre à l’association, faire partie des amis de Rifaq al-Darb ou bien effectuer un don, n’hésitez pas à appeler l’un de ces deux numéros : 03/624645 ; 03/522058.

La joie et les sourires n’ont aucun prix, mais tant de valeur…



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