L'armée libanaise a autorisé samedi vers 22 heures les manifestants à revenir sur la place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth, centre névralgique de la contestation inédite contre la classe dirigeante, après les avoir brutalement délogés par la force des abords du Parlement.
Plusieurs centaines de manifestants, chantant des slogans révolutionnaires, se sont rassemblés dans le calme au début de la rue Weygand, où un cordon de la police anti-émeute bloque l'accès à la Chambre des députés.
Plus tôt dans la soirée, la tension était soudainement montée aux abords du Parlement, après que des individus dans les rangs des contestataires, dont certains manifestants estimaient qu'ils étaient des infiltrés, aient lancé des pierres vers les forces de l'ordre et tenté de forcer les barrières barrant l'accès à la place de l'Etoile.
Après cela, les forces de l'ordre, notamment des policiers anti-émeute et des membres de la police du Parlement, et des individus en tenue civile dont certains ayant le visage masqué, ont littéralement foncé sur les manifestants avec violence pour les faire reculer au moyen de tirs de gaz lacrymogène. En face, les manifestants ont renversé de lourdes jardinières, jeté des pierres sur la police et scandé des slogans hostiles aux forces de sécurité mais aussi au leader du mouvement Amal, le président du Parlement, Nabih Berry.
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Plusieurs contestataires ont été arrêtés, d'autres jetés au sol. L'un de ces tirs a visé l'une des quatre ambulances de la Croix-Rouge. Dans la nuit, la Défense civile a indiqué avoir soigné 54 personnes sur place et transporté 36 blessés dans les hôpitaux.
Les forces de l'ordre ont ensuite refoulé les contestataires du centre-ville de la capitale, poursuivant les manifestants en tirant des gaz lacrymogènes et multipliant les charges à pied pour les faire reculer. A l'entrée nord de Beyrouth, ils ont été repoussés derrière le siège des Kataëb, à Saïfi. "Les portes de la maison des Kataëb sont ouvertes à tous les blessés", a affirmé en soirée le chef des Kataëb, Samy Gemayel.
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Avant cette violente montée de tension, quelques centaines de manifestants, criant "Thawra!" et "Révolte pacifique" s'étaient rassemblés, dans le calme, près du siège de la municipalité de Beyrouth, non loin d'une des nombreuses voies d'accès au Parlement.
"Je viens à chaque manifestation. C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de monde aujourd'hui, mais c'est normal. Les gens ont eu peur avec ce qui s'est passé au Ring", raconte Lamia, âgée d'une cinquantaine d'années. "Mais il faut continuer et ne rien lâcher", ajoute-elle, en référence aux actes hostiles contre la contestation perpétrés par des partisans du Hezbollah et d'Amal plus tôt dans la journée dans plusieurs points de la capitale.
Plusieurs heures durant, les forces de l'ordre ont aspergés les manifestants de gaz lacrymogène, et ce bien au delà du périmètre du Parlement, avec l'objectif clair de dégager les manifestants du centre-ville. Des manifestants qui se demandaient pourquoi une répression d'une telle ampleur avait été lancée contre un rassemblement somme toute limité et pacifique.
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MESSAGE A NOTRE ARMÉE. NOUS VOULONS ETRE SOUS VOTRE SEULE PROTECTION ET REFUSONS QUE LES FORCES DE SÉCURITÉ INTÉRIEURE ASSURENT CE RÔLE. ILS SONT AUSSI POURRIS QUE LEURS DONNEURS D'ORDRE ET NOUS DEMANDONS À CE QU'ILS SOIENT JUGÉS PAR LES AUTORITÉS CONCERNÉES POUR ABUS DE POUVOIR, MALTRAITANCE SUR DES CITOYENS PACIFIQUES ET INFILTRATIONS DE MEMBRES DÉVOYÉS POUR CREER LA CONFUSION ET SE DONNER L'OCCASION DE VIOLENTER LA POPULATION JUSQUE LÀ PACIFIQUE. DES PREUVES DE LEUR LAXISME VIS À VIS DES CASSEURS ET LEUR ACHARNEMENT SUR LES CONTESTATAIRES PACIFISTES NE SOUFFRENT PLUS D'AUCUN DOUTE. TOUTES LES AUTORITÉS CONCERNÉES SERONT POURSUIVIES PAR NOUS, PEUPLE POUR NON ASSISTANCE AUX PERSONNES EN DANGER LIVRÉES À DES INDIVIDUS QUI SONT LA POUR LES PROTÉGER, AU LIEU DE ÇA ILS LEUR INFLIGENT CHAQUE SEMAINE DES COUPS ET BLESSURES SANS SOURCIER EN PERMETTANT À DES GROUPES AGRESSIFS ET ARMÉS DE BÂTONS ET DE COUTEAUX D'iINFILTRER SCIEMMENT LES REBELLES PACIFIQUES POUR SEMER LA PANIQUE ET BLESSER DES INNONCENTS PUIS BRÛLER LEURS TENTES ET COMME CELA N'ÉTAIT PAS ASSEZ CES MÊMES FIS SE DONNENT UNE EXCUSE POUR SE DECHAINER SAUVAGEMENT SUR CES INNOCENTS ÉVOQUANT LE MAINTIENT DE L'ORDRE ALORS QUE SE SONT EUX QUI ONT PERMIS LE CHAOS. . CE QUI EST TRÈS TROUBLANT C'EST QU'AUSSITÔT QUE LES FIS PRENNENT LE RELAIS DES VOYOUS, CES DERNIERS DISPARAISSENT COMME ILS SONT ARRIVÉS ET NE SONT JAMAIS INQUIÈTÉS. HONTE À TOUT L'APPAREIL JUDICIARE QUI LAISSE UNE CHOSE PAREILLE ARRIVÉE. OU EST LA LOI?
Sissi zayyat
00 h 25, le 15 décembre 2019