M. Hariri a évoqué avec ses interlocuteurs "les difficultés économiques et monétaires" que connaît le pays. Il a affirmé qu'il était entièrement engagé à "préparer un plan urgent de sauvetage pour résoudre la crise", dans l'attente de la formation du nouveau gouvernement qui pourra le mettre en œuvre. Il a dans ce cadre discuté avec M. Malpass et Mme Gueorguieva des aides que peuvent apporter la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI) pour préparer ce plan.
Le Premier ministre sortant a par ailleurs discuté avec le directeur de la Banque mondiale d'une éventuelle augmentation des aides versées par la Société financière internationale, dépendante de la BM, pour soutenir les échanges commerciaux du Liban. Cette requête s'inscrit, selon un communiqué du bureau de presse de M. Hariri, dans le cadre des efforts lancés par ce dernier pour répondre aux besoins des différents secteurs en matière d'importation. Au cours des derniers jours, Saad Hariri avait déjà contacté de nombreux pays exportant des matières premières et des produits de première nécessité vers Beyrouth afin de leur demander de garantir des lignes de crédit pour éviter toute suspension de l'approvisionnement en provenance de ces pays.
(Lire aussi : Comment se déroule une restructuration de dette, selon Camille Abousleiman)
Mercredi, les principaux soutiens internationaux du Liban réunis à Paris, dont la Banque mondiale et le FMI, ont conditionné toute aide financière à la mise en place d'un gouvernement "efficace et crédible", qui engagera rapidement des réformes "d'urgence".
La situation économique et financière du Liban, déjà très précaire avant le début de la contestation, le 17 octobre, s'est profondément dégradée depuis. La Banque mondiale prévoit une récession économique pour 2019 avec un recul du Produit intérieur brut de 0,2 %. Environ un tiers des Libanais vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'organisation, tandis que le chômage, qui atteint plus de 30% chez les jeunes, n'a eu de cesse de grimper ces dernières années. A cette crise s'ajoute une restriction de l'accès au dollar américain sur le marché libanais, liée à une augmentation des taux auprès des changeurs, qui impacte fortement de nombreux secteurs. Le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre sous la pression de la rue. Les consultations parlementaires contraignantes en vue de nommer un Premier ministre, qui étaient prévues lundi, ont été reportées d'une semaine après le désistement de Samir Khatib – jusque-là donné favori pour diriger le prochain cabinet - au profit d'un retour de M. Hariri.
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La BM et le FMI seront les témoins des opérations de la réforme au cas où certains voudrait par un moyen ou un autre bloquer les travaux sous un pretexte fallacieux. Mieux vaut anticiper et prendre toutes les précautions vu comment la procureure excelle dans ses décisions judiciaires selon son le profil de chacun. Tout est permis dans ce pays, et tout le monde continue de profiter de son poste pour créer des malentendus qui diviseraient le peuple. Un vrai poulailler
18 h 13, le 12 décembre 2019