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Liban - Intempéries

Inondations : responsabilités indéterminées et justice absente

Une réunion de la commission parlementaire des Travaux publics débouche sur un constat d’impuissance.

Certains ont navigué sur des planches pour traverser ce qui est supposé être une rue, lundi dernier, à Ouzaï. Les mêmes scènes déplorables pourraient se répéter dès demain dans diverses régions. Anwar Amro/AFP

De la conférence de presse du député Nazih Najm, président de la commission parlementaire des Travaux publics, qui s’est réunie hier en urgence suite aux graves inondations qui ont accompagné les dernières pluies, on peut retenir ce qui suit : les responsabilités de tels désastres annuels ne sont toujours pas définies, la justice tarde beaucoup à trancher en cas de plaintes, et… les autorités n’ont aucun plan pour faire face à des inondations similaires qui pourraient se renouveler dès demain jeudi, date de la prochaine tempête.

M. Najm, qui a présidé cette réunion en présence des ministres des Travaux publics Youssef Fenianos, de la Justice Albert Serhan et de l’Énergie Nada Boustani, ainsi que de nombreux députés et hauts fonctionnaires, s’est attardé sur les inondations d’Ouzaï et Ramlet el-Baïda à Beyrouth. Les mêmes recommandations que chaque année ont été réitérées : renforcer l’application des lois, notamment en ce qui concerne l’octroi de permis de construire, surveiller les municipalités et les administrations concernées, demander des comptes aux responsables, déblayer les cours des fleuves, exiger des administrations qu’elles permettent les poursuites contre les fonctionnaires négligents, développer la coordination entre les ministères.

Le président de la commission a rappelé qu’il avait déposé une plainte contre tous les responsables de l’inondation spectaculaire de Ramlet el-Baïda un an plus tôt (dues à une bouche d’égouts obstruée près de l’Eden Bay) et les inondations répétées dans les tunnels au sud de Beyrouth, mais que l’enquête effectuée n’a toujours pas donné de résultats. Il a précisé que la présence du ministre de la Justice à la réunion vise à dynamiser ce processus judiciaire.

Sur un plan pratique, le député a souligné que les trois bouches d’égouts sur la façade maritime de Beyrouth étaient ouvertes, mais que « le volume d’eau de pluie et d’eaux usées a causé le débordement cette fois ». Concernant la tempête qui s’annonce demain jeudi, M. Najm a estimé que « le ministère des Travaux publics tente de nettoyer les cours d’eau durant les 24 ou 48 heures suivantes, mais il fait ce qu’il peut », constatant que le problème reste entier.

Manque de gouvernance et incompétence

Interrogée par L’Orient-Le Jour sur le partage des responsabilités durant de telles inondations, une source bien informée pointe du doigt un grave problème de gouvernance. « Les lois ne sont pas appliquées, d’où le fait que personne n’est responsable et qu’à la fois tout le monde l’est, souligne-t-elle. Sur les cours d’eau, les remblais qui obstruent le passage sont multiples, parce que les municipalités ne font pas leur travail de nettoyage, ni les forces de l’ordre ne surveillent les entorses à la loi des entrepreneurs. Il existe un grand problème d’infractions dans les constructions autour des fleuves et il est impossible d’y adapter l’infrastructure. »

Outre les problèmes de gouvernance, il faut retenir également les problèmes techniques, suivant cette source, qui pointe du doigt le manque de compétence : des routes sont souvent ouvertes sur les cours d’eau et les canalisations d’écoulement des eaux de pluies ne sont pas suffisantes pour absorber les précipitations, qui varient d’année en année.

Selon cette source, les inondations à Ouzaï sont en partie causées par la construction d’une route à Naamé, qui a été conçue pour contourner la décharge du même nom, et dont les canalisations ne sont pas adaptées. Quant au fleuve Ghadir, lui aussi responsable de ces désastres, les empiètements ont rétréci sa largeur d’une trentaine de mètres à quatre sur l’embouchure et le clientélisme empêche l’application stricte des lois. Enfin, en ce qui concerne les tunnels qui mènent vers l’aéroport au sud de Beyrouth, inondés chaque année, « il s’agit d’une grande affaire de gaspillage, puisque 40 millions de dollars ont été dépensés sur un système de pompes ordinaires alors qu’il aurait fallu prévoir des pompes submersibles ».


Pour mémoire

Les routes du Liban à nouveau inondées

De la conférence de presse du député Nazih Najm, président de la commission parlementaire des Travaux publics, qui s’est réunie hier en urgence suite aux graves inondations qui ont accompagné les dernières pluies, on peut retenir ce qui suit : les responsabilités de tels désastres annuels ne sont toujours pas définies, la justice tarde beaucoup à trancher en cas de plaintes,...

commentaires (2)

Je pense que les propriétaires des voitures endommagées devraient faire chacun un constat de perte, par un expert (khabir)assermenté, pour qu'ils puissent, à défaut d'encaisser un dédommagement de l'Etat, de faire valoir un droit à importer une voiture de remplacement sur la même plaque (nomrat)sans payer le droit de douane.

Shou fi

17 h 50, le 11 décembre 2019

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Commentaires (2)

  • Je pense que les propriétaires des voitures endommagées devraient faire chacun un constat de perte, par un expert (khabir)assermenté, pour qu'ils puissent, à défaut d'encaisser un dédommagement de l'Etat, de faire valoir un droit à importer une voiture de remplacement sur la même plaque (nomrat)sans payer le droit de douane.

    Shou fi

    17 h 50, le 11 décembre 2019

  • allons allons, puisqu'on en pas a une derogation des lois pres, qu'on foute a Roumieh cette douzaine-un peu plus- de ces irresponsables en attendant la fin de l'enquete . apres tout le crime commis n'est pas moindre que celui commis par des miserables hotes de Roumieh qui attendent leur jugement depuis des annees ! ET a commencer par les ministres Irresponsables des divers departements incrimines.

    Gaby SIOUFI

    09 h 07, le 11 décembre 2019

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