Rechercher
Rechercher

Liban - Intempéries

Les routes du Liban à nouveau inondées

Le ministre sortant des Travaux publics, Youssef Fenianos, déclare assumer ses responsabilités.

Scène à la fois terrible et insolite, hier, à Ouzaï, noyé sous les eaux. Anwar Amro/AFP

Axes routiers transformés en torrents, tunnels bloqués, habitations, commerces et bureaux inondés... Le Liban était à nouveau sous les eaux hier, suite à de fortes averses de pluie et de grêle qui se poursuivent depuis dimanche. Les inondations ont même touché le ministère du Travail, où les visiteurs ont pataugé dans plusieurs centimètres d’eau, ainsi que les halls de départ et d’arrivée de l’aéroport de Beyrouth, dont la sortie s’est momentanément transformée en mare, tout comme dans le long tunnel à la sortie sud de la capitale.

À Khaldé, les automobilistes ont été bloqués pendant plusieurs heures sur l’autoroute. Cette localité, tout comme celles voisines de Naamé et Damour, avait déjà connu la semaine dernière d’importantes inondations en raison des intempéries.

Les fortes pluies ont également rendu difficile la circulation dans les environs du centre commercial City Center, à Hazmieh, et au carrefour dit Chevrolet où, selon les images du centre de gestion du trafic routier (TMC), l’eau est arrivée quasiment jusqu’au capot des véhicules. En la matière, le rond-point Mkallès et Jisr el-Bacha n’étaient pas en reste.


Ouzaï, zone sinistrée

C’est à Ouzaï, dans la banlieue sud de Beyrouth, que la situation semblait la plus dramatique. Dans ce quartier, les eaux de ruissellement se sont mélangées à l’eau des égouts et ont envahi la rue principale, ne laissant apparaître des véhicules parqués en bordure de route que les toits. L’eau s’est infiltrée dans les maisons et commerces de cette zone défavorisée, dont les habitants ont tenté de déboucher eux-mêmes les égouts, avant l’arrivée des ouvriers de la municipalité de Ghobeyri. Certains ont même eu recours à des périssoires pour se déplacer sur les routes transformées en lacs.

En début de soirée, le tunnel d’Ouzaï-Costa Brava, inondé, était toujours fermé dans les deux sens. Les automobilistes qui avaient tenté, auparavant, de le franchir se sont retrouvés coincés à l’intérieur. Seuls des membres de la Défense civile se trouvaient sur les lieux pour tenter d’évacuer l’eau.

Le ministère des Travaux a annoncé que la société chargée par le Conseil du développement et de la reconstruction des travaux d’entretien du tunnel d’Ouzaï œuvrait à réactiver les pompes d’évacuation de l’eau... après l’inondation partielle de la salle des machines.


Visite d’inspection de Kheir

Le secrétaire général du Haut Comité de secours, le général Mohammad Kheir, s’est rendu en début d’après-midi à Ouzaï où il a supervisé les travaux de réouverture des routes. Il a assuré que les propriétaires de commerces inondés seront indemnisées. Le général Kheir s’est également rendu dans la région du Saint-Simon – Jnah qui offrait les mêmes scènes de désolation. Il a annoncé qu’un comité sera dépêché sur les lieux pour recenser les dégâts dans le but de les soumettre au Conseil des ministres. Le reste du pays n’a pas été épargné. Au Akkar, les pluies diluviennes ont causé des éboulements. Un rocher tombé sur la route principale du Jurd el-Katih dans le village de Kabhit a bloqué la route. À Nabatiyé, au Liban-Sud, les sources d’eau à Iqlim el-Teffah ont débordé et déversé leur eau dans le Litani, dont le niveau est monté au niveau de Khardali.


« J’assume la responsabilité »

Dans ce contexte, le ministre sortant des Travaux publics et des Transports Youssef Fenianos a affirmé, lors d’une conférence de presse, « assumer la responsabilité de ce qui se passe », soulignant en outre que « l’entretien des routes principales sur tout le territoire libanais, à l’exception des routes de Beyrouth, Saïda et Tripoli, relève de la responsabilité du ministère ». Il a toutefois noté que cela ne signifie pas que le ministère ne peut apporter l’aide nécessaire en cas d’urgence. « Les lignes de crédit existent » pour ce genre de travaux, a-t-il ajouté, « mais elles ne peuvent pas être dépensées pour plusieurs raisons, notamment la crise économique que traverse le pays ».La région d’Ouzaï « ne fait pas partie des endroits dont le ministère des Travaux publics est en charge », a cependant expliqué le ministre sortant, ce qui n’a pas empêché le ministère d’envoyer « rapidement » une équipe de secours à la région inondée.

Le ministre Fenianos a estimé que « si toutes les municipalités faisaient correctement leur travail, le ministère des Travaux publics n’aurait pas eu à intervenir ». Il a ajouté que les citoyens assument, eux aussi, une part de responsabilité et devraient cesser de jeter leurs déchets dans les rues et de boucher les égouts. Il a enfin noté qu’une partie du problème était due au fait que « les infrastructures actuelles, vieilles de cinquante ans, ne sont plus suffisantes pour supporter la quantité de pluie qui tombe », compte tenu de la densité démographique en hausse. Sous le mot-dièse « Le Liban se noie », les internautes se sont déchaînés sur Twitter notamment pour dénoncer l’incurie des services publics.

Axes routiers transformés en torrents, tunnels bloqués, habitations, commerces et bureaux inondés... Le Liban était à nouveau sous les eaux hier, suite à de fortes averses de pluie et de grêle qui se poursuivent depuis dimanche. Les inondations ont même touché le ministère du Travail, où les visiteurs ont pataugé dans plusieurs centimètres d’eau, ainsi que les halls de départ et...

commentaires (2)

PARTIE DU FOLKLORE LIBANAIS.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 24, le 10 décembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • PARTIE DU FOLKLORE LIBANAIS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 10 décembre 2019

  • Youssef Fenianos a affirmé, lors d’une conférence de presse, « assumer la responsabilité de ce qui se passe »... Ca veut dire quoi au juste? Il va demissioner? Fenianos a estimé que « si toutes les municipalités faisaient correctement leur travail, le ministère des Travaux publics n’aurait pas eu à intervenir »... Non sans blague? Alors ils font quoi exactement les mecs du ministère?

    Fadi Chami

    06 h 53, le 10 décembre 2019

Retour en haut