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À La Une - Liban

Un samedi de contestation sous le signe de la solidarité et de l'unité

De Tripoli à Baalbeck, en passant par plusieurs quartiers de Beyrouth, les différentes initiatives ont été organisées dans la bonne humeur, au son de chants révolutionnaires et des slogans, devenus traditionnels, de la révolte. 

Des manifestantes et manifestants portant un drapeau libanais lors d'une marche à Beyrouth, le 30 novembre 2019. Photo AFP / ANWAR AMRO

Dans tout le Liban, le 45e jour de révolte contre la classe dirigeante a été caractérisé par des marches et rassemblements majoritairement placés sous le signe de l'unité et de la solidarité, entre Libanais et au-delà des frontières du pays, alors que des tensions avaient marqué le mouvement de contestation en début de semaine. De Tripoli à Baalbeck, en passant par plusieurs quartiers de Beyrouth, les différentes initiatives ont été organisées dans la bonne humeur, au son de chants révolutionnaires et des slogans, devenus traditionnels, de la révolte. 

En début d'après-midi, une marche symbolique a été organisée par les mères de famille des quartiers voisins de Tabaris et Khandak al-Ghamik, dans le centre-ville de Beyrouth, sous le signe de l'unité nationale, pour marquer la solidarité entre ces deux quartiers alors que leurs habitants s'étaient retrouvés lors d'un face à face tendu dans la nuit de dimanche à lundi. 

Un peu plus loin, répondant aux appels lancés sur les réseaux sociaux, des centaines de Beyrouthins se sont rassemblés dans le quartier de Verdun avant de marcher en procession vers la place des Martyrs, dans le centre-ville de la capitale libanaise. Cette marche a été lancée sous le slogan "De Beyrouth aux révolutionnaires de tout le Liban". Menant la marche, une première ligne de femmes tenant un grand drapeau libanais, tandis que les manifestants scandaient des slogans réclamant la chute du régime et criaient "Révolution !". Au rythme de chants révolutionnaires, les participants ont également agité les lampes de leurs téléphones portables et des drapeaux libanais. Ils ont aussi crié des slogans de solidarité avec les différentes régions du pays, notamment le Akkar (Liban-Nord), et accusé les dirigeants de corruption et d'être "des voleurs". Lors de leur procession, et avant leur arrivée dans le centre-ville, les manifestants ont observé une minute de silence en mémoire de Ala' Abou Fakhr, le "martyr de la révolution", tué sous les yeux de sa famille dans la nuit du 12 au 13 novembre. Et lors de leur passage devant la municipalité de Beyrouth, les contestataires ont lancé des slogans accusant les responsables municipaux de corruption, les appelant "Tous, sans exception" à démissionner. 



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Délégation du Sud à Tripoli
Quelques dizaines de Libanais se sont par ailleurs rassemblés devant l'ambassade d'Irak à Beyrouth, en signe de solidarité avec les "enfants de la révolte irakienne". Debout en silence, une bougie à la main, les manifestants se sont recueillis en hommage aux plus de 420 personnes tuées sur tout le territoire irakien depuis le 1er octobre. Une activiste a été autorisée à entrer dans l'ambassade, située dans le quartier de l'Unesco dans le sud de la capitale libanaise, pour remettre une lettre condamnant le "massacre" des citoyens irakiens de ces derniers jours. "La révolution au Liban et la révolution en Irak sont une", a souligné à l'AFP Layal Siblani, qui fait partie des organisateurs du sit-in. "Tout martyr qui tombe chez eux, c'est comme s'il tombait chez nous", a-t-elle ajouté.

Devant la Banque du Liban, des centaines de personnes se sont également rassemblées, comme c'est le cas quasiment tous les jours, pour dénoncer les ingénieries financières de l'institution, accusée de couvrir la corruption des dirigeants politiques. Devant le siège de l'institution à Saida, des dizaines de manifestants ont manifesté en fin de soirée et lancé des œufs et des tomates sur le bâtiment. 

A Tripoli, comme depuis le début du mouvement de contestation, les protestataires ont commencé à affluer par centaines sur la place el-Nour en fin d'après-midi. Ils doivent être rejoints en début de soirée par des groupes d'étudiants, de médecins et d'avocats qui avaient entamé plus tôt une procession dans la capitale du Liban-Nord. Une délégation de contestataires venant des villes du Liban-Sud, en signe de solidarité avec le Nord, est également attendue dans la soirée. 


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A Bisri, vallée menacée par un projet de barrage et où des manifestants sont mobilisés en permanence depuis le début de la contestation, les activistes se sont réunis autour d'un feu de camp et ont chanté des chants révolutionnaires. 

Plusieurs dizaines de personnes ont parallèlement organisé un sit-in sur la place Moutrane à Baalbeck, qui avait connu la veille une grande affluence, la foule étant venue assister à un concert du musicien et chanteur Marcel Khalifé, qui organise une tournée des différentes places de la révolution. 

Le mouvement de révolte populaire a enfin lancé plusieurs appels à manifester dimanche. Sous le thème "Dimanche de la clarté", des marches s’ébranleront à partir de 14 heures depuis le Musée national, la place Sassine et la Banque du Liban vers le quartier Sodeco, d’où elles se dirigeront dès 15 heures vers les places des Martyrs et Riad el-Solh, au cœur de Beyrouth. Ces marches visent à dénoncer la dégradation de la situation économique et l’immobilisme de la classe au pouvoir, qui n’a toujours pas lancé la procédure pour former un gouvernement. Sous le titre de la paix civile et de la solidarité, d’autres appels invitent la population à se tenir main dans la main, place des Martyrs, à partir de 17 heures.



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