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À La Une - Révolte

Au lendemain de "l'Indépendance populaire", les Libanais restent mobilisés à travers le pays

Une série de débats prévus dans le centre-ville de Beyrouth.

Un groupe de jeunes manifestants le 23 novembre à Halba, au Liban-Nord, contre la classe politique. Photo ANI

Au lendemain des célébrations populaires du 76e anniversaire de l'Indépendance, qui ont vu des milliers de Libanais dans les rues du pays, notamment dans la capitale de Beyrouth, reléguant au deuxième plan les responsables qui avaient assisté à un défilé militaire symbolique au ministère de la Défense, le Liban-Nord maintenait samedi la pression sur le pouvoir, tandis qu'une marche féminine avait lieu au Liban-Sud, pour la 38e journée de la révolte populaire inédite qui réclame le départ des dirigeants accusés de corruption et d'incompétence.

Ces derniers restaient plutôt silencieux samedi, au lendemain de la journée de festivités durant laquelle les Libanais se sont littéralement réappropriés l'événement, d'habitude marqué par un défilé militaire réservé aux officiels.

Au Liban-Sud, une marche féminine avec pour thème "le cri des femmes du Sud" a eu lieu à Tyr. Des femmes se sont rassemblées sur la place al-Alam, avant de se diriger jusqu'à la Banque du Liban, en passant par le siège du tribunal religieux. Elles ont protesté contre le système patriarcal et les lois discriminatoires.

Au Nord, dans les villes de Halba et Tripoli, laquelle est considérée désormais comme "l'icône de la Révolution", des groupes de jeunes manifestants ont paradé dans les rues, appelant les administrations et les écoles à fermer leurs portes, le samedi étant jour ouvrable pour cette région à majorité musulmane.

Dans le quartier de Tall, à Tripoli, les protestataires ont en outre bloqué les accès à la faculté islamique de la ville, située rue Al-Horriya, ainsi que plusieurs écoles environnantes. Des manifestants ont également forcé des bureaux de change à fermer leurs portes. Une parade de scouts a également été organisée dans les rues de Tripoli pour célébrer l'Indépendance.

Photo ANI


(Lire aussi : Place des Martyrs, le défilé de la "véritable indépendance")


Dans la Békka, ur la route de Taalabaya - Saadnayel ainsi que sur la route de Majdal Anjar- Masnaa, deux poings levés, devenu "symbole de la révolution", semblables à celui qui est dressé place des Martyrs, ont été installés.



Photo ANI. 


A Beyrouth, une marche contre la corruption a eu lieu à Verdun. 


Depuis le début de la contestation, le 17 octobre, Tripoli, l'une des villes les plus pauvres du Liban, est devenue "l'icône de la Révolution". Depuis, des milliers de manifestants investissent les rues de la ville quotidiennement et de manière pacifique, appelant au départ de la classe politique.

À Halba, des manifestants ont défilé dans les rues principales de la ville avant d'être rejoints par des groupes d'élèves qui ont déserté les bancs de l'école. Un sit-in a été organisé devant le sérail gouvernemental. Les protestataires réclamaient un gouvernement formé de personnalités indépendantes afin d'organiser des élections législatives anticipées de même qu'ils réclamaient des comptes aux responsables accusés de corruption.

Le 29 octobre, sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri a démissionné. Plus de trois semaines après cette démission, le président Aoun n'a toujours pas fixé la date des consultations parlementaires contraignantes afin de désigner un nouveau Premier ministre. Il s'abstient jusqu'à présent de le faire, affirmant attendre des résultats positifs des concertations politiques qu'il effectue afin, selon lui, de faciliter la formation du prochain cabinet. Hier, le secrétaire général adjoint du Hezbollah, Naïm Kassem, a accusé, dans un entretien accordé à l'agence Reuters, les États-Unis de s’ingérer dans la formation du nouveau gouvernement.

Dans ce contexte d'impasse politique, la situation économique, financière et monétaire du pays continue de se dégrader. Les banques imposent une série de restrictions à leurs clients qui peinent à retirer de l'argent en liquide, surtout en dollars, le billet vert se faisant rare sur le territoire, et le taux de change auquel est fixé la livre libanaise ne cessant de fluctuer chez les cambistes.


(Lire aussi : De l’indépendance du Liban à celle des Libanais)



Débats dans le centre-ville

Face au blocage politique, les manifestants continuent de débattre et d'échanger des idées sur les places publiques. Une série d'événements sont ainsi organisés dans le centre-ville de Beyrouth, comme une séance de yoga derrière le siège de la municipalité de Beyrouth, ou encore un rassemblement pour débattre de "l'illusion des partis politiques libanais". Une discussion autour de la "corruption du Conseil du développement et de la reconstruction"a eu lieu dans le parking des Lazaristes, ou encore un groupe de parole dans un cadre psychologique organisé dans l'une des nombreuses tentes dressées sur la place des Martyrs.

A l'étranger aussi, une série de rassemblements et de débats en solidarité avec les manifestants libanais sont prévus, notamment à Washington, San Francisco, ou encore Paris.


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commentaires (3)

PRIERE LIRE VOLEURS ET NON VIKEURS. ERREUR DE FRAPPE. MERCI.

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 31, le 23 novembre 2019

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Commentaires (3)

  • PRIERE LIRE VOLEURS ET NON VIKEURS. ERREUR DE FRAPPE. MERCI.

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 31, le 23 novembre 2019

  • LE LIBAN NORD ET SURTOUT TRIPOLI AUX PREMIERS RANGS DE LA REVOLUTION POPULAIRE CONTRE LES CORROMPUS VIKEURS ET INCOMPETENTS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 43, le 23 novembre 2019

  • Il serait temps de beaucoup moins parler et d'agir un peu plus . On a l'impression qu'on patine dans la choucroute .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 28, le 23 novembre 2019

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