La France, alliée traditionnelle du Liban, essaie de mobiliser la communauté internationale pour aider ce pays à sortir de la crise, mais n'imposera pas de solution "toute faite ou de l'extérieur", a assuré vendredi une source diplomatique française. "On est là pour être des facilitateurs de mobilisation internationale", a déclaré cette source, en relevant "le rôle spécial de la France au plan international et dans la relation avec le Liban".
Depuis le 17 octobre, le Liban vit au rythme d'une protestation sans précédent contre l'ensemble des dirigeants politiques, jugés incompétents et corrompus. Le mouvement, déclenché par l'annonce d'une nouvelle taxe, a entraîné la démission du Premier ministre Saad Hariri. Mais les tractations pour la formation d'un nouveau cabinet traînent, au grand dam des manifestants, sur fond de crise économique et financière.
A la mi-novembre, Christophe Farnaud, directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient au ministère français des Affaires étrangères, avait effectué une visite de trois jours à Beyrouth où il avait rencontré différents responsables politiques, dont le président Michel Aoun.
"De même qu'on a parlé aux Libanais, maintenant il faut qu'on parle à tout le monde. Il faudra aussi mettre des États arabes, d'autres États Européens dans la boucle, ainsi que les Nations unies. On ne s'interdit de parler à personne", a ajouté la source citée.
(Lire aussi : Intérêt international croissant pour le Liban)
Un rassemblement s'est tenu devant l'ambassade de France, lors de la visite de l'émissaire Christophe Farnaud, pour protester contre une éventuelle "ingérence étrangère". "Pour nous, l'idée ce n'est pas d'imposer une solution toute faite ou de l'extérieur. Ce qu'on peut faire et qu'on va continuer à faire, c'est d'aider à mobiliser les autres partenaires internationaux", insiste-t-on à Paris.
La France souhaite organiser une réunion internationale dans les prochaines semaines pour aider le Liban, à condition que le futur gouvernement s'engage sur des réformes profondes. "L'équipe qui va être formée doit savoir qu'elle est formée pour décider vite sur des réformes urgentes et que la population libanaise attend", a souligné la source diplomatique.
Michel Aoun a réitéré jeudi son appel à un "dialogue" avec la rue, sans toutefois faire de propositions concrètes. Mardi, il avait assuré être ouvert à un gouvernement incluant des représentants du mouvement de contestation. Mais il avait insisté sur la présence de ministres issus des partis qui sont conspués sans exception depuis cinq semaines.
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"Tout homme a deux patries, la sienne et puis la France"? Thomas Jefferson (1743-1825) - 3ème président des Etats-Unis.
Un Libanais
21 h 26, le 22 novembre 2019