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Liban - Diplomatie

Intérêt international croissant pour le Liban

Il n’y a pas d’initiative politique de la part d’Emmanuel Macron, confie cependant une source diplomatique française à « L’OLJ ».

Michel Aoun s’entretenant avec Bruno Foucher. Photo Dalati et Nohra

La crise politique actuelle trouvera-t-elle un dénouement à la faveur d’une action internationale de la part des pays amis du Liban ? La question se pose au vu du forcing diplomatique dans le sens de la formation d’un nouveau gouvernement dans les plus brefs délais. Pour le moment, une chose semble sûre : il n’y a pas d’initiative politique sur ce plan.

C’est en tout cas dans ce cadre que s’inscrit la réunion tenue mardi dernier à Paris entre le directeur du département Moyen-Orient et Afrique du Nord au Quai d’Orsay, Christophe Farnaud, le sous-secrétaire d’État américain aux Affaires du Proche-Orient, David Schenker, et un diplomate britannique.

Cette rencontre tripartite a abordé plusieurs questions, dont la crise libanaise. Le président de la République Michel Aoun en a donc été informé par l’ambassadeur de France Bruno Foucher. Elle était également au menu d’un entretien entre le ministre d’État sortant pour les Affaires présidentielles Salim Jreissati et l’ambassadeur de Grande-Bretagne Chris Rumpling.

En dépit de la discrétion qu’observent les ambassades américaine et britannique au sujet de ce meeting, une source diplomatique française confie à L’Orient-Le Jour que lors de la réunion, M. Farnaud a exposé le bilan de ses entretiens avec les responsables qu’il a rencontrés lors de son passage à Beyrouth la semaine dernière.

La réunion de mardi ne saurait être dissociée du traditionnel soutien de la France au Liban, souligne la source. Elle précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’une initiative politique de la part du président français Emmanuel Macron.

Il n’en demeure pas moins que Paris incite les Libanais à former un gouvernement dans les plus brefs délais, dans la mesure où le pays se trouve dans une situation délicate, rappelle la source diplomatique. « Il nous importe que le prochain gouvernement soit compétent, à même de restaurer la confiance du peuple et d’opérer les réformes structurelles attendues », insiste-t-elle, avant de préciser que le terme « gouvernement compétent » ne renvoie aucunement à un cabinet de spécialistes, tel que réclamé par les manifestants et le Premier ministre sortant Saad Hariri. « Nous n’intervenons pas dans la forme ou la composition de la future équipe ministérielle, dans la mesure où il s’agit d’une question éminemment libanaise », poursuit la source, tout en confiant que « contrairement à ses partenaires internationaux, la France entretient un dialogue avec tous les protagonistes libanais, y compris le Hezbollah dans sa branche politique ».

Cet appel à une rapide formation du gouvernement, l’ambassade de France à Beyrouth l’a réitéré dans un communiqué publié hier à l’occasion du 76e anniversaire de l’indépendance. « La France se tiendra toujours aux côtés du Liban avec lequel elle a une relation très étroite. Aujourd’hui, à l’heure où le pays écrit une nouvelle page de son histoire dans un contexte économique très dégradé, la France espère vivement qu’un nouveau gouvernement efficace et crédible verra le jour dans les meilleurs délais afin qu’il puisse prendre des mesures fortes, nécessaires pour le redressement du pays, et répondre aux aspirations exprimées par les Libanais », selon un communiqué publié sur le compte Twitter de l’ambassade.


(Lire aussi : Tirelires et tire-au-flanc, le billet de Gaby NASR)


Jeffrey Feltman

Parallèlement, le dossier du Hezbollah reste au centre des préoccupations américaines. Jeffrey Feltman, ancien ambassadeur des États-Unis au Liban, a tenu d’importants propos à ce sujet, mardi dernier. S’exprimant en sa qualité personnelle devant la sous-commission parlementaire américaine des Affaires étrangères pour le Moyen-Orient, l’Afrique du Nord et le terrorisme international, il a affirmé que la Russie pourrait « faciliter la restauration de l’hégémonie du régime syrien sur le Liban ». « La Russie, qui n’avait jamais été satisfaite de la focalisation de (l’ancien) président George W. Bush sur la liberté du Liban, pourrait être ravie de faciliter la restauration de l’hégémonie syrienne sur son petit voisin, surtout en tant que couverture pour ses propres objectifs au Liban », a encore affirmé l’ancien diplomate.

Et de poursuivre : « Bachar el-Assad, dictateur prétendument homme fort qui compte sur la Russie, le Hezbollah et l’Iran pour réaffirmer son contrôle sur la plupart du territoire syrien, aimerait sans aucun doute se présenter en tant que puissance régionale en renversant son humiliation de 2005 (date du retrait des troupes syriennes qui occupaient le Liban depuis 30 ans, NDLR) », a estimé Jeffrey Feltman.

Concernant le mouvement contestataire, l’ancien diplomate a souligné que « les manifestations actuelles au Liban ne sont pas contre les États-Unis, et nous devons éviter tout ce qui peut détourner l’attention vers les USA. Mais le résultat de ces manifestations pourrait affecter les intérêts américains positivement ou négativement ».

Commentant l’attitude de l’armée au cours des manifestations, M. Feltman a loué « une institution indépendante, capable et crédible », appelant l’administration Trump à lever le gel d’une aide financière qui était prévue pour la troupe.


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commentaires (1)

La Syrie veut se venger du Liban depuis 2005 ça ne lui a pas suffit de tuer Rafic Hariri et autres avec l'aide du Hezbollah

Eleni Caridopoulou

20 h 41, le 22 novembre 2019

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Commentaires (1)

  • La Syrie veut se venger du Liban depuis 2005 ça ne lui a pas suffit de tuer Rafic Hariri et autres avec l'aide du Hezbollah

    Eleni Caridopoulou

    20 h 41, le 22 novembre 2019

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