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À La Une - Liban

Gouvernement : Aoun prêt à inclure des représentants du mouvement populaire

Le chef de l'Etat réaffirme qu'il fixera la date des consultations parlementaires "après la fin des concertations qu'il effectue avec les parties politiques concernées par la formation du gouvernement (...) afin de surmonter les obstacles et faciliter la tâche du PM désigné".

Le président libanais Michel Aoun recevant le coordonnateur spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, à la tête d'une délégation, mardi 19 novembre 2019, au palais de Baabda. Photo Dalati et Nohra.

Le président libanais Michel Aoun a assuré mardi être ouvert à un gouvernement incluant des représentants du mouvement populaire, après plus d'un mois d'une contestation inédite contre la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence, qui a poussé le cabinet de Saad Hariri à la démission le 29 octobre

"Le nouveau gouvernement sera politique et inclura des experts et des représentants de la contestation populaire", a affirmé le chef de l'Etat au coordonnateur spécial du secrétaire général de l’ONU pour le Liban, Jan Kubis, selon un communiqué publié par le palais de Baabda.

Depuis le début de la contestation populaire, Michel Aoun a toujours affirmé être en faveur d'un gouvernement "techno-politique" mais sans jamais faire allusion à l'inclusion d'éventuels représentants du mouvement. Cependant, le président du Parlement et leader du mouvement Amal, Nabih Berry, s'est prononcé à plusieurs reprises - la dernière fois il y a 15 jours selon des propos de M. Berry rapportés par la presse - en faveur de la nomination de représentants du mouvement de contestation au sein du futur cabinet.
Dans une interview à L'Orient-Le Jour datée du 9 novembre dernier, la vice-présidente du Courant patriotique libre aux affaires politiques, May Khoreiche, avait de son côté indiqué que le chef du CPL, Gebran Bassil, avait proposé un cabinet formé d'experts, dont certains pourraient être "désignées par le mouvement de contestation, à condition que les 'leaders' de ce mouvement décident d’avancer des noms, ce qu’ils n’ont pas fait jusqu’à présent".

Les manifestants, dans la rue depuis le 17 octobre, réclament, eux, un gouvernement transitoire formé exclusivement de technocrates totalement indépendants des partis au pouvoir, tous conspués sans exception. Selon la Constitution, c'est le chef de l'Etat qui doit déclencher les consultations parlementaires contraignantes en vue de désigner un nouveau Premier ministre. Mais cette démarche n'a toujours pas été lancée, trois semaines après la démission de Saad Hariri, attisant la colère de la rue.

"Je suis constamment prêt à rencontrer des représentants de la contestation afin de les informer de mes efforts pour satisfaire leurs demandes", a souligné par la suite le président Aoun en recevant une délégation de la Confédération générale des travailleurs du Liban (CGTL).

La semaine dernière, Jan Kubis avait appelé les autorités libanaises à "désigner de toute urgence un Premier ministre et à accélérer la formation d'un nouveau gouvernement composé de personnalités reconnues pour leur compétence et leur intégrité et ayant la confiance du peuple".


"Surmonter les obstacles"
Par ailleurs, le président a affirmé à M. Kubis qu'il "allait fixer la date des consultations parlementaires contraignantes après la fin des concertations avec les parties politiques concernées par la formation du gouvernement (...) afin de surmonter les obstacles et faciliter la tâche du Premier ministre désigné".

Des sources à la Maison du centre, résidence du chef du gouvernement sortant Saad Hariri, citées par la chaîne locale LBCI, ont insisté sur l'importance des consultations parlementaires "car la situation s'aggrave sur les plans financier et économique".  
Le pays souffre d'un déficit public chronique (11% du PIB en 2018) et croule sous une dette de 86 milliards de dollars (148% du PIB). 

Plus tôt dans la matinée, et sous la pression d'une rue décidée à ne rien lâcher, la séance législative qui était prévue aujourd'hui à 11h place de l’Étoile a été reportée sine die, faute de quorum. Les députés étaient censés élire les membres des commissions parlementaires puis examiner plusieurs lois censées lutter contre la corruption ainsi qu'une loi d'amnistie générale controversée.


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commentaires (11)

Il cherche à gagner du temps, tout simplement. D'ici qu'ils trouvent des représentants du mouvement populaire, qu'ils se chamaillent à la mode libanaise sur le choix, qu'on les examine sous toutes les coutures, beaucoup de temps va passer, très utile pour ses alliés divers pour concocter leurs exigences qui ne sont malheureusement pas libanaises... Et si tout foire, en définitive, il peut vite sauter dans un avion et partir vivre sa vie de grand-père tranquillement ailleurs. Quant à nous, petit peuple libanais, il a oublié notre existence, excepté son gendre-chéri ! Irène Saïd

Irene Said

18 h 18, le 19 novembre 2019

Tous les commentaires

Commentaires (11)

  • Il cherche à gagner du temps, tout simplement. D'ici qu'ils trouvent des représentants du mouvement populaire, qu'ils se chamaillent à la mode libanaise sur le choix, qu'on les examine sous toutes les coutures, beaucoup de temps va passer, très utile pour ses alliés divers pour concocter leurs exigences qui ne sont malheureusement pas libanaises... Et si tout foire, en définitive, il peut vite sauter dans un avion et partir vivre sa vie de grand-père tranquillement ailleurs. Quant à nous, petit peuple libanais, il a oublié notre existence, excepté son gendre-chéri ! Irène Saïd

    Irene Said

    18 h 18, le 19 novembre 2019

  • Gouvernement : Aoun prêt à inclure des représentants du mouvement populaire VOUS N'AVEZ RIEN COMPRIS MR LE PRESIDENT LES LIBANAIS AU LIBAN ET DANS LE MONDE ENTIER NE VEULENT PLUS DES POLITICIENS ACTUELS OU PASSES AU LIBAN ILS VEULENT UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES UNIQUEMENT LA SEULE EXCEPTION EST M HARRIRI CAT IL Y A BIEN UN PRESIDENT , UN PRESIDENT DE LA CHAMBRE ET UN PREMEIR MINISTRE , TOUS LES TROIS POLITICIENS ET IL EST LE SEUL ACCEPTE PAR LES PAYS PRET A AIDER LE LIBAN FINANCIEREMENT A ECHAPPER A UNE FAILLITTE RETENTISSANTE LE RESTE DOIT ETRE DES SPECIALISTES. PAS UN SEUL POLITICIEN Le chef de l'Etat réaffirme qu'il fixera la date des consultations parlementaires "après la fin des concertations qu'il effectue avec les parties politiques concernées par la formation du gouvernement (...) afin de surmonter les obstacles et faciliter la tâche du PM désigné". CE N'EST PAS A VOUS DE FACILITER LA TACHE DU PREMIER MINISTRE DESIGNE AVANT MEME DE LE DESIGNER. C'EST A LUI DE FORMER SON MINISTERE COMME IL L'ENTENDERA vous n'avez pas encore compris cela? CA SUFFIT COMME CELA FAITES LES CONSULTATIONS OBLIGATOIRES , NOMMER LE VAINQUEUR ET LAISSEZ LE FAIRE SON MINISTERE ET SE PRESENTER A LA CHAMBRE POUR OBTENIR OU NON LA CONFIANCE DES DEPUTES C'EST VOTRE SEUL ROLE EN CE MOMENT ET RIEN D'AUTRE

    LA VERITE

    18 h 09, le 19 novembre 2019

  • Les (ex) gouvernants sont tellement atrophiés qu’ils n’ont pas compris que c’est la fin pour eux. Ils devront dégager, de préférence en douceur, et rendre des comptes. Le plus tôt ils cessent de penser que c’est à eux d’inclure des représentants du peuple et de décider la forme que prendra un nouveau gouvernement, je pense surtout à Bassil et Berri, Aoun et Nasrallah, et leurs inféodés, le mieux ce sera pour eux et pour le Liban de demain. Fini les compromis. La jeunesse a démontré sa capacité et les atrophiés leur totale incapacité; ces derniers doivent céder la place sans tergiverser.

    Gazal Gabriel

    18 h 08, le 19 novembre 2019

  • C,EST DE KABBINET ET NON DE CABINET QUE TOUT CE MONDE PENSE, PARLE ET PROPOSE AUX CONTESTATAIRES.

    ECLAIR

    17 h 58, le 19 novembre 2019

  • Et il enfreint à la constitution (pas que cela fasse une différence réellement, on n’en est plus là) car c’est le premier ministre qui nomme le gouvernement. Ce monsieur doit lui aussi dégager. Tous veut dire tous.

    Michael

    17 h 28, le 19 novembre 2019

  • IL NE VEUT PAS COMPRENDRE QUE LA CONTESTATION REVENDIQUE UN GOUVERNEMENT DE TECHNOCRATES INDEPENDANTS ET DES LEGISLATIVES DANS LES SIX MOIS. IL PERD SON TEMPS ET SURTOUT LE TEMPS DU LIBAN QUI EST AU BORD DU PRECIPICE ET PRET A Y ETRE POUSSE PAR LES TERGIVERSATIONS. LA PERTE DU TEMPS EST UN CRIME.

    ECLAIR

    17 h 21, le 19 novembre 2019

  • Comment peut-on en arriver au point d’envoyer tous les mauvais signaux au plus mauvais moment (bad timing) au peuple dont on se réclame et qu’on se targue de diriger ? Le président donne l’impression d’être largué et enfermé (voire enferré) dans une tour d’ivoire qui, malheureusement, craque de partout. Et ça commence à se voir....

    DC

    17 h 20, le 19 novembre 2019

  • Non Monsieur le Président. Les choses ne marchent plus comme ça. Commencer par respecter la constitution que vous bafouez depuis très longtemps. Consultations parlementaires en premier, nomination du premier ministre en second, et ensuite formation du gouvernement. Tout autre séquence sera rejetée. Vous nous faites perdre un temps précieux et vous vous positionnez comme étant le mandat le plus mauvais dans l'histoire du Liban. Bassil et ceux qui rient dans leurs barbes vont jeter sur vous toute la responsabilité et se laver les mains.

    Zovighian Michel

    17 h 15, le 19 novembre 2019

  • Il continue de jouer avec les nerfs des citoyens et le destin du pays. Il a tout essayé pour former ce gouvernement en ajoutant toujours et les politiques avec. Il ne lui reste donc plus que l'ultime choix qu'il n'arrive pas trouver ni même articuler, techno-populaire. Si c'est son choix d'inclure des gens du mouvement populaire. Bonne initiative qu'à cela ne tienne mais sans les politiques. ALLEZ Encore un petit effort et on arrivera à ce que le peuple demande depuis des mois. C'est qu'il faut répéter souvent à pépé pour que ca rentre.

    Sissi zayyat

    16 h 25, le 19 novembre 2019

  • Incroyable, cet entêtement ! Et cet aveuglement ! "Le nouveau gouvernement sera POLITIQUE et inclura des experts et des représentants de la contestation populaire"! La contestation populaire ne demande pas à être représentée au gouvernement. Tout ce qu'elle demande, c'est un gouvernement APOLITIQUE formé de ministres compétents et honnêtes. On nous prétend que cela n'existe pas au Liban, et qu'il faudrait aller sur la lune pour les trouver ! Quant à l'affirmation de May Khoreiche, selon laquelle "Gebran Bassil, avait proposé un cabinet formé d'experts, dont certains pourraient être désignées par le mouvement de contestation", vraie où fausse, elle montre que Bassil, lui non plus, n'a rien compris, ou bien qu'il se fiche du monde. Que vaudrait un " cabinet d'experts" dont certains seraient nommés par la Société Civile, et les autres par lui ( ou assimilés)? Quel contestataire accepterait de participer à un tel cabinet ?

    Yves Prevost

    16 h 20, le 19 novembre 2019

  • Il n’a toujours pas compris. Triste... pour lui...

    Gros Gnon

    16 h 01, le 19 novembre 2019

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