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À La Une - Liban

Jour XXXIII : sits-in dans Beyrouth, quelques routes, écoles et administrations bloquées en région

Mobilisations à Beyrouth et dans le Liban-Nord.

Photo Ani prise à Halba, dans le Akkar, le 18 novembre 2019

Plusieurs axes routiers, établissements scolaires et administrations publiques étaient bloqués lundi dans plusieurs régions libanaises par des protestataires toujours mobilisés dans le cadre du mouvement de contestation sans précédent, entré dans son deuxième mois, contre la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence dans un contexte de crise économique aiguë.

Ainsi, à Beyrouth, des élèves se sont rassemblés devant le siège du ministère de l'Education, dans le quartier d'Unesco. Les employés des opérateurs mobiles Alfa et Touch, en grève ouverte pour protester contre la baisse de leurs rémunérations de 30 %, entre autres revendications, se sont également rassemblés devant le siège de Touch, dans le centre-ville de la capitale, avant de se diriger place Riad el-Solh, devant le Grand Sérail, siège du gouvernement. Dans ce cadre, le ministre sortant des Télécoms, Mohammad Choucair, a informé le président du syndicat des employés des deux opérateurs mobiles qu'aucune modification ne sera finalement effectuée dans la convention collective. Le président du syndicat, Charles Nawwar, a affirmé qu'il attendait un engagement écrit du ministère des Télécoms avant de décider du sort du mouvement de grève.

Par ailleurs, des protestataires se sont rassemblés devant le centre d'enregistrement des véhicules dans le secteur de Nafaa, à Dékouané, pour protester contre ce "foyer de la corruption.

En outre, plusieurs personnes se sont également rassemblées devant le Palais de justice de Beyrouth pour demander la libération de manifestants suspectés d’avoir mis le feu au Rest House de Tyr.

A Tripoli, au Liban-Nord, les routes étaient coupées sur la place al-Nour, l'une des places fortes de la révolution, et des manifestants se sont rassemblés devant l'école des Jésuites à Mina. Par ailleurs, des manifestants ont planté une tente décorée de drapeaux libanais devant le siège de la branche locale du ministère des Finances.


Des manifestants devant le siège de la branche locale du ministère des Finances. Photo Ani

 

Au nord de Tripoli, les routes ont été fermées sur l'autoroute à hauteur de Minié et Bhanine, ainsi qu'à Adwé. Dans le caza de Denniyé, la route menant à Tripoli a été coupée, et plusieurs écoles ont été fermées. Dans le Akkar, les routes ont été coupées à Halba, où des manifestants ont bloqué l'entrée des branches d'Ogero et du ministère du Travail, mais ausi à Biader et Mhamara. 

A Bakhoun, dans le caza de Denniyé, des élèves de l'école publique ont fermé les portes de l'établissement en scandant des slogans et chantant les chansons de la révolution. A Minié, des manifestants ont forcé la fermeture d'un bureau de l'opérateur de téléphonie publique Ogero.

Par ailleurs, des protestataires ont fermé les portes du campus de la Beirut Arab University (BAU), à Debbiyé, dans l'Iqlim el-Kharroub, pour empêcher la tenue des cours. L'armée s'est rendue sur les lieux. 


Devant l'entrée du campus de la BAU, à Debbiyé. Photo Ani


Dimanche, de nombreuses manifestations avaient eu lieu dans plusieurs villes au Liban et à l'étranger pour maintenir la pression, quelques heures après le désistement de Mohammad Safadi, qui avait été fortement pressenti pour former le prochain cabinet. La rue avait auparavant fait entendre sa voix, rejetant cette candidature. Aucune annonce officielle n'a toutefois été faite jusque-là par le président Aoun qui doit procéder, selon la Constitution, à des consultations parlementaires à l'issue desquelles il doit désigner un Premier ministre pour former le prochain cabinet.

La journée de samedi avait été marquée par le périple symbolique du "bus de la révolution" visant à briser les barrières géographiques entre les régions qui se sont soulevées. Après s'être ébranlé du Akkar, pour traverser toutes les places fortes de la contestation, son trajet s'était prématurément achevé à Saïda, les organisateurs craignant d'être pris pour cible sur leur route vers Nabatiyé.



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Plusieurs axes routiers, établissements scolaires et administrations publiques étaient bloqués lundi dans plusieurs régions libanaises par des protestataires toujours mobilisés dans le cadre du mouvement de contestation sans précédent, entré dans son deuxième mois, contre la classe dirigeante accusée de corruption et d'incompétence dans un contexte de crise économique aiguë.Ainsi, à...

commentaires (2)

Le bus s'est arrêté à Saïda car les organisateurs craignaient qu'il soit pris pour cible. La démocratie du parti hors la loi (et la foi) a été vite rétablie dans le sud. Il y a une semaine tout le sud était en feu et dans la rue, il a suffi de sortir le bâton du Hezb pour que la dictature revienne. Comment voulez vous que le rêve des manifestants se réalise avec l'hégémonie de cette milice d'un temps révolu.

Citoyen

11 h 54, le 18 novembre 2019

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Commentaires (2)

  • Le bus s'est arrêté à Saïda car les organisateurs craignaient qu'il soit pris pour cible. La démocratie du parti hors la loi (et la foi) a été vite rétablie dans le sud. Il y a une semaine tout le sud était en feu et dans la rue, il a suffi de sortir le bâton du Hezb pour que la dictature revienne. Comment voulez vous que le rêve des manifestants se réalise avec l'hégémonie de cette milice d'un temps révolu.

    Citoyen

    11 h 54, le 18 novembre 2019

  • On est passé de quelques routes et administrations PAS ENCORE BLOQUÉS, à quelques routes et administrations ENCORE BLOQUÉS. LA RÊVE-ILLUSION SE REMETTRA T ELLE DE SON RÊVE-CAUCHEMAR. Il faudra imiter le sud Liban où depuis plus de 10 jours tout fonctionne NORMALEMENT, ROUTES ET ADMINISTRATIONS. VIVA LA REVOLUCION-RESISTANCE.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 09, le 18 novembre 2019

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