Le président libanais, Michel Aoun, a affirmé jeudi que le nouveau gouvernement pourrait être formé "dans les jours à venir", soulignant que les revendications des Libanais, qui manifestent depuis 29 jours pour réclamer, entre autres, la lutte contre la corruption, feront partie des "premiers objectifs" du futur cabinet.
"Nous espérons que le gouvernement pourra voir le jour dans les prochains jours, lorsque nous aurons surmonté les obstacles se dressant encore devant la nomination d'un futur Premier ministre et la formation du cabinet", a déclaré le chef de l'Etat lors de réunions avec des représentants des organismes économiques et sociaux du pays. Il a estimé que les derniers développements de la situation politique doivent être traités afin de servir "l'intérêt national" qui nécessite "une coopération de toutes les parties pour parvenir aux objectifs visés". Le chef de l'Etat a encore souligné que les revendications des manifestants "doivent faire l'objet de suivi" et que répondre à ces revendications sera "l'un des premiers objectifs du futur gouvernement, que nous œuvrons à former le plus rapidement possible".
Selon une source proche de la présidence, citée par notre correspondante Hoda Chédid, les contacts se poursuivent à cette fin et des avancées ont été enregistrées, malgré la persistance de certains "obstacles". "Les contacts concernant la nomination (d'un futur président du Conseil) et la formation (du gouvernement) sont interdépendants", a ajouté cette source.
La même source a indiqué que le président Aoun accorde une grande importance à la question de la fermeture des routes, précisant toutefois que cela ne signifie pas que "les revendications du mouvement de contestation ont été mises de côté". Aujourd'hui, la majorité des axes routiers ont été rouverts à la circulation dans le pays après d'importants déploiements des forces armées. Cette source indique que le chef de l'Etat accorde également une grande importance à la situation économique du pays, ce qui justifie les réunions organisées dans le courant de la journée avec des représentants des organismes économiques et une délégation du Conseil économique et social.
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Pas de médiation française
De son côté, l’émissaire du président français Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, a déclaré, au terme d’une mission de trois jours au Liban où il a rencontré l’ensemble de la classe politique, que la solution concernant la crise gouvernementale devait venir "des Libanais eux-mêmes". Il a assuré dans ce cadre qu'il n'était pas venu au Liban pour mener une médiation. Lors d’une rencontre avec des journalistes avant de repartir pour Paris dans la journée, le directeur du département Afrique du Nord et Moyen-Orient au Quai d’Orsay a reconnu qu’il y avait un blocage de la situation politique, mais exprimé l’espoir que ce blocage serait "temporaire". "Je suis venu à la demande du président Macron pour écouter, comprendre et non pas imposer une solution ou des noms, a-t-il expliqué. Nous souhaitons la formation rapide d’un gouvernement compétent et qui réponde aux attentes de la population", a ajouté l’émissaire français.
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La veille, M. Farnaud s'était réuni avec les principaux responsables politiques libanais, notamment le chef de l'Etat, Michel Aoun, le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, le président de la Chambre, Nabih Berry, le Premier ministre sortant, Saad Hariri, et différents chefs de partis. Il s'était également entretenu avec le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, et le gouverneur de la Banque centrale du Liban, Riad Salamé.
Sous la pression de la rue, le gouvernement de Saad Hariri avait démissionné le 29 octobre 2019. Le chef de l'Etat n'a pas encore lancé les consultations parlementaires contraignantes pour la nomination du futur chef de l'Exécutif, arguant du fait que la "formule" pour la formation du futur cabinet doit d'abord être trouvée. Dans ce cadre, M. Aoun avait estimé mardi soir, lors d'un entretien télévisé, qu'un gouvernement purement technocrate ne peut pas diriger politiquement le pays, et qu'il est impossible de trouver des spécialistes ministrables totalement indépendants des formations politiques. Des propos qui ont provoqué la colère des protestataires.
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LE GEL DES STRAPONTINS. LES ETATS UNIS CONTINUERONT À FAIRE PRESSION SUR L'ETAT ET LE SYSTÈME FINANCIER TANT QUE L'IRAN CONTRÔLERA LA SITUATION. EN IRAK, LE GÉNÉRAL QASSEM SOLEIMANI A PRIS EN CHARGE LA POLICE ANTI ÉMEUTE ET LE DEPARTMENT DE SECURITE INTERIEURE, LE RESULTAT ; PLUS DE 319 ET 15,000 BLESSES. TOUS LES DIRIGEANTS SAVENT QUI CONTRÔLE LA SITUATION ET CE N'EST PAS LE CHEF , SON GENDRE OU LE PREMIER MINISTRE. AUCUN D'EUX N'AURA LE COURAGE DE MORDRE LA MAIN QUI LE NOURRIS OU LE TIEN PAR LA LAISSE D'OÙ LEUR ÉTAT PRÉSENT DE STRAPONTINS GÈLES EN PLACE. ON DIT EN POLITIQUE QUE LES VIEUX PARLENT ET QUE LES JEUNES MEURENT. LES JEUNES N'ONT PLUS RIEN À PERDRE, QUE DIEU LES AIDE.
23 h 35, le 14 novembre 2019