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Liban - Diplomatie

L’émissaire français plaide pour « un gouvernement crédible »

Christophe Farnaud rencontre Aoun, Hariri, Berry et Bassil.

Michel Aoun s’entretenant avec Christophe Farnaud, hier, à Baabda. Photo Dalati et Nohra

Pour sa deuxième journée à Beyrouth, l’émissaire du président français Emmanuel Macron, Christophe Farnaud, a rencontré les trois pôles du pouvoir ainsi que le ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil, plaidant pour la formation d’un nouveau gouvernement… mais, surtout, d’un cabinet « crédible ».

De source politique informée, on apprend que le directeur de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient au Quai d’Orsay est venu délivrer un seul et unique message à la classe dirigeante libanaise : la question de la mise sur pied de la future équipe ministérielle est une affaire souveraine libanaise. Mais il faut former un gouvernement qui serait crédible aussi bien pour les Libanais, qui manifestent depuis le 17 octobre, que pour la communauté internationale, qui devrait fournir les aides promises au Liban dans le cadre de la conférence de Paris d’avril 2018 (CEDRE).

Le diplomate français s’est rendu d’abord à Baabda pour y rencontrer le président de la République, Michel Aoun. Étaient notamment présents l’ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, et le ministre d’État sortant pour les Affaires présidentielles, Salim Jreissati. À l’heure où il s’abstient toujours de fixer la date des consultations parlementaires contraignantes en vue de désigner un nouveau Premier ministre, le chef de l’État a assuré à son interlocuteur qu’il allait poursuivre ses contacts politiques en vue de lancer ce processus prochainement.



(Lire aussi : Après l’interview de Aoun, plus de retour en arrière)


Selon un communiqué du bureau de presse de la présidence, le président Aoun a réaffirmé qu’il souhaitait que le nouveau gouvernement soit composé de politiques et de technocrates « pour lui assurer la couverture politique nécessaire afin d’obtenir la confiance du Parlement et du peuple ».

« Le mouvement populaire porte des slogans de réformes que je me suis engagé à mettre en œuvre », a-t-il souligné, déplorant « l’absence de dialogue avec des représentants de ce mouvement malgré ses appels en ce sens ».

Regrettant la dégradation de la situation économique « en raison des manifestations et des grèves », et la présence de plus d’un million de réfugiés syriens, Michel Aoun a estimé que le début des forages des ressources d’hydrocarbures offshore allait « aider à améliorer la situation ». Toujours sur le plan économique, le chef de l’État a assuré que le prochain gouvernement mettra en œuvre la feuille de route économique annoncée par Saad Hariri avant sa démission, le 29 octobre dernier, et que le Parlement adoptera des lois concernant la lutte contre la corruption.


(Lire aussi : Docteur Michel et Mister Aoun)


Pas de rencontre avec Geagea
À l’heure où certains observateurs lient le forcing français en faveur d’une nouvelle équipe ministérielle à la mise en application du processus CEDRE, une source proche de Baabda confie à L’Orient-Le Jour que l’émissaire d’Emmanuel Macron n’a fixé aucune date limite pour la mise en exécution de ce projet. « Il a, toutefois, exprimé le souhait que Michel Aoun puisse, par sa sagesse, sortir le Liban de la crise actuelle », ajoute le proche de la présidence.

Christophe Farnaud s’est ensuite entretenu avec le ministre sortant des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, avant de rencontrer le Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri. Selon un communiqué du bureau de presse de ce dernier, les deux responsables ont « discuté des derniers développements au Liban », sans plus de précisions.

M. Farnaud a également été reçu par le président du Parlement, Nabih Berry, et a souligné selon l’Agence nationale d’information (ANI, officielle) que la France était toujours engagée à aider le Liban « à tous les niveaux », notamment via les aides financières promises dans le cadre du programme CEDRE.

Après avoir rencontré, mardi, le leader du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, et le chef des Kataëb, Samy Gemayel, M. Farnaud n’a pas pu se réunir avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, en raison du blocage des routes par les manifestants, au lendemain de l’interview télévisée de Michel Aoun mardi soir. Selon une source diplomatique française, il devait au cours de son séjour qui s’achève aujourd’hui rencontrer un représentant du Hezbollah.Christophe Farnaud s’est réuni en outre avec le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun. Il devait également s’entretenir avec des représentants de la société civile, mais plusieurs ONG et collectifs ont décliné l’invitation. Selon nos informations, le collectif Kulluna Irada n’a pas pu rencontrer M. Farnaud pour des raisons de calendrier.



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