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À La Une - Liban

Après les incidents de mercredi, volonté d'apaisement au niveau de la rue chrétienne

Gebran Bassil appelle à "interdire toute volonté de sabotage qui mènerait le pays à des affrontements". 

Un groupe de contestataires, aidé par les forces de sécurité, a pris l'initiative, jeudi 14 novembre 2019, de nettoyer le tunnel de Nahr el-Kalb reliant le nord au sud du pays et où des manifestants avaient érigé la veille les bases d'un mur de béton, avant de le détruire, peu après. AFP / JOSEPH EID

Au lendemain d'incidents et de tensions, dans le cadre du mouvement de révolte, ayant plus particulièrement touché les régions chrétiennes du pays - incidents associés par certains à des "images de la guerre civile" - plusieurs initiatives ont été prises, autant dans la rue que parmi les responsables, pour étouffer toute dissension entre les grands partis rivaux chrétiens et leurs partisans. 

La journée de mercredi, qui avait été caractérisée par un regain de tension suite à l'entretien télévisé très critiqué du président Michel Aoun, mardi soir, a été rythmée par des scènes de violence, notamment à Jal el-Dib. Dans cette localité du Metn, un homme armé d'une kalachnikov a tiré en direction des contestataires qui bloquaient les routes, faisant plusieurs blessés. Les manifestants ont rapidement arrêté cet homme et lui ont arraché son arme, avant qu'il ne soit arrêté par des agents des Forces de sécurité intérieure. Le Courant patriotique libre (fondé par le chef de l'Etat) a démenti que l'homme était affilié à ce parti, mais selon des témoignages recueillis par L’OLJ, l'assaillant et les personnes qui se trouvaient à ses côtés seraient tous des partisans du CPL, originaires de la région, qui ont décidé de rouvrir la route par la force.

Un peu plus loin sur l'autoroute menant vers le nord du pays, à Nahr el-Kalb, des manifestants ont érigé les bases d'un mur de béton, avant de le détruire, peu après. A Naamé également, au Liban-Sud, ainsi qu'au Liban-Nord, dans le secteur d'el-Mina, des manifestants ont entrepris dans le même temps de construire des murets bloquant des axes routiers.

L'incident de Nahr el-Kalb a été très critiqué autant dans les médias que sur les réseaux sociaux par des internautes dénonçant une pratique visant à séparer les régions du pays au lieu de les unir. Critiquant la symbolique de la fermeture du tunnel reliant le nord au sud du pays, une photo d'archive a été largement partagée sur les réseaux sociaux, montrant les deux entrées du tunnel bouchées par des monticules de terre. Un message accompagnant cette image rappelle les événements de 1990, en l’occurrence la guerre d'"élimination" entre l'armée (alors conduite par Michel Aoun) et les Forces libanaises, "lorsque le tunnel a été transformé en poste frontière humiliant en raison d'une guerre qui semble se poursuivre entre les mêmes parties". 



"Volonté de sabotage"
Le chef du CPL, Gebran Bassil, a lui aussi réagi à la construction avortée de ce muret. "La priorité est à la formation d'un gouvernement de salut national et à la mise en échec de toute volonté de sabotage qui mènerait le pays à des affrontements", a-t-il souligné. Il a mis en garde, dans un tweet, contre la construction de "murs d'isolement, la fermeture des axes de communication et la volonté de pousser les gens à se battre". Il a toutefois appelé ses partisans à "ne pas réagir", estimant que "les complots commencent à être mis au jour". 

Dans la matinée, M. Bassil a été reçu par le patriarche maronite, Béchara Raï, avec qui il s'est entretenu des "derniers développements locaux". Après cet entretien, il avait été annoncé que Mgr Raï a effectué une série de contacts avec les responsables des grandes formations chrétiennes, notamment le leader des FL, Samir Geagea, et le chef des Kataëb, Samy Gemayel, mais cela a été démenti par Bkerké. 


Réunion entre Mgr Raï et Gebran Bassil à Bkerké. Photo Ani




Les Libanais "ont construit des ponts"
Un haut-responsable Kataëb a également démenti avoir été contacté par le patriarche et a réfuté tout lien entre les incidents de la veille et la formation politique de Samy Gemayel. Le député Elias Hankache, membre de cette formation, a de son côté souligné, dans un message publié sur son compte Twitter, que "depuis le 17 octobre, les Libanais construisent des ponts entre eux, détruisent tous les murs et barrages qui les ont séparés pendant des années. Ils ne permettront à personne de les faire revenir en arrière". "Que personne n'essaie de déformer cette révolution civilisée et pacifique", a-t-il ajouté. 

Pour sa part, le ministre de la Défense, Elias Bou Saab (affilié au CPL), a souligné, à l'issue d'une réunion avec le chef du Parlement, Nabih Berry, que "les événements des deux derniers jours lui ont rappelé la guerre civile". "Cela est dangereux mais ne signifie pas que le mouvement de contestation est responsable de ce qui s'est passé", sans donner plus de précisions sur quelle partie il rejetait la responsabilité.

Sur le terrain, un groupe de contestataires, aidé par les forces de sécurité, a pris l'initiative, dans la matinée de jeudi, de nettoyer le tunnel et les voies de circulation noircis par les pneus brûlés et ont décoré l'entrée du tunnel avec des fleurs et des plantes.

Par ailleurs, partout dans le pays, l'armée s'est déployée sur les axes routiers afin de rouvrir les routes fermées par les manifestants, notamment à Zouk Mosbeh, Ghazir (Kesrouan), sur l'autoroute de Baabda, menant au palais présidentiel, au croisement dit de Chevrolet, lieu fort de la contestation en banlieue beyrouthine. A Jbeil, dans le Kesrouan, au nord de Beyrouth, et à Jal el-Dib, l'armée a utilisé des pelleteuses et des grues pour évacuer tous les obstacles obstruant le passage. Selon des témoins cités par la LBC, trois personnes ont été arrêtées lors de l'opération de la troupe dans cette localité du Metn. Une de ces personnes a été relâchée peu après par l'armée, selon l'Ani. Mais en soirée, des échauffourées ont eu lieu entre des manifestants et des militaires lorsque ces derniers ont tenté d'empêcher les protestataires de bloquer de nouveau la route. Selon les médias locaux, ces échauffourées ont fait un blessé.

Depuis le début du mouvement de contestation, le 17 octobre, le CPL accuse régulièrement les Forces libanaises d'attiser les manifestations et de "surfer sur la vague" de la révolte. 



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commentaires (10)

OLJ il y a UNE SEULE RUE et elle est LIBANAISE

Khalaf Hana

18 h 21, le 14 novembre 2019

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Commentaires (10)

  • OLJ il y a UNE SEULE RUE et elle est LIBANAISE

    Khalaf Hana

    18 h 21, le 14 novembre 2019

  • Il vaudrait mieux que ça se calme partout, rue chrétienne ou autre.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 39, le 14 novembre 2019

  • un de plus : El Raii ne devait pas rencontrer jobran comme ca. lui donner encore plus d'envergure- comme quoi confirmer que C lui et lui seul le faiseur de gouvernements ?

    Gaby SIOUFI

    17 h 10, le 14 novembre 2019

  • pourquoi ce titre : ..."la rue chretienne "... ET "apaisement " Bizarre ! mais aussi - la "rue Chretienne " ise retire des rues par la force des baïonnettes non ?

    Gaby SIOUFI

    17 h 08, le 14 novembre 2019

  • "Le Courant patriotique libre (fondé par le chef de l'Etat) a démenti que l'homme était affilié à ce parti." Même pas le courage de reconnaître les siens quand ça tourne au vinaigre...

    Gros Gnon

    17 h 04, le 14 novembre 2019

  • QUI ONT COMMENCE A JAL EL DIB A DESCENDRE AVEC DES MITRAILLEUSES ? CE SONT CEUX QUI POURRAIENT CAUSER, AVEC LES MILICES, DES AFFRONTEMENTS ET UNE GUERRE CIVILE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 39, le 14 novembre 2019

  • Je ne sais pas si tous les lecteurs ont remarqué la même chose que moi. Il n’y a que les iraniens, les représentants de HB de Berry et Bassil qui parlent de guerre civile. Étonnant non? Ils essayent durement et farouchement d’inculquer ca au peuple mais n’y parviennent pas. Ils n’arrivent même pas à mettre le papier d’une cigarette entre tous ces citoyens dans la rue pour les séparer. Ne vous donnez plus la peine. Faites vos bagages et déguerpissez. Vous êtes devenus inaudibles. Même le lascar que vous avez envoyé à jal Edib s’est fait Lynché par une foule non armée et essuie maintenant ainsi que sa famille la honte de leur vie. Ils traîneront cette infamie pendant des générations et seront montré du doigt comme l’homme qui a tiré sur des libanais civils et non armés qui réclamaient leur droit de vivre décemment

    Sissi zayyat

    16 h 29, le 14 novembre 2019

  • Triste de voir que trente ans se sont evolées et la haine entre les deux clans chrétiens est toujours à son paroxysme ,et recourir aux armes reste légitime et ici on se pose cette question ces personnes connaissent-elles vraiment la Bible ?

    Antoine Sabbagha

    16 h 17, le 14 novembre 2019

  • Ce clan qui s effrite, brille par son incompétence depuis leur arrivée au pouvoir. Ils on offert le gouvernement aux Iraniens sur un plateau d argent...

    Jack Gardner

    16 h 11, le 14 novembre 2019

  • le complot, le complot et toujours des complots. quand est ce qu'ils vont comprendre que le peuple libanais en vomit de ces partis politiques. Ils n'en veulent plus. point. pas besoin d'intervention etrangere pour voir que le peuple s'est soulever de lui meme, se bat de lui meme et manifeste de lui meme SUITE au magouille et a la corruption de ces partis politiques. ce n'est pas un complot, c'est tout simplement un rejet totale des libanais. la meilleures de preuves est quand un manifestant "druze du PSP" a été tué, les druzes eux meme ont appele a ne pas tomber dans le piege confessionelles. arretez de nous faire peur avec vos complots, cela ne fonctionnent plus. ca fait plus de 20 jours que vous agitez le spectre d'une guerre, il n y en aura pas. il n'y aura que le renouveau libanais avec de nouveau visage loin des personalité qui sont: bassil, aoun, geagea, nasrallah, hariri, jumblat berry et et et et pour qu'on n'oublit personne. kellon yaane kellon

    Thawra-LB

    16 h 04, le 14 novembre 2019

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