Les responsables politiques n'ont pas tardé à réagir au discours prononcé jeudi par président Michel Aoun qui, dans une première prise de parole une semaine après le début du mouvement de contestation contre le pouvoir, a notamment ouvert la porte à une reconsidération de la situation du gouvernement, tout en se disant prêt à discuter avec des représentants des manifestants.
- Le Premier ministre, Saad Hariri a annoncé sur son compte Twitter avoir contacté le chef de l'Etat et a dit "soutenir son invitation à reconsidérer la situation actuelle du gouvernement conformément aux institutions constitutionnelles". Selon des informations de la chaîne LBCI, ce soutien signifie que le remaniement ministériel et la formation d'un nouveau gouvernement sont sur la table.
- Le leader druze Walid Joumblatt : "Après avoir écouté le discours du président Aoun, étant donné que nous sommes dans le même bateau qui coule et comme nous partageons la même peur quant à un effondrement économique, nous estimons que la meilleure solution réside dans un remaniement ministériel rapide et l'organisation d'élections législatives sous l'égide d'une loi électorale moderne non-communautaire", a-t-il écrit sur son compte Twitter.
- Le patriarche maronite Béchara Raï a "salué le discours du président Aoun qui a été clair et honnête, mettant le doigt sur la blessure des Libanais" et s'est félicité de "l'appel du président à ouvrir un dialogue avec les manifestants et son retour au peuple pour lutter contre la corruption (...)". Mgr Raï a également approuvé les propos du chef de l’Etat qui a appelé à une "remise en question de la situation du gouvernement". Il a dans ce cadre appelé une nouvelle fois à former "un gouvernement restreint, neutre et qualifié, pour sortir le Liban" de la crise.
- Le ministre d’État pour les Affaires de la présidence Salim Jreissati (CPL), a appelé à "soutenir les trois axes du discours du président Aoun : la lutte contre la corruption, le fait de tendre la main aux manifestants et l'appel à reconsidérer la situation du gouvernement".
- Le député Chamel Roukoz, qui s'est nettement désolidarisé depuis plusieurs semaines du groupe parlementaire du Liban fort, principalement constitué du CPL, a appelé à la chute du gouvernement actuel. "Ecoutez la voix du peuple. Prêtez attention à ses demandes. Respectez sa colère sacrée, et n'ignorez pas le fond du problème : aucune confiance en ce pouvoir. Que ce gouvernement dégage!", a écrit sur son compte Twitter l'ancien général de l'armée et gendre, comme le chef du CPL Gebran Bassil, du chef de l'Etat. "Les tentatives de bricolage et de réanimation ne marcheront pas. Nous avons besoin d'un gouvernement de spécialistes fiables et moraux", a-t-il ajouté.
- Le député Ibrahim Kanaan, membre du CPL, a appelé à "se baser sur le discours du président Aoun pour sortir de la crise, à travers des solutions qui se fondent sur la volonté populaire et le maintien de la stabilité et ce, en s'assurant que la reddition des comptes se fasse à travers les institutions et non dans la rue, en soutenant les législations proposées, en revoyant la situation gouvernementale via les mécanismes constitutionnels et non le chaos et en répondant favorablement au dialogue afin que le peuple participe à la prise de décision".
#كنعان للبناء على رسالة الرئيس للخروج من الأزمة بحلول ترتكز على ارادة الناس وضمان الاستقرار وفق: نقل المحاسبة من الشارع الى المؤسسات من خلال دعم التشريعات المقدمة، مراجعة الوضع الحكومي وفق الآليات الدستورية وليس الفوضى، وتلبية الدعوة للحوار لاشراك الشعب بالقرار #عون_لبنان
— Ibrahim Kanaan (@IbrahimKanaan) October 24, 2019
- L'ancien député du Hezbollah Nawar el-Sahili a estimé que les propos de Michel Aoun constituent "la porte de sortie de la crise actuelle, conformément aux institutions de l’État, aux lois et à la Constitution". Il a appelé à "commencer à mettre en place immédiatement le plan de réformes (présenté lundi par le Premier ministre, ndlr) et à faire payer les corrompus et les voleurs".
- Répondant aux déclarations du chef de l'Etat qui s'est dit prêt à rencontrer des représentants des manifestants pour écouter leurs demandes, le parti de la société civile Sabaa a souligné que "les gens ne sont pas prêts à aller à la rencontre" du chef de l'Etat. "C'est à lui de venir à nous. C'est au chef de l'Etat de nous présenter des solutions", a précisé un responsable du parti à L'OLJ.
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commentaires (9)
Assez de conneries SI LES LIBANAIS CROIENT ENCORE A DED SOLUTIONS MIRACLES DU GOUV ET UN PARTI ARMÉE EN SEIN SI VRAIMENT LES MANIFS FAIBLISSENT ALORS LE PEUPLE LIBANAIS AINSI QUE MOI MÊME DEVRONT SE TAIRE ET NE PLUS PARLER DE POLITIQUE En TOUT CAS SI CETTE FOIS CI LE PEUPLE LIBANAIS N’ARRIVE PAS À SES FINS MOI JE PROMETS SOLENNELLEMENT DEVANT TOUT LE MONDE QUE JE NE M’OCCUPERAI PLUS DE POLITIQUE AU LIBAN NI DE PRÈS NI DE LOIN
Bery tus
21 h 36, le 24 octobre 2019