Eddy Maalouf, député du CPL, assure que le président de la République « observe et étudie la situation de près ». « Il s’adressera au peuple lorsqu’il jugera le moment opportun, insiste-t-il. S’il va s’adresser au peuple c’est pour dire des choses déterminantes. Les idées dans ce sens sont en train de mûrir. » Sortira-t-il de son silence dans l’immédiat ? « Le général Aoun sait à quel moment il doit parler. Il ne faut croire dans ce sens que les sources présidentielles. »
« C’est le déni total et la pire forme d’irresponsabilité », s’indigne de son côté Élias Hankache, député Kataëb du Metn. « Deux millions de personnes sont descendues dans la rue pour dire à la classe politique qu’elles ne veulent plus d’elle, qu’elles ne la croient plus et qu’elles n’ont rien à faire de son plan de réformes parce qu’elle est incapable et incompétente, ajoute-t-il. Que veulent de plus les responsables pour se désister ? Est-il possible qu’après sept jours de manifestations continues, ils n’ont pas encore compris ? »
« C’est cette classe politique qui a fait sombrer le pays dans cette crise socio-économique, ajoute M. Hankache. Elle est incapable de l’en tirer. D’ailleurs, elle ne peut pas opter pour de vraies réformes parce que celles-ci vont à l’encontre de ses propres intérêts. Prennent-ils les gens pour des idiots ? La solution c’est que ce gouvernement démissionne et qu’un cabinet d’experts soit formé pour une période transitoire avec pour mission principale d’organiser des législatives anticipées. »
(Lire aussi : L’aveu, l'éditorial de Issa GORAIEB)
Gagner du temps
Depuis le déclenchement des manifestations, l’armée a sécurisé le périmètre du palais présidentiel. Les activités du président Aoun se sont limitées à recevoir quelques visiteurs, outre une délégation représentant les manifestants, à laquelle il a assuré vendredi soir: « Je vous comprends. Vos souffrances sont les miennes et je ferai de mon mieux pour les alléger. »
« Nous attendons que le président agisse plutôt que de parler, affirme Georges Okais, député Forces libanaises de Zahlé. Le Liban a à son actif cent ans de démocratie et c’est le seul pays démocratique de la région. Il n’y a pas plus beau que ce peuple qui a investi les rues réclamant ses droits, sans que des heurts n’aient lieu – mis à part bien sûr, les deux premières nuits. C’est la révolution la plus pacifique qui ait jamais eu lieu. Après trente années de désespoir, les gens peuvent enfin espérer de nouveau. Face à cela, les responsables continuent à pratiquer la politique de l’autruche. » Le député estime que la classe politique mise sur « la fatigue des gens, sur les affrontements entre le peuple et l’armée, sur la politisation du mouvement de protestation ou essaient de détourner les regards vers des conflits internes, comme le conflit FL-CPL ». « Je vous assure que les gens dans la rue sont au-delà de tout cela, affirme M. Okais. Chercher à provoquer l’opinion publique ne sert à rien. C’est la plus belle révolution contre le pouvoir le plus exécrable. »
M. Okais estime que le mutisme des responsables n’a pour objectif que de « gagner du temps ». « Les responsables sont contents que la communauté internationale n’a pas encore réagi de manière vive, explique-t-il. C’est à leur avantage. Par ailleurs, en recevant hier (mardi) les ambassadeurs du groupe international de soutien au Liban, le Premier ministre (Saad Hariri) fait croire aux gens que la communauté internationale le soutient. Or les gens n’ont pas attendu l’avis de la communauté internationale pour descendre dans la rue. C’était spontané. »
Même le chef du CPL, Gebran Bassil, qui était prolifique dans ses tweets, ne s’est pas manifesté sur son compte ni en public depuis vendredi soir, date à laquelle il s’était adressé aux Libanais à partir du palais de Baabda.
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commentaires (7)
PAS SORCIER A DEVINER : 1- il espere tres fortement que les citoyens se fatiguent, que qq chose leur tombe du ciel qui fasse QU'ILS retournent chez eux etc...... 2-il espere une formule miraculeuse qui renflouerait sa position, celle de jobran ET celle de Hassan nasrallah sans les egratigner ou presque pas les compromissions/compromis/accords passes avec les associes au ( aux ) pouvoir (s ), excepte l'armee libanaise TOUT MAIS PAS perdre leurs positions . TOUT MAIS PAS pour le bien de la nation .
Gaby SIOUFI
11 h 40, le 24 octobre 2019